26. Faut ré apprendre

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Je me suis réveillé hier. Louis, après avoir appelé l'infirmière, a appelé ma mère. Elle est venue presque tout de suite. Elle a pleuré dans mes bras. Ils n'ont pas arrêté de me parler, au bout d'un moment j'ai perdu le fil de la conversation et je me suis endormi en plein milieu. Ça a dû les vexer mais ils ont dû comprendre que si je me suis endormie, ce n'était pas parce que je m'ennuyais.

Ce matin il est huit heures quand je vois Louis ouvrir la porte avec quelque chose dans ces mains qui sentaient très bon. Il m'a ramené du thé et des viennoiseries qu'on mangera a deux.

- Bonjour mon amour.

Il m'embrasse avant de s'installer sur la chaise à côté de moi. Ça fait tellement du bien de sentir ces lèvres sur les miennes après cinq mois à ne pas avoir pu l'embrasser.

- Alors il y a des pains au chocolat, des...

Il continue de parler mais je ne l'écoute pas, obnubilé à le regarder de bonne humeur, le sourire jusqu'aux oreilles. Je ne l'ai pas vu comme ça depuis mon accident.

- Quoi, qu'est-ce qu'il y a ?

- Tu es beau quand tu souris.

Il baisse la tête, les joues un peu rougis par la gêne. C'est vraiment mignon.

On prend notre petit déjeuner tous les deux en amoureux, sans parler. Je pense qu'on avait envie de profiter de ce moment.

- Hm... Louis ?

Il lève la tête vers moi, décrochant son regard de son croissant.

- Depuis combien de temps tu n'as pas dormi ?

Il me regarde, les yeux vides, comme si je n'étais pas là. Il doit surement compter les jours où il n'a pas dormi, ou bien il a honte de me le dire et chercher comment il pourrait m'annoncer que depuis que je suis dans le coma, il n'a pas dormi.

- Longtemps.

Il relève la tête vers moi et me fait un petit sourire que je qualifie de mignon. Mais j'oublie pas ce qu'il vient de dire. Ce "longtemps" me donne des frissons. Je me sens vraiment mal par rapport à lui parce qu'à cause de moi il ne dort pas depuis tout ce temps. Bon, il a dû forcément dormir parce que ce n'est pas possible de rester éveiller autant de temps. Le connaissant il a dû dormir à force d'être épuisé. Et à mon avis, lorsqu'il dormait, ce n'était pas pour une longue durée.

- Mais maintenant ça va mieux. J'ai dormi cinq heures hier soir.

Il me dit cinq heures comme-ci c'était suffisant pour des gens de notre âge. On doit avec une durée de sommeil de huit à dix heures. Et lui, il me dit qu'il a dormi durant cinq heures comme-ci c'était assez, alors que ça ne l'est absolument pas. Ça me fait me rendre compte que lorsqu'il dormait, c'était vraiment très très peu de temps. J'ai vraiment de la peine pour lui, surtout quand je sais que c'est à cause de moi qu'il n'a pas eu ses heures de sommeil.

- Tu vas rester avec moi aujourd'hui ? Dis-je pour changer de conversation.

- Oui, si tu veux.

- Une infirmière m'a dit que je commençais la rééducation...

- Je serais là. Dit-il d'un ton rassurant.

Une fois que nous ayons terminé le petit déjeuner, Louis est parti mettre nos déchets à la poubelle et l'infirmière est arrivée. Elle est canon. Je vais pas mentir, mais elle n'est pas au niveau de Louis. Elle est assez naturel, maquillée très légèrement. Elle est blonde tiré vers le roux avec des yeux verts. Elle a un certain charme, mais pas assez puissant parce que Louis l'a dépasse aussi sur ce point là. Il a tout de mieux qu'elle. Et pourquoi ? Parce qu'il est à moi, c'est mon Louis et qu'il est parfait même en aillant maigri et sans avoir dormi beaucoup.
Bref, l'infirmière était là et m'expliquer ce que j'allais faire de la journée. De dix heures à onze heures il y aura la rééducation, ensuite j'ai du temps libre jusque quinze heures et là j'aurais encore de la rééducation.
La journée d'un malade quoi.

- Allez Harry, encore un pas.

- C'est trop dur Lou. J'ai l'impression que les jambes font trente kilos chacune.

- Un petit effort mon amour.

Ce petit surnom m'a donné le courage de faire un pas de plus. Ça fait au moins trois quart d'heures que je me bas à marché avec ces béquilles - qui sont, soit dit en passant, mal réglé pour ma taille. De plus, quand je vois le soleil qu'il y a dehors j'ai juste envie de sortir en fauteuil roulant avec Louis qui me pousse. Mais bon, j'ai des jambes et il faut que je m'en serve parce que tout le monde n'a pas la chance que j'ai. Pensant à ces personnes paralysées, amputées ou autre, je fais encore un pas de plus et mon sourire devient plus grand lorsque je vois que je peux enfin m'assoir sur la chaise qui est en face de moi depuis quarante cinq minutes. Elle me regardait et elle me disait "vient, je t'attend." J'aurais couru si je le pouvais, mais comme mes jambes sont faites en plombs - enfin, c'est l'impression que j'ai - je n'arrive pas à les soulever pour courir jusque cette chaise si confortable. Vous devez vous dire que c'est bizarre qu'on me fait une rééducation d'une heure, en fait, je ne sais pas trop comment ça se passe ce genre de chose, mais dans cet hôpital, on fait faire une heure de "marche" pour récupérer le plus vite son habilité à marcher. Bon, il est vrai que j'ai fais beaucoup de pauses qui durait pas mal de temps chacune. Donc en soit, je n'ai pas du tout fait une heure de marche.
Je suis très heureux que Louis soit resté à mes côtés pour ce moment-là. Ma mère étant au travail, elle a fait la demande à Louis de venir m'encourager. Il avait quelque chose de prévu avec ses parents et il a annulé. Je me sens un peu coupable de ça, mais je suis très reconnaissant qu'il ait fait ce geste parce que je pense que je n'aurais pas su faire tout ça sans lui ou ma mère. J'avais vraiment besoin de quelqu'un à mes côté. J'avais besoin de soutien, et c'est ce qu'il m'a apporté. Comme depuis que notre couple a démarré. Il a toujours été là pour moi comme je serais toujours là pour lui.

"Je devais leur annoncer." -L

Reasons Why I'm Better / LS / TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant