Avec un A comme Am...

CHAPITRE 24

{Jusqu'ici, je n'ai jamais pris la peine de préciser de quel point de vue la scène était vécue. Je pense que c'était suffisamment évident. Ici, s'agissant d'un personnage qui n'est encore jamais réellement apparu et que j'introduis au travers de ce chapitre, le point de vue sera donc extérieur : celui du narrateur omniscient.}

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— Bureau de Daryl Ortega, j'écoute.

— J'ai b'soin de lui parler, arrête tes conneries et passe-le moi.

— Hum je suis désolée mais ça ne va pas être possible, il est en pleine séance intensive de sport de chambre...

La bimbo pouffe de rire et stoppe net de stupeur quand une main lui arrache le combiné.

— Allô ?

— Daryl, c'est Santiago, du poste de police de Manhattan.

— Qu'est-ce qui se passe ?

— Y'a une nana qui a été amenée ici. Et je crois que ton frère la connaît.

— Comment ça ?

Daryl Ortega fronce les sourcils et se redresse sur son lit. D'un geste, il fait comprendre à la jeune femme qui lui tenait compagnie jusqu'alors, d'arrêter de le toucher.

— Quand elle a déposé ses effets personnels, j'ai éteint son téléphone et sur l'écran d'accueil, y'avait une photo de ton frangin. Ça lui rendait pas spécialement grâce mais bon, ça m'a intrigué... J'ai fouillé un peu dans l'histoire de la fille... Elle bosse à la Carter Corporation, elle aussi.

— Décris-la moi.

— Plutôt grande, allure sportive, longues boucles bien brunes, yeux bleus. Elle s'appelle Tya Carlyle.

Un sourire se dessine sur les lèvres du chef de gang. Ainsi donc, Matt en pincerait pour une vilaine fifille ?

— Pourquoi est-elle au poste ?

— Apparemment, une plainte a été déposée par une certaine Colleen Carpenter. La nana aurait agressé son mec, un certain... Attends deux minutes.

On entend un bruit de dossier qu'on feuillette :

— Je l'ai : Joshua Flint. Y'a eu un rapport de l'hôpital. Nez pété et une côte cassée.

De mieux en mieux ! Une rebelle. Il émet un petit sifflement.

— Et ça donne quoi, l'interrogatoire ?

— Murée dans le silence. Elle attend son avocat commis d'office. Je l'ai emmenée passer son coup de fil à une dénommée Lisa Parker. Elle bosse dans la même boîte. Elle lui a demandé de contacter une certaine Monica, de la harceler jusqu'à ce qu'elle réponde.

— c'est qui cette Monica ?

— La seule Monica qui apparaisse dans cette histoire c'est Monica Carlyle.

— Sa soeur ?

— Nan, une cousine apparemment.

Daryl se frotte le menton :

— D'accord, et que vient-elle faire dans cette histoire ?

— J'en sais rien, Tya a juste demandé à cette Lisa de dire à sa cousine qu'elle se trouvait au poste de police et qu'elle avait des ennuis. Qu'il fallait qu'elle prévienne son padre et qu'elle dise à Matt qu'elle allait avoir un peu de retard pour la séance de ciné.

Ok... La miss est donc bien la petite amie de Matt. Ils avaient prévu de sortir ensemble ce soir, se faire un ciné et en chemin, il lui avait pris l'envie de jouer des poings.

— Envoie-lui mon avocat. Je veux qu'il prenne en charge sa défense. Mais motus. Elle ne doit pas savoir qui l'a engagé. Officiellement, c'est Monsieur Ortega. Elle pensera à Matt car je doute qu'il lui ait parlé de moi.

— Ce s'ra fait selon tes ordres, chef.

Il s'apprête à raccrocher quand Daryl lui demande une dernière chose :

— Son téléphone, tu l'as toujours ? J'aimerais bien savoir exactement ce qu'il y a dedans.

— Ouais je l'ai toujours, il a pas été mis sous scellé pour le moment car y'a pas encore eu d'inculpation de la part du proc'. Mais il est éteint, comme j'te l'ai dit. Donc à moins de lui soutirer son code PIN, ça va pas être simple de le déverrouiller.

— Pas faux, file le rapidos à Diego. Qu'il le craque et fasse une copie du contenu.

À peine Daryl a-t-il raccroché que la bimbo se jette à nouveau sur lui et cherche à lui embrasser le torse. Il la repousse en grognant :

— Dégage. J'ai à faire.

Et de fait, il a une tenue à enfiler et un rôle à peaufiner.