CHAPITRE 34

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J'ouvre un oeil en entendant la porte d'entrée claquer. Mon bras part à l'enquête et l'information que je redoutais arrive jusqu'à mon cerveau : les draps sont froids à côté de moi et nulle trace de Matt.

Il est en train de s'enfuir tellement je suis nulle au pieu. Oui c'est ça... 

Purée mais rattrape-le ! Euh non, peut-être pas... J

e suis désespérée à ce point ? Non... Si ? Bien évidemment que oui ! Il est tout simplement parfait. Plein d'attention, prévenant, doux, tendre tout en ayant un corps plus que viril... L'amant idéal, le petit-ami idéal, le meilleur ami idéal... Bref, c'est lui qu'il te faut alors bouge tes fesses, Tya !!

Je me lève comme s'il en allait de ma vie et, empêtrée dans le couvre-lit ou le drap, ou les deux, je me vautre comme une... bah comme une m*rde, disons-le.

Un hurlement s'échappe de mes lèvres quand la douleur dans ma main se réveille. Pétard, je l'avais oubliée celle-là. Fait ch... !!

La porte de ma chambre s'ouvre à la volée et j'entends la voix de Monica prononcer mon prénom, un brin angoissée. Je grogne... Ô déception, ô monde cruel... Tu m'envoies ma cinglée de cousine quand j'aurais juste voulu que mon homme revienne ! Mon homme... Je suis ridiculement accro et l'idée d'avoir un homme dans ma vie, un homme à moi, me fait littéralement planer.

J'émerge de derrière le lit, les cheveux façon cousin machin. Je les écarte et Moon me dévisage un instant, puis elle éclate de rire :

— Ah ouais, les yeux de panda croisés raton laveur,  ça fait grave envie.... Si je répète trois fois Beetlejuice, tu disparaîs dans la salle de bain ou pas ?

Je lui fais une grimace : et gnagnagna d'abord. Elle croit quoi ? Que j'ai pensé à me démaquiller avant ma partie de jambes en l'air ? Et bien non. Et je n'y ai pas pensé non plus après. Je me suis surtout endormie et j'ai bullé comme une brave, moi ! De mauvaise humeur, je lui fais le reproche d'une situation qui m'a pourtant bien arrangée :

— T'as découché !

Elle s'apprête à ouvrir la bouche quand son esprit percute enfin le capharnaüm qui règne dans ma chambrée. Les trois emballages de préservatifs déchirés ont raison d'elle... Dommage qu'ils ne lui coupent pas la chique car du tac au tac, elle me hurle :

— Et toi t'as couché !!!!!!

Je grimace en me bouchant les oreilles et en hochant la tête. Oui bon... On va éviter de partager la bonne nouvelle avec les voisins hein ? Je pense que les quelques grincements de literie qui ont ponctué les folies de nos corps, à Matt et moi, les ont déjà suffisamment tenus au courant du menu.

Je me mets debout et elle se détourne vivement en me suppliant :

— Tu peux t'habiller, steuplaît ? Enfile un truc quoi...

Erf... Je ramasse mon drap, ma dignité avec, et m'enroule dans les deux, telle un étrusque dans sa toge.

— C'est bon, maugréé-je à son attention.

Elle se retourne et me tend mon bloc-notes en s'excusant :

— J'ai cru que tu m'avais laissé un mot mais c'en est un de ton cher et tendre.

Je  lui arrache presque le bras en me saisissant du message. Je le lis et il suffit à me mettre le coeur en joie. Monica rit et me fait redescendre rapidement sur terre :

— Par contre, je ne voudrais pas avoir l'air de casser l'ambiance mais il est 7h20. Tu ne bosses pas ce matin ?

Quoi ?! 7h20 !! Déja ?!

Avec un A comme Am...Unde poveștirile trăiesc. Descoperă acum