Chapitre 49

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Louis POV:

Pouvons-nous encore vivre lorsque tout semble fini? Avons-nous le droit d'espérer mourir lorsque des personnes s'efforcent de nous sauver? À quel point pouvons-nous être égoïste?

J'aimerais trouver des réponses aux innombrables questions qui tourne dans ma tête. Seulement, le bip régulier de la machine qui contrôle ma survie et la morphine coulant directement dans mes veines m'empêchent de réfléchir convenablement. Je me sens faible, fatigué, mes yeux sont clos et pourtant je n'arrive pas à trouver le sommeil. Cette chambre d'hôpital, morne et vieillotte me donne envie de me suicider une deuxième fois.

Je soupire, exaspéré par cette situation. Voilà une heure que je suis réveillé et encore personne n'est venue prendre de mes nouvelles. Ca prouve une fois de plus que je ne suis important pour personne. Je m'en veux d'avoir raté ma tentative de suicide, je m'en veux d'être encore en vie. J'aurais due attendre que Harry parte pour m'ouvrir les veines, tout aurait été beaucoup plus simple... Si j'avais eu une once de patience, mon plan aurait fonctionné à merveille, mais comme d'habitude je ne fais rien dans le bon ordre...

Un petit tapotement provenant de la porte envahit soudainement la pièce silencieuse. Je tente de me redresser mais échoue lamentablement. Il m'ait impossible de prendre appuis sur mes mains tant mes avant-bras me font souffrir. Je n'ai besoin de prononcer aucune parole pour qu'un médecin suivis de deux infirmières entrent en me saluant d'une voix monotone. Sans me poser la moindre question, les infirmières s'approche du lit afin de trifouiller les machines qui m'entourent. Le médecin quand à lui, se poste à mes pieds, un carnet à la main. Il semble lire quelque chose pendant un instant puis relève la tête dans ma direction afin de me demander:
- Avez-vous des douleurs particulières? Mal de tête, de ventre ou autre?
Je secoue la tête pour toute réponse, je n'ai pas envie de parler. Ce dernier repose alors le carnet au pied de mon lit puis poursuit:
- Bien, nous allons laisser votre mère entrer, nous avons quelques informations à vous communiquer.

Sans plus tarder, le docteur se dirige vers la porte afin de l'ouvrir. Moins d'une fraction de seconde plus tard, ma mère fait son apparition. Les traits de son visage sont tirés, des cernes entourent ses yeux. La voir dans cet état me fait du mal, je sais que c'est de ma faute... Je tente de lui sourire mais celui-ci ne ressemble qu'à une vulgaire grimace.
Ma maternelle s'empresse de venir m'embrasser la joue et de me serrer dans ses bras. Son étreinte me fait mal mais je ne dis rien, je savoure juste l'instant présent.
Le docteur finit par se racler la gorge, nous faisant comprendre qu'il n'a pas que ça à faire. Nous nous séparons donc. Ma mère se replace à côté du vieux monsieur, la tête baissée. Ce dernier prend une grande inspiration afin d'annoncer, totalement impassible:
- Mr Tomlinson, après m'être longuement entretenue avec votre mère puis votre psychologue au sujet de votre tentative de suicide, nous en sommes venue à la conclusion qu'un internement en hôpital psychiatrique pour une durée de trois semaines vous serait bénéfique.

Je suis abasourdie, je n'en crois pas mes oreilles. Mon regard ne cesse de passer du docteur à ma mère qui garde sa tête baissée. J'ouvre la bouche pour protester mais le médecin ne me laisse pas placer un mot, il contre-attaque avant même d'entendre mes protestations:
- Nous savons que cette nouvelle paraît brutale mais je vous assure que c'est la meilleure solution. Vous avez besoin d'aide, vous avez besoin d'être entouré de professionnels à votre écoute. Ni moi ni votre mère ne voulons qu'un incident comme la veille ne se reproduise. Ne voyez pas ce placement comme une punition mais plutôt comme une chance de rebondir dans la vie.

Comment pourrais-je le croire? Je suis persuadé que m'enfermer entre quatre mur ne me fera pas «rebondir dans la vie». Je risque même de me renfermer d'avantage... Ils pensent savoir ce qui est le mieux pour moi mais ils font tous fausse route. J'ai seulement besoin de mourir en paix...

Lost hope - PAUSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant