Chapitre 33

3.8K 312 104
                                    

Louis POV:

Tout se bouscule dans mon esprit, mes jambes tremblent, mes yeux sont embués et mes bras ballotent mollement dans le vide. Je ne comprends pas, où est mon père? Où est passé mon unique modèle masculin? La pièce est totalement vide et parfaitement nettoyée, comme si personne n'avait jamais mis un pied à l'intérieur. Ma gorge se serre de plus en plus . Les pires scénarios me traversent l'esprit. Je l'imagine déjà enfermé dans un sombre cercueil, la peau pâle et l'air paisible. J'entends déjà les pleurs, les cris de ma mèe qui implore le ciel de lui rendre son mari, le pilier de notre petite famille...

Je recule de quelques pas, ne pouvant plus supporter la vue de cette chambre dénué de chaleur humaine. Les premières larment roulent sur mes joues alors que je continue de reculer dans le couloir sans prendre la peine de regarder en arrière. Un premier sanglot s'échappe et finalement, après un pas de plus, mon dos heurte une personne. Je ne prends même pas la peine de me retourner ou de m'excuser, je suis trop bouleversé pour me préocuper de se qui m'entoure. Je ferme quelques instants mes yeux pour tenter de retrouver mon calme mais c'est impossible, mes pensées sont trop sombres et morbides pour faire abstraction des derniers évènements.

Je pousse un cri de stupeur lorsque je réouvre les yeux et que je constate qu'un homme est placé devant moi, l'air inquiet. Il me faut quelques secondes avant de reconnaître cet intrus qui ne cesse de me demander si je vais bien. C'est en voyant son regard à la fois triste et heureux que je me souviens l'avoir croisé quelques heures plus tôt, dans la salle d'attente de la psychologue. C'est ce "Liam".

Je recule une nouvelle fois brusquement lorsque il tente de poser sa main sur mon épaule. Je refuse qu'un inconnu me touche.
Il fronce les sourcils puis me demande pour la énième fois:
- Hey mec, ça va?

Je ne répond pas, j'ai bien l'intention de tenir ma promesse, celle de ne plus parler ou faire confiance à des inconnus. Mes larmes continues toujours de dévaler mes joues et mes sanglots se font de plus en plus forts. J'essai de réguler ma respiration mais il n'y a rien à faire, je ne parviens pas à lutter contre la nouvelle crise d'angoisse qui me submerge.
Voyant mon état empiré, ce fameux Liam m'attrape fermement le bras et m'emmène de force m'assoir sur un banc, quelques mètres plus loin. Je pourrais riposter, j'aimerais de tout mon coeur le faire mais j'en suis incapable, cette nouvelle crise d'angoisse absorbe toute mon énergie. Je me laisse donc totalement faire en laissant mon angoisse m'engloutir.

Après m'ˆêtre assis, Liam s'accroupit face à moi pour être à ma hauteur, pose une main sur mon épaule et me redemande, d'une voix plus douce:
- Hey, dis-moi se qu'il se passe, je peux t'aider.

Je relève ma tête vers lui, hésite quelques instants puis finis par lâcher, résigné et à bout de force:
- Mon... Mon père... Sa... Sa chambre est... Est vide...

J'éclate une nouvelle fois en sanglots à la fin de ma phrase, je n'arrive plus à contenir mes émotions. Liam parcourt des yeux le couloir en silence puis me tapote l'épaule en me disant:
- Bouge pas, je vais me renseigner.

J'aimerais refuser son aide, j'aimerais être assez fort mentalement et physiquement pour lui dire que je n'ai pas besoin de son aide ou de sa pitié. J m'en veux de ne pas réussir à tenir ma promesse, je n'ai plus envie d'avoir des amis ou de côtoyer des personnes, je veux simplement être seul et ne plus donner ma confiance à personne mais à cet instant, à ce moment précis, je suis heureux que quelqu'un puisse parler à des infirmières à ma place.

Liam finit par revenir, accompagné d'une infirmière. Tout deux marchent au pas de course comme si il y avait une urgence de la plus haute importance.
Lorsque ils arrivent à ma hauteur, l'infirmière m'examine attentivement puis prend la parole:
- Je suis l'infirmière qui s'occupe de cet étage, dis-moi se qui ne va pas.

Lost hope - PAUSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant