𝐑𝐀𝐃𝐈𝐎 ᵛᵐⁱⁿ

v i n g t i è m e

« - Ça voudrait dire que... Je suis décédé ? »

Les murs frissonnèrent, le béton se crispa, la bougie dansa, et la lumière fuit. L'obscurité totale s'était installée ; elle envoyait des regards taquins à Jimin, jubilant, en sachant pertinemment que celui-ci la détestait. L'obscurité aimait faire peur, car finalement, elle était faible. Un brin d'éclatement lui faisait tout perdre. Sa seule défense était l'absence de sa jumelle pourtant bien différente, la lumière. Elle subsistait dans le chaos et la froideur ; ce qui ne rendait pas son caractère fort agréable.

Le ricanement de NamJoon rencontre les faibles expirations du noiraud.

« Tu te souviens de quelque chose ? demande le psychiâtre, faisant briller une de ses dents de ferraille dans la pénombre.

- Je... Je ne suis pas mort. C'est impossible.

- Essaye de te rappeler de ton départ ; de la cause exacte de ta fugue, » suggère NamJoon, de plus en plus mesquin.

Jimin ferme les yeux. Il ne sait plus. Il sent des souvenirs se cacher derrière son horizon. Il tendrait presque la main pour les saisir, les rappeler à sa tête. Obscurité éclate de rire, et Conscience vacille. Elles se sont battues, l'une à triomphé, l'autre a échoué.

« Je... J'ai toujours vécu avec Yoongi et Jungkook non ? »

Jimin a tout oublié. Sa mémoire s'effrite au temps des heures, des minutes, et des secondes. Bientôt, il oubliera même ses deux hôtes, et se fera avaler par Obscurité.

NamJoon secoue la tête négativement, mais Jimin ne le voit pas.

« Répondez-moi... Je deviens fou. »

Folie l'emporterait ? Eh bien, il serait trop facile que tout soit aussi simple.
Le noiraud que vous accompagnez depuis son départ n'a jamais été malade. Cette voix qu'il entend dans cette Radio n'est pas dans sa tête.

Cette voix l'a tout simplement guidé dans la pénombre, et elle l'accompagnera jusqu'aux abysses de la mort.

« Tu n'es pas fou Jimin, il est normal que tu ne comprennes rien à ce qu'il t'arrive. C'est même plutôt rassurant.

- Dites-moi une bonne fois pour toute, je vous supplie. Monsieur Kim, est-ce que je suis mort ?

- Ce chemin que tu empruntes depuis ta fugue, est celui de la rédemption. Bienvenue au purgatoire. »

«
Gis Radio, Je suis d'humeur taquine aujourd'hui. Qui a dit que la mort n'était effrayante qu'au moment où vous la subissez ?
»