CHAPITRE 1-2

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Nous n'allions pas tarder à rentrer à l'hôtel. Pour le début de nos vacances, nous nous étions décidés à réserver quelques suites dans un hôtel sur une des plages les plus côtés d'Atlazas mais aussi très éloignée du centre-ville. Alors, avant de partir, je me levai et optai pour une dernière baignade dans l'eau. Dès l'instant où je plongeai, une sensation de bien-être m'envahit comme à chaque fois. Je m'enfonçai de plus en plus dans les profondeurs de l'océan, l'eau devenant de plus en plus fraîche, plus sombre. Le brouhaha de la vie s'éloignait et ainsi je pouvais ressentir une paix intérieure agréable. Je fermai les yeux et savourai cet instant. Un des points avantageux de ma nouvelle condition d'atlazasienne, était mes nouvelles capacités. Plus les jours passaient, plus mon corps reprenait peu à peu son métabolisme d'origine. Afin de me protéger, ma mère Narka Golkindor, avait scellé tout ce qui faisait de moi une atlazasienne.
C'est le jour de mon vingt-troisième anniversaire à minuit, que le petit pendentif en forme de phénix d'un bracelet que m'avait offert Nicole, celle qui s'était vu confié ma garde, qui m'avait pincé. Ainsi fait, le bracelet avait introduit un venin qui avait annulé le sceau. Depuis ce jour, j'avais pu remarquer quelques changements, comme par exemple tout simplement ma peau qui se mettait à briller comme pailletée. Ou encore, cette toute nouvelle capacité à pouvoir rester plus longtemps sous l'eau. Je ne pouvais pas encore rester plusieurs jours comme Ike ou Chell en apnée mais j'y parvenais presque une heure.
Un silence merveilleux résonnait à mes oreilles. C'était une sensation si paisible, si merveilleuse. Je laissai l'eau emporter mon corps, je me laissai aller.

Mais soudain, j'eus l'étrange sensation d'être observée. J'ouvris les yeux mais il n'y avait que moi dans l'eau et quelques poissons de couleurs vifs. Je baissai les yeux sur mes pieds enfoncés dans le sable au fond de l'océan, parsemé de coquillage et d'algues marines.
Il n'y avait personne mis à part moi. Je me tournai lentement vers les profondeurs de l'eau, encore bien plus sombre. Pouvais-je encore m'éloigner ? Un frisson d'horreur me parcourut l'échine. Encore cette impression d'être observée. Scrutant la pénombre de l'eau, j'entendais mon propre cœur battre contre ma poitrine. Quand une main se posa sur mon épaule.

Je poussai un hurlement étouffé qui forma des bulles d'airs dans l'eau et nageai à toute allure le plus loin possible de la main, sans regarder à qui elle appartenait. Puis à peine eussé-je le temps de cligner des yeux que deux mains m'attrapèrent et me hissèrent hors de l'eau tandis que mon cri jusqu'alors étouffé, résonna dans le ciel.

- Mais arrête de hurler comme ça ! S'exclama Ike qui atterrit sur le sable en douceur.

Tremblante de froid et de peur, je regardais Ike me lancer un regard mi- amusé, mi- inquiet.

- Hé, je voulais juste te sortir de l'eau. Ça faisait pas mal de temps que tu y étais et on s'apprête à rentrer.

Il posa doucement ses mains sur mes épaules mouillées et me prit tendrement dans ses bras. Fermant les yeux, le cœur toujours battant, je poussai un long soupir de soulagement.

- Je suis là, Kaya, me chuchota-t-il.

Je hochai la tête tandis que mes tremblements s'atténuaient peu à peu. L'épisode de mon enlèvement vers le Mundus Oblivionis, dans le repaire de Darken Mykhola, m'avait laissé quelques séquelles. Il m'arrivait encore parfois de me réveiller brusquement dans la nuit en nage, paralysée par la peur. Ike embrasse rapidement mon front et s'écarta.

- Je suis désolé, murmura-t-il.

De retour dans ma chambre d'hôtel, je pris une longue douche et me fis un shampoing pour enlever tout le sable qu'il y avait dans mes cheveux. En sortant, je m'enveloppai dans une serviette propre et me plaçai devant le miroir plein de buée. Je passai ma main sur la glace et m'observai un moment avec un soupir. Malgré tous ces changements, mon apparence physique n'avait pas beaucoup évolué.
Mon teint foncé dans les tons caramels ne brillait pas plus qu'auparavant sauf lors de mes cours particuliers avec mon tuteur. Mes grands yeux ambrés n'avaient pas d'anneaux d'argents autour de l'iris ou de la pupille. Je plissai mon petit nez rond et toisai mon propre reflet. Fouillant dans ma trousse de toilette, j'attrapai ma brosse et démêlai ma crinière châtain doré en m'attaquant à mes boucles frisées.

Atlazas, Le Secret des Abysses T.2Where stories live. Discover now