Chapitre 14

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POINT DE VUE LIAM

Une rue familière, des maisons typiques anglaises aux briques rouges et aux fenêtres avancées, cela fait un moment que je ne suis pas venu ici, dans ce quartier que je connais par cœur et qui, je dois bien l'avouer, m'avait manqué. Mais ce n'est rien à côté de cette maison devant laquelle je me gare doucement.

D'un coup je me sens bizarre, quelque chose manque, ou plutôt quelqu'un et je sais que c'est Chris. J'ai passé tellement de temps avec lui ici, à boire une bière sur les marches du perron, à s'embrasser dans l'herbe du jardin et aujourd'hui tout ce que j'ai ce sont de simples souvenirs, des morts sur la conscience et un meurtrier endormi à mes côtés.

Malgré tout, ici, il n'y a ni caméra, ni garde vêtu de costume serré et de micro, ce qui assure notre sécurité pour quelques temps mais je sais que je ne pourrais pas y rester longtemps, de toute façon, je n'en ai pas envie. Tout ce qui importe pour le moment c'est que Zayn se repose, qu'il récupère rapidement et qu'il parte, loin de moi se reconstruire une vie.

Je descends de ma Jeep prenant mon arme puis je me dirige doucement vers la porte de chez moi. S'il y a quelqu'un à l'intérieur, je refuse de me faire avoir par surprise une fois de plus.

La porte est verrouillée ce qui me rassure un peu mais pas totalement, j'entre sur la pointe des pieds examinant chaque pièce, prêt à tirer. RAS. J'ouvre tous les volets et fenêtre pour aérer un peu et évacuer cette odeur de renfermé puis je retourne à la voiture. Je rentre d'abord toutes nos affaires avant de m'occuper de Zayn, essayant de le sortir sans le réveiller.

Je le porte jusqu'à la seule chambre de cette maison qui se trouve être la mienne puis je referme la porte et descends dans mon salon pour y mettre un peu d'ordre et ranger les quelques sacs remplissant le coffre de la Jeep. C'est lorsque je prends le sac de Niall que je réalise qu'il va falloir que j'aille chez lui un jour ou l'autre alors que je m'en sens incapable.

Devoir parler à sa femme qui porte son enfant, lui rendre ses affaires et lui annoncer que son fiancé était un être exceptionnel et que c'est par sa propre faute qu'il est mort. Une fois de plus. J'échoue dans tout ce que j'entreprends, je perds des personnes qui me sont cher alors que je survis toujours.

Le monde est injuste et il s'acharne sur moi en me maintenant en vie pour que je puisse voir tous les gens qui m'entourent me quitter. J'ai tué Chris, toute mon équipe, Niall, et j'ai presque failli tuer Zayn. Aujourd'hui je n'ai plus rien, c'est probablement pour cela que je n'ai plus envie de faire la guerre, que je n'ai plus envie de bosser pour le service secret et que devoir tuer, même des meurtriers, me semble impossible. Je veux juste retrouver une vie normale et même ça c'est inaccessible.

Le minimum que je puisse faire, c'est aider ce métis à se remettre de ses blessures avant de lui offrir une nouvelle chance et pour lui, la seule personne que j'ai pu sauver, je ferais n'importe quoi.

Zayn aura dormi toute la journée, et c'est en début de soirée, alors que je regardais la télévision, que je l'entends descendre les escaliers qui grincent sous son poids.

-Bonjour, dis-je doucement en me tournant vers lui.

-On est où ?

-Chez moi.

-En Angleterre ?

-Non à Tahiti.

-Je ne suis pas d'humeur à rigoler.

-Tu n'es jamais d'humeur.

-Où sont mes affaires ? Dit-il en ignorant la bouteille de coca que je lui tends.

-Ton sac est dans le placard à l'entrée.

Il ne dit rien et se dirige vers celui-ci. Une fois qu'il tient son sac, il met sa veste et commence à ouvrir la porte.

Mission impossible (fiction Ziam)Where stories live. Discover now