[CHAPITRE 12] Philtre d'amour.

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Oh mais elle s'en fiche pas-mal de ça ! pesta la rouquine en obtempérant néanmoins. Elle ne chercha pas à protester lorsque le garçon l'obligea à quitter la Grande Salle où les ragots sur Hermione et Malefoy étaient devenus le centre d'attention de tout le monde, et respira une bonne bouffée d'air en se précipitant dans le parc de l'école, ignorant les frissons qui couraient le long de ses bras nus, pour venir s'échouer sous la fine couche de vêtements qu'elle portait, n'ayant pas penser qu'elle aurait besoin de sa cape pour le petit-déjeuner.

—Quelle abrutie ! finit-elle par hurler.

Des oiseaux, qui s'étaient réfugiés dans un arbre recouvert de neige, s'envolèrent brusquement lorsque la voix de la rouquine résonna plusieurs fois dans le parc vide à une heure aussi matinale. Même Hagrid semblait encore plongé dans le sommeil, puisqu'aucune fumée ne s'échappait de sa cheminée. Un instant, la jeune fille se demanda comment allait son professeur, qu'elle n'avait pas revu depuis quelques jours maintenant, puisque sa matière ne faisait pas partie des options qu'elle avait prise en troisième année. Elle le savait très remonté contre le trio, qui s'était inscrit aux abonnés absents depuis le début de l'année scolaire.

—Lavande est parfois idiote, tenta de l'apaiser Dean en faisant un pas vers elle.

Il n'en tenta pas un deuxième face au regard noir qu'elle lui jeta. Pour avoir subi de nombreuses fois ses colères, il savait que s'approcher d'elle n'était pas la meilleure tactique pour la calmer. Car ce serait lui qui risquerait de subir son légendaire Chauve-Furie, et ce matin, il n'en était pas vraiment friand. Quelle pire façon pour commencer la journée ?

—Elle est tout le temps idiote, rectifia Ginny d'une voix sèche. Non, pas idiote. Conne ! Plus conne que la moyenne !

—Tu sais combien elle aime raconter des âneries, ajouta le garçon. Il ne faut pas que tu prêtes attention à ces mensonges.

—Même quand ils parlent de ma meilleure amie ? s'indigna la rousse. Alors quoi, tu voudrais que je laisse Hermione se débrouiller toute seule face à cette bande de vipères qui l'attend dans la Grande Salle ? Quelle bonne idée, ça !

—Tu sais bien que ce n'est pas ce que je voulais dire... soupira-t-il.

—Mais c'est ce que tu as dis, rétorqua-t-elle froidement.

Elle lui jeta un dernier regard avant de rentrer au pas de course dans l'école, désireuse d'être la première à croiser la route d'Hermione avant que celle-ci ne se rende compte qu'elle était devenue le centre d'attention de tout le château, qui lui prêtait une liaison soudaine avec Drago Malefoy.

[...]

Encore loin de se douter de ce qu'il se passait dans le reste du château, Hermione, installée sur son lit, robe de sorcière enfilée depuis longtemps, profitait d'un ultime moment de calme dans le dortoir vide des filles de sixième année. Un livre entre les mains, elle essayait de se détendre au maximum face à cette nouvelle semaine de cours qui se profilait. La dernière avant les vacances de Noël. L'ultime qu'elle passerait ici, avant d'avoir à faire face à Fred et à son amertume.

Depuis la lettre qu'elle avait reçue du garçon, il n'y avait plus eu le moindre échange entre eux. Ni lettres, ni discussions par le biais des miroirs, non rien de tout cela. Et Hermione commençait à regretter sa décision de lui demander son aide. Ce sentiment était si tenace qu'elle se prenait pour seule responsable de la situation, bien que Ginny l'eut rassuré en assurant que Fred n'était pas si innocent que ça dans l'histoire. Mais pourtant, malgré toutes les tentatives de son amie pour l'apaiser, le sentiment de faute persistait et elle craignait leurs retrouvailles prochaines, alors qu'elle les attendait avec impatience depuis ce jour où il lui avait fait la surprise de venir à Pré-au-Lard.

LA LOUTRE ET LE RENARD [terminée]Onde histórias criam vida. Descubra agora