v i n g t - h u i t i è m e

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Je t'aime.

C'est beau, ce qu'il dit. Ce qu'il avait confié sans sourire, mais l'eau à la paupière. Ce corps noir et grisâtre, craquelé comme une terre aride de sécheresse, les cheveux bataillant les nœuds dégoulinants, la poussière noircissant le tissu blanc ; il était si fascinant, mais si effrayant à la fois. La douleur y resplendissait de toute sa fureur écrasante qui horrifiait les mœurs. Sans doute paisible à présent, après avoir écouté les paroles désolées de son fils, la mère hoche la tête au rythme de son cœur.
Il lui hurle : Sois généreuse, laisse-le prendre ta route, tu ne lui en veux pas n'est-ce pas ? C'est toujours mieux de mourir brutalement, que s'effondrer plus bas que terre pendant des mois, que dire, des années : en tout cas, c'est ce que tu t'es toujours amusée à répéter.

Est-elle prête à pardonner ?

Mais il s'est quand même tué, il s'est donné la mort. Est-il excusable ?

Les esprits ne sont jamais d'accord avec le cœur en vérité, mais ça, tout le monde le sait.

« - Elle a disparut. »

Ainsi, le petit noiraud rouvre les yeux et constate que tout ceci n'était peut-être qu'un rêve.
Non, elle était là, je l'ai vu.

« Hoseok ?

- Regarde sur la table. »

De son menton finement allongé, le rouquin pointe le meuble qui se trouvait là, dans un coin, sous une fenêtre aux rideaux fermés. Une épaisse couche de poussière y jonche la matière boisée, si bien qu'elle semble être comme un nid de flocons. On pourrait même tracer un petit mot avec ses doigts.

Jimin fronce les sourcils. C'est exactement ce qu'il s'est passé ; une phrase, si infime et invraisemblable se trouve inscrite sur la table.

Il y fût délicatement marqué : Inveni pace.

« J'ai trouvé ma place... » traduit alors le fils,

« Je t'aime aussi, » murmure en son ultime parole, la mère.

𝐑𝐀𝐃𝐈𝐎 ᵛᵐⁱⁿWhere stories live. Discover now