Atlazas, Le Secret des Abysses T.2

CHAPITRE 5-4

Dernière partie publiée aujourd'hui (en compensation pour legacystories à qui j'avais dit publier une nouvelle partie il y a deux jours !)

Les bleus sur ma peau avaient totalement disparu et mes côtes s'étaient ressoudées le lendemain. Chose tout à fait normal pour un atlazasien mais étonnant pour une atlazasienne comme moi, dont les pouvoirs étaient encore assez faibles. Le bandage n'ayant plus aucune utilité, je m'en débarrassai sous les yeux stupéfaits d'Orphyll, qui étonnement ne sembla pas s'en réjouir. Je crus même déceler une pointe d'inquiétude dans son regard, ce qu'il s'empressa de dissimuler sous le sourire joyeux que je lui connaissais. Je ne lui fis pas la remarque. Le vieil homme semblait un peu tendu depuis quelques mois, je lui trouvai la mine pâle et l'air moins heureux. Pourtant Orphyll était l'atlazasien le plus joyeux que je connaissais. Il sautillait pratiquement tout le temps pour se déplacer en sifflotant. Notre petit entretien avec Grozrik s'était très mal passé et Orphyll semblait préoccupé. Je me doutai qu'il aurait préféré que le crokatla démente ma version de l'histoire. Malheureusement, Grozrik révéla que Darken avait déjà utilisé des morts pour parvenir à ses fins en prenant leur contrôle. Ma nuit n'avait pas été facile, je rêvai d'une armée de morts se délecter de la chair des vivants. Je me réveillai, comme il m'en devenait accoutumée, en plein milieu de la nuit, la respiration saccadée et le cœur battant à tout allure. Ce n'est qu'en voyant le bras d'Ike autour de ma taille et en sentant son souffle dans ma nuque que je me calmai. Refusant de me laisser seule, il avait réussi à se faufiler par la fenêtre de ma chambre sans qu'aucun des soldats ne s'en aperçoivent. « Ils ne sont vraiment pas doués » avais-je ronronné en me carrant contre son corps chaud, sous la couette. « Heureusement pour nous, » m'avait-il murmuré.

-    Kaya, as-tu senti quelques changements ces derniers temps ? me demanda-t-il alors que je m'étirais, assise sur le confortable fauteuil de son bureau, ravie d'être débarrassée de la douleur.

-    Des changements ? répétai-je en fronçant les sourcils. Comme quoi ?

Orphyll pinça des lèvres et tapota des doigts son menton barbu. Quelque chose le tracassait de toute évidence, quoi, je n'aurais su le dire puisqu'il ne me faisait que très rarement des confidences.

-    Nous reprendrons très vite les séances, me dit-il sans répondre à ma question.

-    Avez-vous pu parler à l'empereur des morts manipulés par Darken ?

Il fit non de la tête.

-    Je lui en ai touché deux mots ce matin, très tôt alors que le soleil n'était pas encore levé.

Je hochai la tête d'un air entendu. Des mesures devaient être prises le plus rapidement possible, car si les rues étaient réellement envahies par des cadavres, les gens étaient en danger. 

-    Qu'en a-t-il pensé ?

Orphyll se redressa dans un soupir.

-    En ce moment même, Thorn et quelques membres de l'OPA parcourent la ville et quelques régions d'Atlazas. Nous en saurons plus en fin de journée.

J'avalai ma salive et hochai la tête à nouveau, soulagée que l'empereur ait pris aussi vite une décision pour agir.

-    Je suis persuadé que nos rues sont sûres, ne t'inquiète pas ma petite Kaya, ajouta-t-il avec un sourire. Néanmoins, je suis ravi de voir que tu te préoccupes du sort du peuple.

-    C'est normal enfin, ces gens risques de se faire tuer par ma faute...

Mon regard se posa sur un courrier, avec mon nom écrit en gros caractère dessus et l'adresse du manoir. Je me penchai pour le ramasser mais Orphyll, toujours plus rapide que moi, s'en saisit alors que le bout de mes doigts frôlait l'enveloppe.