Lost hope - PAUSE

Chapitre 45

Louis POV:

La seule question qui me trotte dans la tête depuis ma conversation avec Harry est pourquoi? Pourquoi je n'arrive pas à lui tenir tête après tout se qu'il m'a fait subir? Je m'en veux tellement de ne pas être capable de lui résister, de ne pas avoir la force de m'opposer à ses questions résonnant comme des ordres...

Je me suis persuadé toute la journée de ne pas regagner sa voiture à la fin de la journée mais me voilà déjà en chemin vers le parking alors que la dernière sonnerie de la journée vient tout juste de retentir. J'ai la sensation de ne plus contrôler mes mouvements, comme si mes pieds se dirigeaient instinctivement vers son automobile rangée au fond de ce triste parking. Je me maudit intérieurement de l'écouter, d'être une fois de plus trop gentil. Je sais qu'il ne mérite pas mon attention, qu'il est en partie responsable des derniers évènements qui me sont tombés dessus et pourtant je n'arrive pas à le détester, je ne parviens pas à le percevoir comme un méchant...

Je ne mets pas plus de cinq minutes à regagner notre point de rencontre. Lorsque j'arrive devant sa voiture, cette dernière est encore fermée et Harry ne semble pas dans les parages. Je m'appuie donc contre le capot en posant mon sac sur le sol. Je croise mes bras sur ma poitrine puis souffle longuement. Un mélange d'exaspération et d'énervement trône dans mon esprit déjà encombré.

Des bruits de pas viennent rapidement troubler le calme m'entourant. Je relève la tête puis parcours du regard les alentours. Mon regard se pose sur Harry en moins d'une seconde. Ce dernier marche dans ma direction, un sourire vainqueur accroché aux lèvres. Il semble heureux de me retrouver là, exactement à l'endroit qu'il m'a ordonné quelques heures plus tôt. Je roule des yeux puis me redresse en attrapant les hanses de mon sac. Il déverrouille l'automobile en une fraction de seconde puis grimpe à l'intérieur sans m'adresser un mot. Pendant quelques secondes, je ne bouge pas, je ne sais absolument pas quoi faire, monter dans sa voiture ou l'ignorer à mon tour?
Ce n'est que lorsque il allume le moteur que je reprends vie et que je me décide à monter à mon tour, sans même lui adresser un regard.

Harry enlève alors le frein à main puis s'engage sur la route en sifflotant. Lorsque je jète un furtif coup d'oeil dans sa direction, je remarque avec étonnement qu'une paire de lunettes de soleil est posée sur son nez. Je lève les yeux aux ciels d'exaspération, aucun rayons de soleil n'est assez puissant pour transpercer les épais nuages dominant le ciel depuis ce matin, ses lunettes ne lui servent donc strictement à rien.
Il semble remarquer mon sentiment face à son geste puisqu'il tourne brièvement la tête dans ma direction en me demandant, mi-amusé mi-curieux:
- Mes lunettes ne te plaisent pas?

Je hausse légèrement mes sourcils puis secoue la tête avant de reporter mon regard sur la route pour une nouvelle fois l'ignorer. Je l'entends faiblement soupirer puis, après quelques secondes, il reprend d'une voix lasse:
- Louis, dis-moi ce que tu as sur le cœur au lieu de le garder pour toi.

Je me raidis sur mon siège, soudainement mal à l'aise. Je ne sais pas quoi lui répondre, j'ai tellement de choses qui me pèsent sur le cœur. J'essai de trouver un échappatoire, de trouver un moyen de ne pas lui répondre mais je suis coincé, ma seule issus est de lui donner une réponse.
Je prends alors une grande inspiration avant de lui déclarer, la voix tremblante:
- Je... Je pense que tu n'as pas besoin de lunettes de soleil aujourd'hui...

Harry pouffe quelques instants avant de reprendre son sérieux. Il sort ensuite précipitamment de la route et stoppe son véhicule sur un petit parking désert. Il coupe le moteur puis se tourne vers moi, l'air sérieux:
- Tu n'as pas trouvé d'excuse encore plus nul?

Je déglutis difficilement, un puissant sentiment de gêne m'envahis. Je déteste ces moments où il arrive à lire en moi, où il parvient à comprendre que mes pensées sont plus profondes que mes paroles. Je triture instinctivement mes mains en fermant mes yeux, j'essai de mon concentrer afin de trouver une nouvelle excuse, plus convaincante.
Une main se pose sur mon épaule, me faisant légèrement sursauter. Je réouvre mes paupières puis tourne timidement ma tête vers mon chauffeur. Ce dernier à les sourcils froncés et affiche une moue contrariée. Il soupire longuement puis reprends la parole, d'une voix douce et rassurante:
- Louis parle-moi... Dis-moi tout se qui te traquasse...