Lost hope - PAUSE

Chapitre 44

Harry POV:

Chamboulé, c'est le seul mot qui me vient à l'esprit pour décrire mon état actuel. Mon esprit est complètement embrouillé et je me sens vide d'énergie, comme si je venais de courir le plus éprouvant des marathons. Cette journée c'est avérée plus éprouvante et étonnante que je ne l'aurais imaginé. Je n'aurais jamais pensé me livrer de cette façon à Louis, mon ancienne proie. Je lui ai déballé mes plus lourds secrets sans retenue, sans même me poser de questions. J'avais l'impression que je lui devais ça, que c'était mon devoir de lui faire part de ma vie après avoir assombri la sienne.

Je ne sais si je l'ai convaincu ou si au contraire tout mes efforts ont été vains. Après avoir quittés le cimetière en silence, je l'ai reconduis jusque devant chez lui et il est sorti de ma voiture sans prononcer un mot autre qu'un «salut» hésitant. Il avait l'air complètement déboussolé mais m'a tout de même offert un mince sourire avant de disparaître à l'intérieur de sa demeure. J'ai un instant voulu le rattraper pour lui demander si mes efforts avaient portés leurs fruits mais je me suis finalement résigné, trop anxieux de connaître le fond de ses pensées à mon sujet.

Me voilà maintenant allongé en étoile sur mon lit froid, me posant des milliers de questions tout en contemplant mon plafond. Je ne sais pas quoi faire, envoyer un message à Louis ou lui laisser du temps? C'est la première fois que je me retrouve dans une telle situation. Je n'ai pas pour habitude de me préoccuper de se que les gens pensent de moi. Je dois néanmoins avouer que parler de mes problèmes à Louis m'a fait un bien fou, j'ai l'impression d'être plus léger, de ne plus être enchaîné à mon passé.

Soudain, alors que j'allais attraper mon téléphone, Cali entre en trombe dans ma chambre, allume la lumière et court à toute vitesse jusqu'au pied du lit puis saute sur ce dernier afin de m'atteindre. Elle ne perd pas une seconde pour s'allonger sur moi tout en m'entourant de ses petits bras. J'essai de me redresser pour la serrer à mon tour contre moi.
Ma petite sœur finit cependant par rapidement se détacher de moi afin de tenter de me faire des chatouilles sur le ventre. Son fin rire aiguë résonne très vite dans la pièce et ne met qu'une seconde à me redonner le sourire. Cali est la seule personne de ma famille capable de me remonter de moral en seulement une poignée de secondes.

Etant un grand frère plutôt gentil, je la laisse me chatouiller un petit moment mais je finis tout de même par reprendre la situation en main. J'emprisonne ses minuscules poignets d'une main puis la retourne sur le lit et lui assène à mon tour des chatouilles sur les côtes. Elle se tord alors instantanément dans tout les sens en me suppliant d'arrêter entre deux fou-rires. Nous jouons à ce jeu pendant encore quelques minutes puis nous finissons par nous calmer, épuisés de cette ardente bataille.

Nous nous allongeons, essoufflés et Cali cale rapidement sa tête sur mon torse. Le calme reprend possession de la pièce mais seulement pour quelques instants puisque ma petite sœur ne peut s'empêcher de me demander, d'une voix innocente:
- Est-ce que les méchants garçons de ton école embêtent encore Lewis?

Je fronce des sourcils, qui est Lewis? J'ai beau me retourner le cerveau je ne vois pas qui peut bien être ce garçon. J'abats ma main sur sa tête pour caresser ses cheveux doux et lui demande, intrigué:
- Qui est Lewis? Je le connais?

Cali hoche vivement la tête, se retourne afin de me regarder et me répond, affirmative:
- Bah oui c'est le garçon qui est venu manger avec nous la dernière fois. Même qu'on a mangés des hamburgers au restaurant que maman veux pas qu'on aille!

Je laisse échapper un léger rire, je viens de comprendre. Je secoue la tête en affichant un sourire amusé et annonce:
- C'est Louis Cali, pas Lewis, et j'ai passé la journée avec lui aujourd'hui.