[CHAPITRE 13] Noël glacial.

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M'était-il adressé ?

—Salut, fit-elle d'une petite voix.

Si petite que je crus avoir rêver. Mais j'avais bien vu ses lèvres remuer, le rouge colorer ses joues de porcelaine. Ses sourcils se froncer légèrement.

—Salut, répondis-je avec un sourire.

Elle ne répondit pas tout de suite, ne sachant sûrement pas quoi dire pour meubler le silence qui s'installait entre nous. Je le percevais si nettement que j'en vins à me demander comment les autres faisaient pour ne pas s'en apercevoir. Car, hormis mon jumeau, je n'avais parlé à personne de ce... Ce quoi ? pensais-je en secouant la tête. Je ne pouvais pas qualifier notre embrouille de dispute, puisque ce n'en était clairement pas une. J'avais vu si souvent George et Angelina se disputer que j'avais appris à faire la différence avec ce malaise entre Hermione et moi. Oui, malaise était un bon mot. Une discussion suffirait à arranger les choses.

Du mois, c'était ce que j'espérais.

—Hermione ! fit alors ma mère, mettant un terme à cet instant de gêne entre ma copine et moi. Oh ma chérie, tu as encore grandie ! Comme tu es belle ! Tu deviens une si belle jeune femme... je suis certaine que tes parents sont fiers de toi, de là où ils sont.

Ces quelques mots mirent un terme à nos retrouvailles et mon père estima qu'il était grand temps de rentrer à la maison. Nous prîmes donc la direction des cheminées mises à disposition pour quitter la gare sans avoir besoin d'emprunter les voies moldues, et une dizaine de minutes plus tard, nous étions tous réunis dans le salon, qui parut brusquement bien trop petit pour accueillir tant de personnes. Seul George manquait à l'appel, mais cela n'inquiéta personne, sauf Ginny, mais personne n'avait encore prit la peine de l'informer de tout ce qu'il s'était passé dans la vie sentimentale de notre frère ces dernières semaines, et je ne me risquerais pas à le faire.

La seule chose que je voulais dans l'immédiat, c'était parler avec Hermione. Mettre les choses au clair sur ce qu'il s'était passé, mais elle disparut si vite que je n'eus pas le temps de la voir monter à l'étage.

Je soupirais en me laissant tomber sur le canapé où Ginny me rejoignit. Et sans que je ne m'y attendes vraiment, je reçus un coup dans le ventre. Je me pliais en deux, retenant une grimace de douleur et me tournais vers ma sœur en la fusillant du regard, ce qu'elle me rendit bien sans aucune crainte. Depuis quand avait-elle pris ce mauvais caractère ?

—Tu m'as fais mal, grognais-je.

—Tant mieux, persifla-t-elle. Comme ça, tu pourras ressentir un quart de ce que Hermione a ressenti face à ton silence, espèce de girafe sans cervelle incapable de comprendre sa copine.

Aucun son ne s'est échappé de ma bouche et Ginny a continué de me gratifier de son regard aussi noir que la nuit. J'aurais voulu être capable de lui répondre, de lui dire de ne pas se mêler de cette histoire, sauf que je n'y suis pas parvenu. Le silence s'est installé entre nous, seulement rompu par les bruits qui montaient de la cuisine.

Penaud, j'ai continué de regarder ma sœur pendant un temps infiniment long, avant qu'elle ne finisse par pousser un soupir de dépit en s'enfonçant un peu plus dans le canapé.

—Désolé, fit-elle d'une petite voix. Je ne voulais pas te hurler dessus.

—Tu en mourrais d'envie, rétorquais-je.

Elle haussa des épaules, confirmant mes propos et je soupirais à mon tour. Décidément, sortir avec une fille était bien plus compliqué que ce que je croyais. Pourquoi n'existait-il pas un manuel sur le langage féminin ? Cela nous aurait bien servi, à George et moi, ces derniers temps.

LA LOUTRE ET LE RENARD [terminée]Where stories live. Discover now