CHAPITRE 47

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Installés tout autour d'une table à l'ombre d'un parasol, nous sirotons notre apéritif tout en écoutant Daryl nous faire la liste des différents morceaux de viande et autres spécialités « barbecuesques » de son cru. Lisa et moi nous sommes occupées de dresser le couvert et apporter à table les accompagnements - des crudités essentiellement - pour le repas.

— Entrecôte pour moi, commande Matt.

— Idem, annonce Lisa, mais un morceau saignant, s'il te plaît.

Je vois à la mine réjouie de Daryl qu'il apprécie le choix de ses invités, en particulier celui de Lisa. Puis, après les avoir servis tous les deux, il se tourne vers moi, sa pince à la main, prêt à dégainer une merguez ou une chipo... Déjà que je ne kiffe pas le barbecue, que j'ai encore l'impression de sortir à l'instant de mon lit, et que mon estomac stresse à mesure que je me rapproche de ma soirée corvée... Je crois que je préfère me prendre un gage.

— Je vais continuer avec mon coca et quelques gâteaux apéro... J'ai pas très faim.

Son sourcil arqué pour seule réponse - ouais, je sais, c'est ultra équilibré comme repas - il n'insiste pas, entreprend de se servir et prend place avec nous.

Matt et Lisa attaquent leur morceau de boeuf sous l'oeil attentif de notre hôte qui attend leur verdict.

— Délicieux ! s'exclament-ils en choeur, pour le plus grand bonheur du cuisto en chef.

— Super, on va peut-être enfin pouvoir parler de mon affaire ? je me sens l'envie de jouer les rabat-joies. Tu disais avec découvert quelques trucs au sujet de Carpenter ?

Daryl prend une bouchée qu'il mastique lentement, réservant son effet, ce qui a le don de m'agacer. L'heure tourne, c'est pas comme si j'avais le temps de le regarder minauder.

— Bon, t'accouches ou bien ?

Il écarquille les yeux puis sermonne Matt.

— P*tain frérot ! Faudrait voir à la dresser un peu, ta tigresse.

Je prends une moue boudeuse et lui lâche un « très drôle » qui pète de joie et de bonheur. Dois-je lui rappeler que ce soir, je dîne avec le diable et que je vais avoir besoin d'une longue, très looooongue cuillère... Au plus il me donnera de billes, au mieux je gèrerai.

Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, je prends la peine de m'excuser pour mon côté un peu trop directif et reformule ma demande :

— Excuse-moi, je suis un peu sur le nerfs avec la soirée qui m'attend... Si tu pouvais juste nous exposer ce que tu as découvert, que je sache si je vais pouvoir me sortir de ce sac de noeuds ou si je peux réserver mon aller simple pour la Louisiane.

A mes côtés, Matt se tend et me murmure :

— Je croyais qu'on avait dit que ça n'était pas une option ?

Je ne lui réponds pas. Je suis suspendue aux lèvres de Daryl, dans l'attente de ses découvertes, qui scelleront mon destin, quoi que Matt puisse en penser. Le frère de mon beau brun prend enfin la parole, après s'être essuyé délicatement la bouche :

— Ce gars, ce Carpenter... c'est pas un enfant de choeur. Au premier abord, j'ai rien trouvé de louche, il semble aussi pur et blanc qu'un flocon de neige. Même en grattant la surface, ça paraît encore net.

— Et ? C'est tout ? Je pensais que tu avais trouvé des « trucs »

— Minute papillon, j'y viens. C'est pas parce que mes gars ont cherché sans rien déterrer dès le départ qu'il n'y avait pas anguille sous roche. Il a juste fallu que je fasse appel aux talents de la bonne personne.

Avec un A comme Am...Opowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz