33. Découverte

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Quelques jours plus tard Louis et moi se rendons de nouveau au commissariat suite à un appel des policiers. Il ne nous ont pas dit s'ils ont de bonnes ou mauvaises nouvelles pour nous. C'est horrible de garder le secret jusqu'à ce qu'on vienne parce que nous ne savons pas dans quel état d'esprit nous devons être. On est angoissé, c'est tout. Pas de bonheur ni de tristesse puisqu'on est sûr de rien.

Une fois devant cette porte grise qui ne m'a pas manqué, je me met à hyper ventiler, la peur prenant trop de place en moi. Louis me secoue par les épaules et me regarde droit dans les yeux pour que je reprenne mon calme mais cela ne marche pas. Alors, il me fait faire des exercices de respiration pour que j'arrête cette respiration haletante et en reprenne une plus tranquille. Avec moi, il inspire pendant quatre secondes puis expire pendant ce même temps. Le pire c'est que ça a marché. Il prend ensuite ma tête entre ses mains et me la serre contre lui. Je suis tellement stressé que je n'ai aucun mouvement affectif à le lui donner. Je ne lui rend même pas son geste, mais peu importe, je m'excuserai plus tard. Pour moi, il empoigne la poignée de la porte, la tourne et la pousse. On entre et la même femme que la dernière fois nous accueil. On passe directement par le même bureau que la dernière fois, en s'asseyant à la même place. Je pose ma main sur la cuisse de celle de Louis et la serre fort, très fort au point que Louis me regarde avec des yeux si grands que j'ai l'impression qu'ils vont sortir de lui. Juliette nous regarde d'une façon étrange, comme si nous étions en train de faire quelque chose de bizarre, ce qui pour moi n'est pas le cas.

- Bon, on a réussi à retrouver la vidéo de surveillance et il s'avère que vous avez raison, la personne qui conduisait roulait bien au-dessus de la limitation de vitesse. Juste pour votre information, ça ne va pas changer votre vie si je vous le dit ou non, mais la voiture roulait à soixante-cinq au lieu de trente. Et ils étaient deux à bords, on n'a pas encore réussi à les identifier, vous voulez voir la photo de la caméra de surveillance ?

Je ne sais pas si je suis prêt à voir la tête de ces personnes mais je pense qu'il le faut. C'est important que je puisse mettre un visage sur ce qui m'est arrivé n'est-ce pas ? Alors je hoche la tête de façon positive. La femme prend en compte ma réponse et s'active sur son ordinateur. Je ne me sens vraiment pas bien et je ne suis surement pas prêt à voir la tête de ces personnes horribles. Je n'arrive toujours pas à comprendre comment est-ce que c'est possible de renverser une personne sans s'arrêter pour regarder les dégâts, l'emmener à l'hôpital si c'est grave - ce qui était le cas - et prendre de ses nouvelles au fur et à mesure du temps. Je pense que c'est ce qu'une personne normale aurait fait, en tout cas c'est ce que moi j'aurai fais. Lorsque Juliette a terminé ses recherches elle s'apprête à tourner l'écran d'ordinateur vers nous mais Louis lui demande d'arrêter, ce qu'elle fait. Je tourne mon visage vers lui, interloqué de ce qu'il fait, enfin surtout de ce qu'il a dit. C'est insensé parce que c'est important pour moi de savoir et surement pour lui aussi.

- Tu es certain de vouloir connaître l'identité de ses gens ?

- Oui, pourquoi je ne le serai pas ?

Il hausse simplement les épaules. Je fais signe à la femme de me montrer l'écran, qu'elle tourne. Louis me tourne vers lui en me prenant par les épaules. Il agit de façon très bizarre et à vrai dire ça m'inquiète alors que je ne devrai pas. J'ai déjà un poids énorme sur les épaules et lui il en rajoute encore plus. Mais à quoi il joue ? Je fronce les sourcils attendant une explication qu'il ne me donne pas. Je remue les épaules pour qu'il me lâche. L'écran est à présent face à moi avec cette photo prise par la caméra. Je penche la tête, fronce les sourcils et plisse mes yeux pour essayer de voir plus clair. La photo est assez net mais les visages sont assez petits par rapport à l'endroit d'où était placée la caméra. Louis pousse une souffle de soulagement on dirait mais je n'y prête pas attention pour le moment, je suis trop intrigué par ces deux visages. J'arrive seulement à reconnaître un homme au volant et une femme à ses côtés. Je relève ensuite le regard vers la policière qui m'affirme que ce n'est pas terminé et me montre une photo de la même caméra mais zoomé. Des experts ont dû réussir à rétablir la netteté de la photo parce qu'elle n'est presque pas flou. Cette fois-ci je sens Louis se tendre à côté de moi. Je continue de regarder l'homme depuis tout à l'heure mais je ne le reconnais pas mais j'ai ses traits gravés en mémoire, puis je passe à la femme. Une brune aux cheveux mi longs, des yeux marrons et un visage aux traits qui me semblent familiers. J'ai l'impression que je connais cette personne, ou du moins que je l'ai déjà vu.

- Harry, il faut que je...

Ca y est, je reconnais cette femme. Et franchement, j'étais loin mais alors très loin de penser que ça pouvait être elle. Et le pire de tout, c'est que j'ai le sentiment que Louis savait que c'était elle et qu'il ne me l'avait pas dit, ce qui expliquerait le comportement étrange qu'il a eut quelques minutes plus tôt et le fait que je le trouve bizarre.

"Je suis mort. S'il ne l'a pas reconnu c'est qu'il le fait exprès. On ne peut que la reconnaître. Et le pire de tout vous savez ce que c'est ? C'est que je savais que c'était elle qui avait fait ça à Harry et que je ne lui ai jamais dit." -L.

Reasons Why I'm Better / LS / TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant