Amour accordé [Riren]

Chapitre XII

Je reste allongé encore un moment dans la baignoire. C'est très calme, ça m'apaise. Mes douleurs commencent à diminuer petit à petit, même si elles ne disparaissent pas complètement. Au bout d'une bonne dizaine de minutes, je commence à m'assoupir. Un bruit soudain me ramène rapidement à la réalité. Je vois la porte s'ouvrir.

Levi: Le repas est prêt.

Eren: J'arrive.

Levi referme aussitôt la porte. Je sors doucement de la baignoire, me sèche et me rhabille. Je prends bien soin de vider et nettoyer la baignoire avant de quitter la salle de bain. Je le rejoins dans la cuisine et m'installe à table.

Eren: Ça sent super bon, qu'est-ce que c'est ?

Levi: Du karaage.

Je dévore littéralement du regard les mains de Levi qui servent le plat. Ça faisait longtemps que j'en avais pas mangé ! En fait, mes parents ne m'en préparaient jamais parce qu'ils faisaient très attention à ce que je mangeais. Mais cette fois-ci, j'en profite, je vais me régaler ! Je commence à manger presque en dévorant mon assiette.

Levi: T'aimes ça gamin ?

Eren: J'adore !

Je finis rapidement mon assiette, c'était succulent. Levi me rattrape rapidement. Alors que je m'apprêtais à me lever, une pensée vient soudainement me traverser l'esprit. Une pensée que j'aurai préféré oublier... Mais elle me trotte la tête depuis hier. Il faut que je lui en parle...

Eren: Levi... Il faut que je te parle...

Levi: Hm ?

Eren: Et bien... je sais pas comment dire ça.

Je souffle du nez. Ma mine vient soudainement s'assombrir. Levi a sûrement du le remarquer, même si j'essaie de faire au mieux pour rester calme.

Levi: T'as le cul coincé ?

Eren: .... J'ai envie de quitter la fac.

Levi écarquille incessamment ses yeux et lâche son verre par terre, qui finit par éclater en morceaux. Je savais que ça n'allait pas être facile...

Levi: Qu'est-ce qu'il te prend gamin ?

Eren: J'en ai marre... Je peux plus le supporter...

Levi: De quoi tu parles ?

Eren: Je parle de Jean, celui qui m'a tabassé... je le supporte plus... je supporte plus ses menaces, ses crasses, ses coups... il me rappelle toute la mauvaise époque que j'ai vécu au collège et au lycée... j'ai l'impression que c'est une boucle qui n'en finit plus. Je fais que ça, encaisser, jusqu'à ce que ma coquille se brise, et là je craque, j'en peux plus... je veux juste quitter la fac et recommencer ailleurs pour pouvoir enfin être tranquille...

Les larmes commencent à monter et mes yeux viennent me piquer. Je peux plus me retenir, mais il faut que je continue. Il faut que je me vide l'esprit, que je lâche tout ce que j'ai sur le cœur, tout ce que j'encaisse depuis longtemps. Je sais que Levi pourra m'aider, comme il le fait toujours.

Levi: Tu plaisantes ?

Eren: Est-ce que j'ai l'air de plaisanter ?

Levi: Tu vas quand même pas te laisser abattre et ruiner tes études à cause d'un morveux ?

Eren: Je suis pas comme toi Levi, tu le sais bien...

Levi: Eren, écoute-moi bien. Je veux plus que tu dises des conneries pareilles, compris ? Si jamais il touche encore une seule fois ne serait-ce qu'à un de tes cheveux, il sait à quoi s'attendre, et je vais pas y aller de main morte. Tu vas continuer tes études et aller loin, c'est clair ? C'est toi-même qui me disait que tu avais appris à ignorer l'opinion des autres !

Eren: Oui, mais j'ai un cœur... et à force de prendre des coups, il finit par se briser... comme tout le monde !

Levi: Tant que tu es avec moi, je serai là pour le réparer, crois-moi. Et arrêtes de pleurer, j'aime pas te voir comme ça.

Je frotte mes yeux avec ma main droite et renifle un coup. Levi a raison... c'est une décision que je prends sur le coup de la tristesse, de la colère, mais au fond, c'est pas du tout ce que j'ai envie de faire... je veux juste ne plus jamais voir Tête de Cheval. Je sais vraiment pas ce que je ferai sans lui...

Eren: Je sais pas ce que je ferai sans toi...

Levi: Moi je sais ce que tu peux faire avec moi.

Il fait le tour de la table et m'embrasse soudainement. Un baiser des plus passionnés. J'enroule fortement mes bras autour de son cou, je le serre contre moi. Je suis bien avec lui... Maintenant je suis sûr de ce que je ressens. Je l'aime.