-40-Une dernière chance ✔

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PDV Oliver, le lendemain matin : 10h09, poste de police.

Mon pied tape avec angoisse le parquet de céramiques. Je suis assis sur une chaise au beau milieu du poste à attendre que tout soit finaliser.

Je stresse. Je ressens la gueule de bois due à la cuite que je me suis prise hier mais aucune nausée n'est comparable à l'apprehension que je ressens à l'instant précis.

A l'aube, ce matin, j'ai décidé que j'allais faire les choses bien. J'allais prendre mon courage à deux mains et lui faire face, quitte à me cassé la figure ou me prendre un vent, je préfére quand même tenter ma chance. Il y a 99.99% de chance qu'elle ne me reprenne pas mais je sais aussi qu'il y a ce 0.01% qui fait toute la difference. La marge est restreinte mais je préfére encore essayer. Je suis optimiste, surtout concernant ce qui me tient à coeur.

Je suis assis depuis de nombreuses minutes déjà et cela m'agace. Je déteste attendre. Ils ne peuvent pas se grouiller un peu ?! J'étouffe moi dans ce trou.

Tout autour de moi grouille de monde, certains sont installés derrière leur bureau, d'autres déambulent dans toute la pièce dans leur uniforme respective. Dix minutes plus tard -alors que je me cassait le cul à patienter- je vis l'officier qui était chargé de l'affaire revenir à son bureau où je m'était installé et dire :

-Bien Mr Keen. Tout a été réglé. La caution a été payée et votre plainte est levée. Mademoiselle Erina peut sortir dès maintenant si cela vous convient.

Je me redresse, la mine sévère et dure. Je suis soulagé de l'entendre, mais cela me stressa encore plus. Le moment est venu de lui faire face.

Un tas de questions me trottent dans la tête. Comment elle va reagir ? Est-ce que je serai à la hauteur ? Est-ce qu'elle va me donner une seconde chance ? Tout se bouscule dans ma tête et d'une voix grave et sans appel je declare :

-Faites la sortir d'ici sur le champ.

L'officier fronça les sourcils, l'air de ne pas aimer recevoir des ordres d'un type qui se croit tout permis juste parce qu'il a de la thune. Mais je fis abstraction de ça parce que j'avais mieux à faire : réfléchir à comment récupérer la femme que j'aime.

-Bien, j'y vais de ce pas.

-Je vous accompagne.

Sur ce je le suivis à travers une dédale de couloir qui nous mena à l'étage du dessous et ma morale prit un coup quand je vis où je l'ai envoyé. Une ribambelle de cellules, toutes les unes collées aux autres, allignées des deux côtés des murs. Certaines étaient occupées d'autres non. Et celles dont l'espace était marqué par une présence présentaient des gens au physique douteux : des ivrognes et des clochards pour laplupart. Mon coeur se serra. Jamais elle me le pardonnera.

Nous arrivâmes à la derniere cellule à droite et l'officier s'enquit de déverouillée la grille. La voilà. Elle était là, couchée dos à nous sur un minuscule lit. Mon coeur fit un bond dans ma poitrine. Que faire ? Que dire ? Je perds soudainement le sens de la parole. Je ne sais plus quoi penser. Elle est là. À quelques mètres seulement. Que va-t-elle dire en me voyant ?

Moi qui ai préparé de long discours afin de me faire pardonner, moi qui ai répété devant le miroir ce matin, me retrouve la tête vide. L'usage de la parole me fut enlever par le poids de la réalité.

Mon organe vitale palpite, je ne tiens plus sur place. Moi qui suis si confiant et sûr de moi d'habitude, perds toute assurance à ce moment précis. Elle me faire perdre mes moyens. Je n'ai plus contenance, son regard sur moi, j'ai peur de son jugement, de ce qu'elle pourra penser. C'est la première fois de ma vie que l'oponion d'une personne compte à ce point pour moi. C'est destabilisant l'effet qu'elle me fait. Je déteste ça mais je ne pourrait m'en passé car ça me montre à quel point je suis amoureux d'elle.

Je T'a(b)ime (en réécriture)Where stories live. Discover now