v i n g t - et - u n i è m e

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« Bienvenue au purgatoire.

- Je... Je ne suis pas sûr de tout bien comprendre. »

Jimin soupire, tremblant comme une feuille ballottée par les vents meurtriers. Lumière bombe le torse face à Obscurité, et reprend ses droits sous la flammes du chandelier, que NamJoon a prit soin de rallumer. Les murs de béton et les meubles de vieille limaille réapparaissent, et semblent bien maussades. Tellement laids qu'ils préfèrent Pénombre à Clarté, au moins, personne n'a le malheur de les regarder.

Le garçon à la chevelure noire bouge ses prunelles confuses dans tous les sens, cherchant son mot à dire. Son cœur lui est comme arraché, son sang est comme glacé. Sa tête se brise sous les éclats de pensées, morbides et acides, hésitantes et tourbillonnantes. La peur prend le dessus.

Il ne peut pas être mort. Il ne peut pas ne plus être en vie. Ses yeux vagabondent sur le sol froid, cherchant des réponses qui ne se montrent toujours pas. Mais il comprend, à présent ; pourquoi tout lui semblait rose, puis d'un coup, tout noir. Les passants qu'il voyait, étaient si heureux, mais en même temps, si vides. L'épicerie que tenait l'homme aux cheveux mentholés, n'était jamais visitée. Et les cafés qu'il buvait, amers comme les regrets, amers comme la folie.

Oui, il se sentait fou, et pourtant, on lui avait avoué le contraire. Mille questions se posent dans les têtes ; - Où menait ce chemin de la rédemption ? Le purgatoire amènerait-il Jimin à la paix, ou au contraire, à l'affliction ? - Où se trouvait V, caché derrière cette radio ? Était-il si angélique qu'on ne le croyait ? - Lui aussi, il était mort ?

NamJoon se redresse et va s'asseoir à son établi rouillé en ignorant le souffle saccadé de son invité. « Ça va ? Tu arrives à digérer ? demande-t-il, une pointe d'humour fléché dans la voix.

- Je suis... décédé... s'entête à répéter le noiraud. Il ramène ses genoux contre son torse et se balance fébrilement sur le lit. Les grincements de la ferraille perturbent la symphonie du Silence, mêlés aux respirations des deux individus abrités dans la pièce.

- Je comprends que tu puisses suffoquer, comme nous sommes dans un bunker, mais crois-moi, il vaudrait mieux que tu ne sortes pas.

- Pou... Pourquoi sommes-nous dans cet... Endroit ?

- Tes cauchemars se baladent un peu partout dehors, c'est plutôt dangereux, confie le blondinet en haussant les épaules. Il verse une ancre rouge dans un verre mesureur et y ajoute trois gouttes d'un liquide bleuâtre.

- Mes cauchemars ? Mais s'ils sont dangereux, c'est qu'il peuvent me tuer non ? Si je suis mort... Alors...

- Pour quelqu'un qui vient d'apprendre qu'il n'existe même plus, tu m'as l'air bien sage. Tu n'es même pas d'un semblant étonné, coupe le psychiatre, remuant à présent sa préparation.

- Répondez-moi, implore doucement Jimin, une énième fois depuis.

- Tout ce que je peux te dire, c'est qu'il te reste encore trois épreuves. Tes cauchemars s'effaceront si tu prends les bonnes décisions, et tu auras enfin accès à la vita Caesar.

- Accès à quoi ?

- J'espère que Dieu sera Clément avec toi. »




En réalité, Jimin avait peur. Peur du passé, peur de l'avenir ; peur du temps, et de lui-même.


«

Gis Radio, je vous le promets, nous nous retrouverons bientôt.

»

𝐑𝐀𝐃𝐈𝐎 ᵛᵐⁱⁿWhere stories live. Discover now