Chapitre 1

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Je suis .... personne en fait !

Dans ce monde où seuls, les dirigeants ont le pouvoir et nous, les personnes du peuple, n'avons rien à dire.
Alors, imaginez une ado de 17 ans, vivant dans... la misère avec le reste de sa grande famille. Face à tous les nobles du pays, soit moins de 10% de la population de notre cher pays, qui ont tout à leur portée.
Nous sommes en 2544. Suite à la troisième guerre mondiale, une guerre nucléaire, le monde a été refaçonné. Plus aucun des pays d'aujourd'hui n'existe. Personne n'a gagné cette guerre, et nous sommes les survivants, nous, le peuple de ces pays. Les riches, eux, n'ont pas combattu, ils n'ont pas perdu leurs proches à cause de la guerre, comme nos arrières grands-parents. Ils se sont juste cachés dans leurs bunkers et ont attendu que les choses se passent et déciment la moitié de la population mondiale. Puis ils sont sortis et ont "reconstruit le monde", créant de nouveaux pays sous la coupe de souverains cherchant toujours plus de pouvoir.

Nous nous trouvons dans un pays nommé Endalya. Il est assez vaste mais la population se concentre majoritairement dans la capitale, Jakéna, là où je vis actuellement avec mes sept frères et sœurs ainsi que nos parents. Je suis la troisième de la fratrie et considérée comme l'intellectuelle de cette maison. Je m'occupe autant de faire les cours pour les derniers de la famille que de la chasse ou la cueillette dans la forêt, pas loin de chez nous. Je suis chargée des comptes de la famille et aussi de faire les courses, étant la seule à avoir suivi des cours.

Il y a aussi LE grand moment, celui où le prince, âgé de 20 ans, doit se marier. Une sorte de grande loterie est organisée, sélectionnant vingt filles du pays, toujours riches, ou si jamais une fille du peuple est choisie elle ne réussit pas longtemps à rester dans les favorites du prince, elle se retrouve éliminée avant même d'avoir passé un trimestre sur toute l'année au palais.
Tout le monde attend cet événement avec impatience, même le peuple ; car on diffuse chaque semaine un résumé de la vie au palais. Tout le monde est convié à voir cet évènement sans avoir à payer. Avec, peut-être l'infime chance d'être parmi les filles sélectionnées.
Moi, je n'aime pas cela. J'espère de tout cœur que jamais je ne serai sélectionnée pour cela. Car avec toute la malchance que je possède, le prince vient d'avoir ses vingt ans et moi, je suis exactement dans la tranche d'âge sélectionnée. De seize à vingt ans nous pouvons être choisies ! Je suis la seule de la famille à être concernée. Max et Paul de 22 et 21 ans sont mes deux grands frères et donc directement éliminés. Ensuite viens, moi, Lynn, 17 ans, suivie de Mélanie et Louis, ayant 12 ans seulement, puis Eliott 10 ans et enfin Adrian 6 ans. Tous trop jeunes.
Et si jamais je suis prise, comment ma famille va-t-elle faire ? Je suis la seule capable de m'occuper de la gestion de nos économies et des cours pour les quatre derniers. J'ai réussi à apprendre à ma mère les bases des mathématiques mais ce n'est pas suffisant pour qu'ils vivent correctement...
Moi j'ai eu la chance de pouvoir faire quelques années d'études. Prise en charge par une vieille bourge qui n'a pas pu avoir d'enfant et qui m'a trouvée trop mignonne pour me laisser comme ça. Alors, elle m'a fait suivre l'équivalent de « la première littéraire » d'avant-guerre et elle est décédée depuis deux ans, ce qui m'a poussé à arrêter. J'y ai aussi appris le violon et le piano ; elle était sympathique mais je ne la voyais quasiment jamais. Je venais juste dans son manoir pour prendre mes cours et je repartais dès qu'ils étaient finis.

- Lynn, viens me voir ! m'appelle ma mère.

Je fais ce qu'elle dit, lâchant les comptes et suis allée dans ce qui sert de chambre à mes parents. Devant moi, sur un cintre se trouve une sublime robe rouge bordeaux en dentelle. Elle doit m'arriver à mi-cuisse et a des manches trois quarts. Elle est sublime...

- Alors tu en penses quoi, ma belle ?

- Elle est magnifique maman, mais elle a dû coûter une fortune.

- Tu la prends, c'est non négociable. C'est ton cadeau ! Pour une fois que je peux te faire plaisir. Tu en auras besoin, demain, pour la sélection.

- Maman...

- Fais-moi plaisir !

Je ronchonne mais accepte. Je pourrais toujours la revendre et faire des économies.


Linéaire : Le Royaume perduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant