CHAPITRE 35 - 1ère partie

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Je suis sa petite amie. 

Il est mon petit ami. 

Nous sommes ensemble, en couple et j'ai mon coeur qui s'emballe, qui bondit. Je suis sur un petit nuage dont je redescends bien vite quand les portes s'ouvrent et que nous nous retrouvons, Matt et moi, sous l'oeillade méprisante de Cassidy.

Elle nous jauge des pieds à la tête, marquant une pause sur nos doigts, toujours entrelacés. La moue qu'elle nous accorde est pleine de dédain puis elle regarde sa montre et nous assassine :

— 8h05, vous êtes en retard. En même temps, si vous arrêtiez de prendre cet ascenseur pour une chambre d'hôtel, peut-être qu'un jour, vous sauriez être à l'heure ?

Elle abuse là ! On n'est jamais arrivés à la bourre... Enfin si, Matt hier... Mais bon, là on affiche juste cinq petites minutes de retard. Cinq minutes ! C'est pas la mer à boire non plus ! Faut-il qu'on lui rappelle qu'elle passe le plus clair de son temps à traîner dans les couloirs plutôt qu'à être dans son bureau, à faire elle aussi ce pour quoi elle est censée être payée ?

Matt ne perd pas son sang-froid, il attrape mes cafés, les lui tend. Elle les réceptionne par automatisme plus que de les vouloir réellement. Il lui donne aussi les croissants. Nos croissants ! *snif* J'ai la dalle moi !

— Un retard dû au fait que nous sommes passés vous chercher de quoi faire un petit déjeuner pour deux personnes. Votre cher et tendre appréciera forcément : Cafés Starbucks et viennoiseries de la boulangerie française du coin. Croissants garantis pur beurre.

Elle ouvre la bouche, sans savoir quoi répondre. Elle est abasourdie. Il semble que mon homme ait réussi à lui clouer le bec à cette morue ! Je l'aime !

Pas la morue, hein...

Mon mec, ce héros quoi.

Il attrape de nouveau ma main et m'entraîne à sa suite. Nous sortons dignement puis, quelques enjambées plus loin, nous prenons littéralement la fuite.

Nous entrons dans l'open space, limite en courant et en gloussant comme des gamins.

Je me laisse tomber sur mon siège, un sourire bête gravé sur mes lèvres, tandis que Matt enlève son cuir et le dépose sur le dossier de sa chaise.

Je me recule en faisant rouler mon fauteuil pour le regarder, par delà la cloison. Il sourit tout en s'installant, sentant bien mes yeux posés sur lui. Il fait mine de ne pas s'en retourner mais je l'entends qui me demande :

— Une réclamation peut-être ?

— Tu sais que je n'ai pas eu le temps de petit-déjeuner ce matin et que j'ai grave les crocs là ?

Il me répond du tac au tac :

— Ah mince... Moi qui pensais vous avoir sustentée toute la nuit... Mademoiselle aurait donc un très gros appétit ? Me permettra-t-elle de la contenter à nouveau ce soir ?

J'ouvre la bouche de stupeur. Je dois avoir l'air d'une carpe. Ce mec a un peu trop de répartie et je note qu'il a enlevé le frein à main niveau assurance. C'est un nouveau rencard qu'il me propose ? Une soirée cul ?

Il est aussi un peu trop certain de l'effet que son charme et son indécence produisent sur moi. Je décide de le bâcher :

— Vous parlez de cette moitié de repas, dont vous m'avez fait la faveur cette nuit ? Comment se sentir rassasiée après si peu ?

Je lis dans ses yeux sa surprise. Il prend un air vexé. J'ai bien pris la peine d'insister sur les deux derniers mots et je sais qu'il a compris à quel sujet je le taquinais. Il maugrée tout bas :

Avec un A comme Am...Donde viven las historias. Descúbrelo ahora