𝐑𝐀𝐃𝐈𝐎 ᵛᵐⁱⁿ

d e u x i è m e

Jimin est allongé dans les herbes hautes de l'un des champs résidant à côté de chez lui.
L'air de la campagne ; l'odeur enivrante du foin éparpillé sur la terre parfois sèche ou parfois humide ; le vent ébouriffant autant les cheveux que le feuillage des arbres ; les partitions récitées par de petits passereaux ; la fraîcheur du temps où parfois la chaleur de l'atmosphère ; les véhicules pratiquement inexistants, laissant libre cours à l'imagination de l'écosystème ; tout ce qui compose cet espace rural envoûte le jeune garçon.

Jimin a dix-sept ans. Sa mère est malade, son père est parti.
Pour lui, c'est devenu une banalité. Les jours où il se lève, et qu'il trouve accidentellement sa maman vomir du sang dans l'évier, il ne fait que lui prêter main forte en gardant le silence.

Le silence ; ce mot représente l'éternel quotidien de l'adolescent. Il ne parle pas, on ne lui parle pas. Il ne s'adresse à personne, personne ne s'adresse à lui. Cela lui va. Car depuis trois mois, il a trouvé sa voie, ou plutôt sa voix.

Cette mélodie toujours plus onctueuse et légère, toujours plus musicale que le chant des mésanges de son jardin. Il ne sait toujours rien de cette radio. Il ne sait toujours rien de la voix.

Cette station raconte en permanence des choses totalement éloignées de la réalité, ce qui n'est pas pour déplaire à Jimin, qui lui cherche à la fuir. C'est un garçon rêveur. Depuis qu'il entend chaque jour cette voix grave et gutturale, il s'évade, pensant juste à la profondeur de ses contes.

«
Aujourd'hui, je vais vous parler de la campagne. Cette étendue verte qui en repousse certains, mais qui en attire d'autres.
Moi, j'aime la campagne. Je m'y sens libre. Il faut préserver la campagne. Imaginez-vous un monde entièrement urbain. Ce serait triste. La vie serait morne est grise, vous ne pensez-pas ?
Avant toute chose, nous sommes dimanche trente quatre février, et j'aimerais fêter l'anniversaire de cette journée d'été. Vous êtes bien sur Gis Radio.
»

" 선율적인 "

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