t r e n t i è m e

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Jimin se décale vivement lorsqu'un nouveau fragment failli s'écraser en plein sur son épaule. C'est comme si le ciel venait de mourir et chuterait sur le purgatoire.
Le noiraud se lève en manquant de trébucher sur le sol à présent jonché de poussières et de roche. Il abandonne à contre-cœur le corps inerte de l'être qui lui avait permis de voir sa mère pour la dernière fois. Jetant un coup d'œil à la table à présent tordue et détruite sous les cassures, il remarque que le message a disparu, a totalement été effacé. Jimin souffle rageusement et enjambe les gros morceaux de plafond qui tombent comme des météores.

Il aperçoit enfin avec soulagement son sac après avoir couru quelques secondes ; il avait été laissé là, en plan, l'antenne de radio dépassant légèrement de l'ouverture. Pour son plus grand bonheur, celle-ci n'avait point été abîmée. Il se saisi alors de l'objet en tissu par les hanses, à la volée, et se met à traverser en sens inverse tous les couloirs par lesquels il était arrivé il y a encore plusieurs dizaines de minutes. À vrai dire, Jimin aimerait pleurer, mais il n'y arrive pas. Ses larmes l'ont quitté à présent.

Jimin retrouve son chemin grâce aux nombreux tableaux disposés sur les murs ; des tableaux d'oiseaux noirs, de pommes, de pilules, de chaînes, tous plus complexes les uns que les autres qu'il avait pris le temps d'observer lorsque Hoseok le menait à destination.

Soudain, quelque chose interpelle le jeune homme : le silence. Il y a à peine quelques instants, ses lamentations déchirantes et ces effondrements faisaient un tel boucan qu'il était impossible d'entendre ses propres pas. Mais à présent, tout est silencieux.

Jimin se retourne, et découvre qu'après avoir traversé une porte blanche à deux poignées, tout s'était arrêté.

« Je suis à l'abri. »

Mais le noiraud n'aime pas, non, déteste le silence.

À bout de souffle, il s'effondre sur le sol crépu tapissé de moquette rosâtre et usée, dont les poils grattent plus qu'ils ne caressent la peau. Les murs des boyaux sont liserés d'arbres et de créatures merveilleuses. Toujours ces mêmes toiles reviennent, et forment un paysage presque triste, si énigmatique de par ses répétitions lancinantes.

« Je suis seul. »

« J'ai chaud, mais je suis glacé. Ce monde qui constitue ma mort est si froid. »

« Pourquoi tout le monde me quitte ? Tant personnes me manquent, et je ne m'en souviens même plus. »

« Je me sens si coupable. »

« Et je suis tellement seul. »

- Tu n'es pas seul Jimin, relève la tête et tends la main. »

Cette voix langoureuse atteint le cœur du garçon désespéré par l'affliction qui le ronge. Il voit un ange ; les cheveux verts à la teinte violine ; une main des plus sculptée, des plus masculines ; des yeux noisettes qui transperceraient même une noix de pierre ; et ces lèvres aussi mignonnes que rosées. Cet être est aussi charmant que les quatre autres.

« Je suis Kim SeokJin, et je suis ton avant-dernière épreuve. »

«

Il était temps.

»

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déjà à trente chapitres. je suis émue ah là là ;;

pour celles et ceux que ça intéresse, j'ai sorti une nouvelle histoire qui se nomme "pur". n'hésitez pas à jeter un petit coup d'œil. ♡

𝐑𝐀𝐃𝐈𝐎 ᵛᵐⁱⁿWhere stories live. Discover now