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Et soudain, les lèvres qu'il embrasse se réchauffent, deviennent humides elles aussi. Jimin se niche au creux du corps de pierre et entoure sa nuque de son bras maigrelet. Entre temps, il a fermé les yeux ; mais le toucher brûlant qu'il subit le réveille. Ce n'est plus une statue qu'il épouse, mais bien un ange herculéen à la carrure d'un apollon. C'est lui, il le sait : V, Kim TaeHyung se trouve devant lui. Le garçon qu'il a aimé toute sa vie et toute sa mort ; le garçon qui l'a même accompagné dans l'au-delà ; le garçon qui a su lui donner le sourire, le mettre en colère, le rendre triste ; le garçon qui lui a donné la merveilleuse envie de tuer. Jimin se sentait tellement seul, et puis, un jour, cet être de lumière l'avait rejoint et l'avait enlacé en lui disant que tout allait bien se passer. Et maintenant, ils se sont enfin retrouvés.
Le noiraud respire le parfum de son amant, sucré tel la confiserie interdite ; il lui avait tellement manqué.
TaeHyung approfondi la douce embrassade qui s'enflamme au feu couleur ambre. Le cœur si bien gardé des deux jeunots s'explosent et s'hurlent de ne plus jamais se lâcher, de ne plus jamais s'éloigner. Jimin repousse son aîné et le regarde, reprenant peu à peu ses esprits.
Le concept de la beauté s'est fait inventer exclusivement pour sa personne, il n'y a aucun doute là-dessus. Des cheveux blonds platine, tombant en cascade sur son front un peu dégagé habillent son crâne ; sa mâchoire carrée et saillante remonte jusqu'à ses petites joues parfaitement lisses, à la peau d'une poupée ; ses épaules robustes sont dessinées par un simple peignoir de soie noble ; ses yeux glauques fixent et réclament, donnant une mine fière et orgueilleuse à l'harmonie parfaite de son visage entièrement glabre. Il est la plus belle oeuvre d'art de ce musée funéraire. Il est comme le noiraud l'eut imaginé. Ses mains fines, grandes et protectrices viennent prendre ses pommettes en coupe, et les effleurent dans une douceur sans pareil. D'une voix ferme et assurée, en une musique enjoliveuse, TaeHyung déclare :
« Tu m'as tant manqué, Park Jimin. le noiraud enlace ses doigts avec ceux de son bel interlocuteur.
- C'était toi dans cette radio ? Tu veillais sur moi n'est-ce pas ? interroge ledit Park Jimin.
- J'ai toujours veillé sur toi mon amour. Et je veillerai sur toi jusqu'à la fin des temps. le blondinet passe ses phalanges dans le cuir chevelu de son bien-aimé en signe d'affection.
- Alors cette voix, la tienne : elle me guidait ? Tu me guidais jusqu'à toi ? Bon sang, si tu savais pendant combien de temps je t'ai cherché. J'ai cru que l'on t'avait emmené en enfer, mais tu es bien là devant moi.
- Tu as raison sur toute la ligne Jimin. En vérité, j'ai toujours su que tu finirais par te rendre ici, avec toutes ces petites niaiseries que tu as à la bouche. » TaeHyung prend son amant dans ses bras et le serre fort contre son torse athlétique. Le silence s'écoule, les mots d'amours jaillissent. Maintenant, il y a le temps.
- Je t'ai retrouvé, enfin. Je voudrais... En fait, je veux te sentir au plus profond de moi. Je veux sentir que tu ne t'en iras plus jamais, que ta délicatesse parcourra toujours mon corps. Je veux vivre ce moment fabuleux. Je veux vivre ta luxure et te faire parvenir à la jouissance. Je ne veux plus te quitter, ainsi, après ça, nous serons uni à tout jamais, finit par tonner le garçon, les poings serrés, la mine soudain blafarde.
- Est-ce que tu le veux ? Est-ce que tu es sûr de ton choix ? » demande le blondinet d'une voix claire, un sourire rayonnant sur ses lèvres charnues. Jimin hoche la tête, tremblant de hâte.
Après tout, il comptait, et allait vivre le meilleur moment de son voyage. Il allait signer ce pacte qui lui permettrait de rester avec son V jusqu'à la fin ; jusqu'à l'oubli, la disparition.
«
De notre semence nous souillerons la maison de Dieu, de sa clémence nous redescendrons des cieux. », prononça l'ange déchu. Et ses plumes tombèrent les unes après les autres. Ses ailes se défirent lentement, et en un jet de fumée, elles se volatilisèrent, laissant derrière elles deux somptueuses cicatrices qui habillèrent le dos cambré du garçon.
TaeHyung allongea avec précaution son protégé sur le sol marbré d'or délicieux, et parsema sa peau de porcelaine de baisers graves et légers. Il ôta son unique vêtement et plongea sa tête fanatique dans la nuque de son compagnon.
Une course ardente, effrénée ; des gémissements intenses qui résonnent dans une chapelle ; des halètements qui quémandent toujours plus ; des râles perçants peut-être même la pierre ; et un ultime coup de rein bien placé qui fit vibrer les deux corps se mariant de bonté et de volupté.
C'était tout. Ce fut un tout. Comme toujours il y eut harmonie, comme jamais il y eut plus belle mélodie.
Et le soir, on jouât de l'orgue, dînant avec un bon pain et un bon verre de vin, en remerciant la chair et le sang du Seigneur.
«
Gis Radio, alors dites-moi, à vos yeux, cette fin est-elle heureuse ?
