30. Sa chute

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Il baisse les yeux et ne sait absolument pas quoi dire. Il regarde un peu partout, à droite, à gauche, mais ne croise jamais mon regard. Il n'a pas honte, il a peur. Il a peur de m'avouer quelque chose et ça me fait mal, parce qu'il sait qu'il peut tout me dire, que je suis là pour l'écouter et l'aider.

- Louis ? Répond moi s'il te plait.

- C'est mon père.

- De quoi ton père ?

- C'est lui qui m'a fait ce bleu là.

- Pourquoi, il y en a d'autre ?

Après avoir réussi à captiver son attention, il rebaisse une nouvelle fois les yeux.
Son père le bat, peut-être que sa mère aussi. J'arrive pas à y croire. Quand sa mère a ouvert la porte elle avait l'air toute mignonne, elle n'avait pas l'air de battre son fils. En même temps, je ne suis pas sûre qu'elle le batte, Louis ne m'a parlé que de son père.
J'arrive vraiment pas à y croire. La seule chose que je veux en ce moment même c'est aller voir son putain de père et lui foutre mon plus beau poing dans sa tête de con. Ouais je sais être vulgaire quand il y a des choses qui me mettent réellement en colère. Je fais marche arrière et me décide à aller voir son père.

- Où tu vas Harry ? Me retient Louis.

- Voir ton père.

Même si c'est un peu loin à pied, j'en ai carrément rien à foutre. Je pourrais marcher pendant des heures tellement j'ai envie de me battre contre cet homme.

- Attend, il faut vraiment que je te parle.

Il m'attrape par le bras et me regarde droit dans les yeux. Je ne peux pas faire autrement que de l'écouter, mais j'irais voir ce gars après quand même.

- Assis-toi.

Je m'exécute et m'assois sur le banc tandis que Louis, devant moi, s'accroupi et pose sa tête sur mes genoux.

- J'ai dis à mes parents que j'avais un copain. Au départ il m'ont dis que c'était bien que je me fasse des amis. Ils n'avaient pas compris que je parlais d'un petit-copain. Quand ils ont su ça, ils m'ont d'abord crié dessus. J'ai compris cette réaction, je m'en doutais un peu. Ensuite il m'ont puni de sorti et de téléphone. J'ai aussi compris, même si ça m'a arraché de savoir que je ne pourrais plus te texter le soir. Et enfin, ils m'ont frappé, tous les deux, chacun à leur tour. Sur le coup, j'ai pas compris ce qu'il m'arrivait. J'avais absolument pas prévu ça.

Je n'arrivais pas à lui répondre ou même à le couper tellement j'étais sous le choc. C'est la pire histoire que je n'ai jamais entendu de ma vie. Je n'ai jamais compris pourquoi des enfants ce faisaient taper par leurs parents quand ils en parlaient à la télé, et là je comprend encore moins car il s'agit de mon petit-ami. J'aurais aimé être là à ce moment-là pour le défendre et même si ils m'auraient donne des coups aussi. On aurait été ensemble, et à deux on est toujours plus fort que tout seul.

- Quand je leur ai dis que toi, Harry, tu venais de sortir du coma et que j'étais heureux, parce qu'ils s'inquiétaient car j'allais mal, ils m'ont dis "il aurait dû y rester dans ce putain de coma" et ils m'ont retaper dessus.

Je n'arrive toujours pas à articuler pour pouvoir lui répondre. Impossible. Je suis encore plus choquée par ce que je viens d'entendre. Les parents de Louis l'ont frappés et en plus de cela, me souhaite du mal. Je n'ai jamais souhaité le mal de quelqu'un, même si je le détestais plus que tout au monde. Et eux ne me connaissent pas et veulent mon malheur.

- Répond moi Harry, s'il te plait.

Les rôles s'inverse sur ce coup là, et je me met à lui répondre du tac au tac.

- Tu sais, Louis, quand tu m'as dis que t'es parents étaient contre l'homosexualité, je me suis dis que ça n'aurait pas été simple de leur avouer notre couple. Je t'avais dis que j'avais un plan, mais je suis tombé dans le coma avant que je puisse mettre ce plan en marche.

Je prend ma respiration, ayant du mal à parler par l'émotion qui me submerge.

- Mon plan était peut-être basic ou nul, mais j'y croyais. Et là, t'entendre m'avouer tout ça me met en rogne et m'attriste énormément. Je ne pensais jamais faire la connaissance de quelqu'un de battu, et que cette personne soit encore moins mon mec.

Regardant droit devant moi pour regarder les gens qui passent, les enfants qui court; je me rend compte que nous seuls sommes triste. Puis je décide de le regarder droit dans les yeux, alors je baisse la tête vers les genoux, là où est posée sa tête et le regarde comme-ci j'avais peur de le perdre. Parce que c'est le cas.

- Tu es toujours le bienvenue à la maison Louis. Ma mère me demande de tes nouvelles et je ne peux rien lui répondre parce que jusqu'à présent je n'en avais pas.

- Je ne peux pas mon amour... Mes parents me chercheraient partout et finiront par me trouver chez toi. Je ne veux pas que tu aies d'ennuis.

- Et moi je ne veux pas te voir avec d'autres bleus sur le corps.

- Comment faire alors ?

Je réfléchis et pense à Niall et Liam qui pourraient l'héberger après que je leur ai expliqué. D'ailleurs, ils sont venus me rendre visite à l'hôpital quand Louis ne venait plus. J'ai été heureux de les voir, eux encore en couple, main dans la main avec cet air béa collé sur leur visage. Ce qui n'est pas notre cas en ce moment car on va mal tous les deux.
Il n'y a qu'une seule chose à faire.

- Il faut aller au commissariat. Tu viens.

- Non je ne veux pas !

- C'était pas une question Louis.

- Je ne veux pas porter plainte contre mes propre parents.

- Si tu veux bien, on peut aller voir ma mère et lui demander ce qui est le mieux pour toi.

Il hoche la tête signe d'accord. Au bord de sa voiture, nous nous dirigeons jusque chez moi.

J'ai dis il y a peu de temps que comme j'allais mal, il allait aller mal et c'est le cas. Je l'ai entraîné dans la chute depuis l'histoire de mon auto-mutilation. A partir de ce moment là, nous avons coulé comme le Titanic. On était en chute libre depuis ce moment là et on ne s'en été même pas aperçu.

Mon auto-mutilation.
Mon coma.
Sa chute.

"J'ai chuté avec toi." -L

Reasons Why I'm Better / LS / TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant