15. (sur)Protection

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Louis et moi avons décidés de rentrer chez moi après être allé au cimetière. Je me sens bouleversé. Ça m'aurait été impossible de rentrer chez moi seul, même si mes parents sont présents. J'ai besoin d'une présence avec moi, jusque dans mon lit. Surtout après ce que je viens d'entendre. Surtout après ce que je viens de voir. J'ai besoin d'être câliné, entouré, aimé comme il le faut. Et je pense que je ne suis pas le seul qui a ce besoin. Louis ne m'a pas contredit lorsque je lui ai proposé de dormir à la maison. Je pense que si je ne lui aurais pas proposé, il m'aurait fait la demande lui-même pour dormir chez moi ou chez lui. En tout cas il est sure que tous les deux avons besoin l'un de l'autre ce soir. On a besoin de se rassurer et de s'aimer. Le trajet se passe dans le silence, mais un silence remplie. Il est plein de pensées et de réflexions. On est tellement dans nos pensées que lorsqu'on arrive on ne s'en rend même pas compte. Il rompt le contact et on descend de la voiture avec nos sacs à dos. J'ouvre la porte et le fait rentrer à l'intérieur. Je cris un "c'est nous" à travers la maison. Ma mère arrive dans le couloir alors que nous sommes en train de se déchausser.

"Salut les garçons. Vous allez bien ?"

Ma mère, toujours là quand il faut pas. Elle ne pose jamais les bonnes questions au bon moment. Qu'est-ce que je peux lui répondre d'assez correcte ? "Oui maman ça va. On a été rendre visite à Enora, la meilleure amie décédée de Louis, au cimetière." Non, nous sommes d'accord que je ne peux ps lui répondre ça. Tout d'abord parce qu'elle se demanderait pourquoi mais aussi parce que j'ai pas envie de lui répondre. "Super madame ! - Appel moi Anne." Je ne sais absolument pas où il a trouvé le courage de sortir ces mots là, parce que moi je ne l'ai pas trouvé.

"On mange dans une vingtaine de minutes. Des fait hamburgers."

On sourie à ma mère et nous montons dans la chambre. Je me précipite vers mon lit et me cogne très -très très très- fort au bord "oh putain !" J'ai tellement mal. Je remonte mon pantalon et quand je vois ce que j'ai sur le mollet, j'ai encore envie de crier. Louis s'approche et regarde la blessure.

"faut désinfecter ça.

- Ça saigne juste, pas besoin.

- Si, suis moi."

J'obéis et je le suis. On va dans la salle de bain et il chercher comme un dératé pour trouver du désinfectant et un pansement. Il regarde mon mollet avec le sang qui continue de couler pour approcher mes pieds. Il panique et prend un morceau de papier toilette et me le tend.

"Essuie ta jambe et garde le papier appuyé à l'endroit où c'est ouvert le temps que j'arrive à trouver ce foutu désinfectant."

Je fais ce qu'il dit sans broncher. Il est bizarre Louis depuis tout à l'heure. Il fait d'une petite blessure une catastrophe. Je suis juste un peu ouvert au mollet. J'ai pas eu un accident de voiture. Il en fait tout une montagne pour rien. Ok, j'ai super mal, je vais sûrement avoir un hématome. Non, je vais pas en avoir un, je l'ai déjà. L'endroit où je me suis cogné au lit est commence à virer au bleu. J'appuie le papier sur la partie ouverte pour bloquer le sang et Louis trouve enfin le désinfectant après je ne sais combien de râlement. Il agite la bombe puis appuie sur le bouton d'où le désinfectant sort. Ça pique et Louis remarque la grimace que j'affiche lorsque le désinfectant rentre en contact avec ma peau.

"Pardon excuse-moi, attend je va-

- Oh Louis, c'est bon, c'est normal que ça pique puisque tu me désinfectes."

Il baisse le regard vers mon mollet. Je ne comprend pas ce qu'il a. Louis pas mon mollet. Lui il va mal et il souffre. En fait, Louis aussi va mal et souffre. Autrement que mon mollet mais lui aussi. Enfin je pense. Parce que je trouve son comportement bizarre depuis qu'on est rentré et je pense que c'est dû à la visite au cimetière. Mais pourquoi en faire autant ?

"Louis, qu'est-ce que tu as ?

- Mh ? Pardon ?

- T'as bien entendu. Qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi t'es aussi bizarre ?

- Je suis bizarre ?

- Tu l'es depuis qu'on est rentré.

- Mais non, je...

- Tu ? Me protège ? Non, me surprotège ?"

Il baisse les yeux avant de les remonter vers les miens. Ses yeux bleus couleur océan me fixe si profondément que plus rien n'existe autour de nous. Il n'y a que lui et moi, moi et lui. Et mon hématome. Parce qu'il me fait trop mal et que c'est impossible de ne pas ressentir la douleur présente à mon mollet. Mais autrement, il n'y a que nous. "Explique-moi." Je brise ce silence et cette bulle qui nous entourer. "J'ai peur que tu partes. J'ai peur Harold. Peur qu'il t'arrive la même chose qu'il lui est arrivé." Et maintenant tout s'éclaire. C'était évident après tout. Ce n'est pas que la visite au cimetière qui a fait qu'il est bizarre là, maintenant. C'est la visite au cimetière et ce qu'elle relie à moi. Il a peur que je fasse pareil qu'elle. Mais qu'il soit rassuré. Je ne ferais rien. Enfin j'espère. Parce qu'on ne sait jamais ce qu'il peut arriver plus tard. Mais je promet de tout faire pour ne pas le faire. Je veux vivre pour lui.

"Je ne partirais pas Louis, je t'aime bien trop pour ça." Je marque une pause et réfléchi, mes yeux toujours ancrés aux siens. "On est deux maintenant." Je lui souris.

"Les garçons on mange !"

Et ma mère qui casse toujours tout. Jamais là au bon moment celle là. Je voulais l'avais dis. Mais bon, elle aussi je l'aime. Et pour elle aussi je veux vivre.

"Il veut vivre pour moi, pour nous." -L

Reasons Why I'm Better / LS / TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant