Camping (part 2): LEÇON DE CONDUITE

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-On a un petit problème...avait dit Harry.

Petit ! Tu parles ! Voici ce qui lui était arrivé :
Alors qu'il était en train de se soulager, Harry avait vu un petit chien trotter vers lui, un "mignon tout plein cavalier King Charles" je cite. La petite boule de poil portait un collier, c'est pourquoi Harry se doutait que son compagnon devait avoir des maîtres, il s'était alors mis en tête de les retrouver et il avait fini par tomber sur un couple de retraités avec lesquels il avait tapé la discute pendant un moment -alors que moi je le cherchais partout ! Ensuite, en voulant revenir à la voiture, il n'avait rien trouvé de mieux que de se tordre la cheville en s'emmêlant les pieds dans les ronces ! Résultat : il se trouvait hors d'état de conduire, pouvant à peine marcher.

-Nan mais quel boulet ! Fis-je en me prenant la tête entre les mains

-Oh je ne l'ai pas fait exprès, me dit-il en guise de justification.

-Et maintenant on fait quoi ? C'est toi qui est censé nous emmener je te rappelle !

-Je me disais que...enfin vu que tu es en conduite accompagnée et que tu sais conduire...répondit Harry, toujours en équilibre contre son tronc.
                                                                                                                                                                                                      -Quoi ?? Ça va pas la tête, je...

-Oh come on Claire, le camping est à moins d'une heure, la route ne sort pas des bois, on a aucune chance de se faire contrôler ! Insista Harry.

Il voulu s'approcher et je le vis grimacer de douleur lorsqu'il posa son pied droit au sol.
Je soupirai en me passant une main sur le visage. Mais qu'est ce que j'allais faire ?
Je m'avançai vers Harry, lui passant une main sous le bras pour qu'il prenne appui sur moi.

-On retourne à la voiture et on avise, dis-je.

Alors que nous arrivions clopin-clopant à la clio, j'écarquillai les yeux : Aslinn se trouvait toujours à l'arrière -enfin à moitié- sauf qu'il était bien réveillé. Le grand brun tentait de s'extirper...par la vitre !! Il avait déjà la moitié du corps hors de la voiture, les deux mains au sol.

-Je dois être en train de rêver, dis-je.
À coté de moi, Harry éclata de rire ce qui attira l'attention d'Aslinn qui releva la tête.

-Aslinn Mckellen, qu'est. Ce. Que. Tu. Fais, martelai-je alors que nous arrivions.

Harry me lâcha et s'avachit contre le capot.

-Quels sont les deux idiots qui ont activé la fermeture centrale ? Grogna-t-il.

Une lumière me traversa la tête : j'avais effectivement dû déverrouiller ma porte avant de sortir, sauf que celle-ci s'était automatiquement bloquée à cause de la fermeture et bien sûr, c'est Harry qui avait les clés. Aslinn était donc enfermé à l'intérieur. Harry me regarda en rentrant le menton tandis que je mordais les lèvres pour ne pas rire.
Il finit par réussir à passer son grand corps à travers la vitre. Il se releva en se frottant les mains et les genoux.

-Bon je peux savoir ce que vous fabriquiez ? Je me suis réveillé, il n'y avait plus personne, vos téls sont restés dans l'auto et ça fait un quart d'heure que je tente de sortir de là.

-Personnellement vu ta taille je ne t'en pensais pas capable, pouffa Harry.
Il se prit deux paires de lourds regards qui le firent taire. 

Je lui exposai alors la situation. Lorsque j'eus fini, un silence s'installa. Harry, assis sur le capot, Aslinn debout les mains enfoncées dans les poches de son bermuda et moi qui me tenais debout, les bras croisés, nous étions tous plongés en intense réflexion.

-En même temps si c'est juste pour 40 minutes, finit par conclure Aslinn.

-Vous êtes aussi irresponsable l'un que l'autre ! M'exclamai-je en levant les deux mains au ciel.

Les deux compères échangèrent un sourire.
Je m'approchai alors d'Aslinn, enfonçai une main dans sa poche pour en ressortir son phone, il ne nous restait plus qu'à prévenir Lana pour qu'elle vienne nous chercher.

-Il est à plat, me dit-il alors que j'essayai de l'allumer.

-Harry, dis-je en lui tendant ma main.

-Pas de réseau... Mais il nous reste le tien, dit-il avec une petite voix.

-Arrgg ! C'est pas vrai! Rouspétai-je. Je n'ai plus de forfait appel, je me demande qui m'a appelé plus de deux heures le week-end dernier, fis-je en jetant un regard à Aslinn.

-Je crois qu'on a plus le choix...lança Harry après un moment.

Voilà pourquoi, deux heures après avoir quitté Wicklow, je me retrouvai au volant d'une clio bleue avec pour copilote un éclopé et pour passager un gros bébé qui ne faisait que dormir à l'arrière. Aslinn ne semblait absolument pas angoissé à l'idée d'un éventuel contrôle qui nous aurait tous trois conduits jusqu'au poste et nous aurait probablement privé de sortie tout le reste de l'été. À chaque tournant ou intersection je craignais de trouver une voiture bleue et des képis.
Finalement, après x demi-tours et y virages pris en trombe, nous arrivâmes à destination. Le camping se situait en pleine forêt. Le village le plus proche se trouvait à dix minutes en voiture. Aslinn partit à la réception se renseigner sur notre emplacement pendant qu'Harry et moi l'attendions patiemment dans la voiture.

-Tu vois, on est arrivés entiers, dit Harry qui avait les pieds posés devant lui sur le tableau de bord.

-On se demande grâce à qui hein ! Répliquai-je.

-Emplacement 13 ! Fit Aslinn en grimpant sur la banquette arrière.

-Let's go! M'exclamai-je en mettant le contact.

J'avais tellement hâte de revoir Lana, Billy et les deux cousins !
Je roulais au pas tandis que les deux garçons scrutaient les numéros affichés au bout des petits piquets de bois.

-C'est un camping de retraités ici ! Ne pus-je m'empêcher de remarquer.

En effet, les seules personnes que nous avions croisées étaient des elderies soit qui revenaient de la douche avec leur vanity à la main ou avec leur rouleau de pq sous le bras...

-C'est super tranquille, tu vas voir, en plus ils sont super sympas, m'affirma Harry.

-C'est là ! Juste à gauche ! Nous coupa Aslinn en tendant son grand bras pour nous indiquer un bungalow en bois.

Garée devant, je reconnus la voiture rouge de Lana, à coté, dans le jardinet, une grande tente avait été plantée. J'avançai la voiture derrière celle de Lana et coupai le moteur. La porte d'entrée s'ouvrit sur un garçon roux au visage parsemé de tâches de rousseur et à l'air joyeux :

-Salut Loïc ! Le saluai-je tandis que je sortais de la voiture.

Un joli triangleWhere stories live. Discover now