CHAPITRE 6

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3ème partie aujourd'hui


CHAPITRE

6

Le cadeau d'Ike m'avait bouleversé. Il rentra chez lui après que nous eûmes fini la bouteille de champagne et les fraises, et que nous eûmes fait passionnément l'amour. Je l'observai s'envoler dans le ciel noir étoilé, tel un oiseau d'argent avec ses grandes ailes noires puis je rentrai au manoir, l'album serré contre ma poitrine. Les autres pages étaient vides, Ike m'informa que c'était à moi d'écrire la suite de l'histoire. Je remontai dans ma chambre, à la fois heureuse et triste avec tous mes cadeaux après une soirée qui avait bien failli se finir en catastrophe. Orphyll, avait eu du mal à calmer ses nerfs. Marmonnant dans sa barbe des injures à l'encontre de Galford, il était monté directement dans sa chambre sans redescendre une seule fois. Il s'était tout d'abord assuré que j'allais bien, s'était excusé en me promettant que l'année suivante, on ferait ce que j'aurais décidé à mon anniversaire puis il avait monté à une vitesse éclaire les marches de l'escalier.

Je passai devant la porte fermée de son bureau, hésitai puis cognai trois coups.

Silence.

Poing en l'air, je cognai à nouveau la porte mais avec de coups plus forts. Mais encore une fois, personne ne répondit. Je sortis mon téléphone de ma poche et vérifiai l'heure : trois heures du matin. Zut, il devait sûrement déjà dormir. Je n'avais pas vu l'heure. Je me dirigeai vers ma chambre et m'apprêtai à pousser la porte quand un rire de femme se fit entendre. Il venait de la porte de la chambre d'Orphyll, un peu loin de la mienne. Orphyll était si peu souvent dans sa chambre que je n'avais même pas pensée à y aller. Il m'avait dit lui-même qu'il n'utilisait sa chambre que pour dormir. Sauf que là, j'avais bel et bien entendu un rire de femme.

D'humeur un peu taquine, je fis une petite halte vers la chambre d'Orphyll d'où, je l'entendais clairement discuter avec quelqu'un. Je frappai trois coups contre sa porte et patientai. Mon tuteur tarda un peu à m'ouvrir, vêtu d'un pyjamas bleu marine avec pleins d'étoiles argentés, il me lança un regard étonné. J'étouffai un ricanement.

–    Quelque chose ne va pas ?

–    Je vais me coucher.

–    Quelle nouvelle ! Dit-il sarcastique.

–    Je voulais te remercier pour l'album, Ike m'a dit qu'il venait aussi de toi, dis-je en agitant le gros album sous son nez.

Orphyll balaya l'air de sa main.

–    C'est surtout de lui l'idée, je l'ai juste aidé avec quelques photos que j'avais au fond de mon tiroir.

Je souris. Puis l'air soudain inquiet, il ajouta :

-          J'aurais dû t'écouter et plaider ta cause auprès de l'empereur. Je ne comprends pas que les choses aient dégénéré à ce point. Cole Prynix devient incontrôlable.

-          Ça va, Orphyll. Je survivrai. Il ne m'a rien fait à proprement parler.

-          Tu as perdu le contrôle, dit-il gravement en me lançant un regard perçant du vert de ses yeux.

Mal à l'aise, je détournai le regard. Tout ce stress, ces yeux qui me fixaient sans arrêt et les éclats de voix avaient eu raison de mon calme.

-          Je vais aller me coucher.

Orphyll hocha la tête en tapotant des doigts la porte de sa chambre.

–    Ah, mais attend ! Dit-il soudain.

Il s'enfonça dans sa chambre dans laquelle je n'ai jamais mis un pied et me cria de le rejoindre. Je poussai la porte et entrai alors dans une véritable chambre spatiale. Les murs étaient peints en noir et des étoiles, des planètes y étaient collés. Le sol était recouvert d'une épaisse moquette bleue marine. Les meubles étaient noirs vernis et un peu d'un style futuriste. Il avait lui aussi un petit salon dans sa chambre et depuis un des petits poufs ronds, Miléandre Yoss me fit un petit signe de la main. Je lui répondis en haussant les sourcils, stupéfaite. Puis mon regard se perdit sur la représentation de la constellation suspendue au plafond, mais plissant les yeux, je remarquai une nouvelle sorte de planète. Le genre en dentelle rose pastel. Je détournai aussitôt les yeux du soutien-gorge ressentant une soudaine envie de vomir. Si j'avais eu des doutes sur la nature de leur relation, il était inutile de précisé que tous mes doutes s'étaient envolés.

Orphyll fouilla un moment dans son armoire en désordre, balançant de temps en temps une tunique par-ci, une chaussette verte-fluo par-là. Quand enfin il trouva ce qu'il cherchait.

–    Ah ! Le voilà !

Le vieil homme revint vers moi, tout sourire et me tendit un parchemin enroulé d'un ruban or. Je le déroulai et lut rapidement le papier.

–    C'est...un contrat d'adoption ? Dis-je d'une voix mal-assurée.

–    Exactement ! S'écria Orphyll, les yeux pétillants de bonheur derrière ses lunettes rondes.

Je déglutis. Il n'allait quand même pas m'adopter !

–    Orphyll, je...je suis très flattée mais...comme je te l'ai déjà dit j'ai vingt-quatre ans...

–    Ce n'est pas moi qui t'adopte, enfin ! C'est toi qui adopte un Lryx ! S'exclama Orphyll surexcité.

–    Un Lryx ?

Il hocha plusieurs fois de la tête, les mains jointes. Un Lryx, ces espèces d'énormes peluches vivantes.

–    Waouh ! Merci Orphyll, dis-je un peu étonnée.

–    Bon anniversaire, allez ouste !

Sans ménagement, il me poussa hors de la chambre prétendant avoir à faire, à parler de choses urgentes avec Miléandre. Je ne voulais pas en savoir plus que je n'en savais déjà. Je m'empressai de sortir. Une fois dans le couloir, je relus le parchemin. Ma joie redescendit un peu. Je recevrai bien ma peluche vivante mais seulement dans six mois.

Atlazas, Le Secret des Abysses T.2Where stories live. Discover now