Chapitre 12, Reste calme

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Ce soir là, quand Nyle revint chez lui après avoir prit sa douche avec ses coéquipiers, suite à leur entrainement, son père l'attendait, assit dans les marches de l'escalier.

"Ça s'est bien passé ?" demanda t-il, sans regarder son fils.

"Oui" répondit Nyle, sentant la peur le gagner peu à peu.

"Je ne t'ai pas entendu partir ce matin"

"Je... je suis parti tôt" menti Nyle.

Son père hocha la tête lentement avant de se lever et de venir lui faire face. Nyle fixa ses pieds, retenant son souffle.

"C'est la jolie rousse que tu vas voir toutes ces nuits ?" demanda son père, voyant directement à travers son mensonge.

"En-"

"Nyle, Nyle, penses-tu qu'il soit vraiment nécessaire de me mentir ? Si c'est une charmante gonzesse que tu vas voir, tu devrais savoir que je faisais la même à ton âge" dit son père en lui tenant l'épaule fermement "Pas de quoi avoir honte, je suis sûr que tu lui en fait voir de toutes les couleurs à cette nana"

Il ne répondit pas.

"Mais malheureusement c'est pas elle que tu vas voir, n'est ce pas ? C'est ce garçon non ? Le petit hispanique que tu aimes bien. C'est peut être lui qui t'en fait voir de toutes les couleurs... C'est ça alors ? Mon fils est un putain d'homo ?"

Sa main glissa de l'épaule de Nyle jusqu'à sa gorge. Il hoqueta, sentant les doigts s'enfoncer dans sa peau et la poigne se refermer autour de son cou.

"Tu serais pas pédé si ?"

Nyle chercha à inspirer mais son père l'en empêchait. Il paniqua, se rendant compte qu'il étouffait, lentement mais surement.

Il secoua la tête vigoureusement et agrippa le bras de son père, essayant de le retirer.

"T'es sûr ?"

Il hocha la tête, son visage rougissant à vue d'œil.

Son père le lâcha, le laissant tomber au sol, toussant et inspirant violemment.

"Ne me déçois pas" dit-il d'un air menaçant avant de retourner dans le séjour, laissant son fils à terre.

***

Charlotte poussa distraitement du bout de sa fourchette la nourriture qui se trouvait dans son assiette.

"Pourquoi tu souris comme une idiote ?" demanda Samuel, lui lançant un regard suspect "T'es amoureuse ?"

Charlotte manqua de s'étouffer sur le bout de carotte qu'elle mangeait. Elle toussa tout en secouant la tête, ses joues virant au rouge.

"D'ailleurs ma chérie, qui était le jeune homme qui t'as raccompagné à la maison ? Il ne me semble pas l'avoir vu auparavant" dit sa mère.

"C'est un ami, Sawyer, Sawyer Chandler"

"T'es ami avec Chandler ?" s'étonna Samuel, qui connaissait de nom et vu tous les amis de sa soeur depuis qu'il avait commencé sa première année à Eastfield "Mais je croyais que tu n'aimais que les garçons parfaits, pas les bad boys"

Sawyer est parfait, pensa t-elle avant de se gifler mentalement pour avoir eu une telle pensée.

"C'est un délinquant ?" demanda sa mère en fronçant les sourcils.

"Non maman, c'est un garçon bien, il est vraiment gentil" corrigea Charlotte.

"Oh, c'est ton petit ami ?"

"Absolument pas !" s'écria t-elle, les étonnants tous.

"Tu t'en mets dans un sacré état pour juste un ami" fit remarquer son père.

"On dit qu'il a crevé les pneus de la voiture de la directrice" dit Samuel.

Sa mère regarda Charlotte, horrifiée.

"C'est vrai ?!"

"Maman non-"

"Et qu'il a envoyé Rick Mears à l'hôpital pour l'avoir dévisagé dans un couloir"

"Quoi ?!"

"Maman je te jure que Samuel ne fait qu-"

"C'est une légende, il s'est même tapé toutes les filles de-"

"SAMUEL !" éclata Charlotte, abattant le plat de ses mains sur la table en se levant, entraînant un grand silence dans la pièce.

Son petit frère regarda son assiette, embarrassé. Charlotte se tourna vers sa mère :

"Ce ne sont que des rumeurs absolument fausses, merci de ne pas y faire attention. Je n'ai plus faim, je vais juste monter dans ma chambre et faire... des trucs. Bonne soirée" déclara t-elle avant de s'enfuir au premier étage.

Elle s'assit sur son lit et se perdit dans ses pensées. Quelle journée étrange. Elle se mit à se demander si ce n'était pas la meilleure journée de sa vie. Elle avait tenu tête à Lacey grâce à l'intervention de Sawyer, avait un nouveau projet génial en journalisme avec le meilleur des professeurs, avait mangé un déjeuner délicieux dans le plus joli des coffee shop de la ville, avait reçu une déclaration d'amitié et gagné un meilleur ami, été complimentée par Nyle Green après l'avoir vu torse nu, avait vu le côté sérieux de Sawyer, s'était faite invitée à une soirée par Esme Fowle en personne et s'était faite raccompagnée chez elle par son nouveau meilleur ami... Hier, elle n'aurait jamais pu imaginer qu'autant de choses pouvaient lui arriver en une seule journée. Elle jeta un regard rapide à ses vêtements du jour, étendus par terre à sécher. Même si elle détestait l'avouer, avoir été poussée dans la fontaine par Sawyer  n'avait pas été si désagréable. Elle avait pu se venger en l'éclaboussant par la suite. De plus, si cet épisode ne s'était pas produit il ne l'aurait peut être pas raccompagné chez elle, ni porté son sac d'ailleurs. Un énorme sourire se dessina sur son visage quand elle repensa à la façon dont son T-shirt trempé lui avait collé à la peau et permis de voir ses ab-.

"Ahhhhh, arrête de te focaliser sur ce genre de détails Charlotte !" se réprimanda t-elle.

Elle s'allongea et sorti son téléphone de sa poche de sweatshirt, ouvrit la galerie et retrouva la photo qu'elle avait prise dans la bibliothèque. Elle la contempla pendant de longues secondes. Oui, elle avait bien cette photo sur son téléphone, son téléphone. La personne sur cette photo était son nouveau meilleur ami, à elle, Charlotte Colton. Elle senti le rouge lui monter aux joues, ce qui semblait lui arriver très souvent quand on lui parlait de, ou qu'elle pensait à Sawyer. Peut-être que s'il était moins... agréable à regarder ce ne serait pas le cas. Mais en plus de cela, pensa t-elle, il n'était pas qu'une belle coquille vide, il était gentil, attentionné et drôle.

Malgré tout ça, elle ne pu s'empêcher de se dire qu'elle n'avait qu'égratigné la surface de Sawyer Chandler, qu'elle ne connaissait, en réalité, rien de lui : de sa vie, sa famille, son passé, ni de qui il était vraiment dans le fond.

Elle soupira. Si tout se passait bien, chaque chose viendrait en son temps, mais la première chose qu'elle devrait avoir le courage de faire était de lui demander son numéro de téléphone et ceci dès demain !

Ira (FR Version)Where stories live. Discover now