11. Solitude

4.4K 380 90
                                    

J'en ai marre. Je suis au fond du gouffre. Je n'arrive plus à supporter les critiques, je n'arrive plus à faire comme ci je m'en fichais, mais malgré moi, il faut que je continue à faire genre que je m'en fiche. J'ai pas le choix de toutes manières. Je me dirige alors vers la salle de bain et la ferme à clef. Je prend mon rasoir en main et en enlève les lames pour les prendre en main, comme à mon habitude. Puis j'enlève mon pantalon et j'enfonce la lame dans ma cuisse droite et continue pour faire un trait. À cet instant je n'ai plus mal, je ne ressens rien à part à la douleur que je m'inflige. Ces cons de populaires et de lycéens sont sortis de mon esprit, leurs humiliations et leurs insultes aussi. J'arrête de me créer cette douleur et là tout revient, mais je m'abstiens. Je le fais pour Louis. Je ne recommence pas à me faire mal pour Louis. Qu'est-ce qu'il penserait de moi s'il me voyait maintenant à cet instant ? J'ai honte de moi. Il ne me mérite pas. Pourquoi a-t-il fallu qu'il me choisisse ? Il y a des homosexuels au lycée qui sont beaucoup plus beau, avec un bien mieux caractère que le mien. Je suis spécial. Je n'est que deux amis, je suis renfermé sur moi-même, je fais comme-ci je me fichais de leurs insultes et de leurs humiliations alors que c'est tout le contraire. Je n'ai juste pas le droit de leur montrer mes faiblesses, parce qu'ils s'en serviront contre moi à l'avenir. Je ne comprend pas le choix de Louis, vraiment.

"Harry ! À table c'est prêt !" M'appelle ma mère.

J'essaie vite le sang de mes cuisses, passe un peu d'eau dessus, remet mon pantalon et me dirige vers la salle à manger.

"Alors Harry, quoi de neuf au lycée ?" Ils ont vraiment bien choisi le sujet aujourd'hui. Ils ne faillaient vraiment pas me parler de ça, mais alors vraiment pas. Je décide alors de changer de conversation sans vraiment la changer.

"Quelqu'un m'a demandé s'il voulait que je sorte avec lui.

Comment il s'appelle ?"

Alors oui, si vous je ne le vous ai pas déjà dis, mes parents sont au courant pour mon homosexualité et l'ont très bien prit. Ils m'ont dis qu'ils ont toujours vus en moi que j'allais aimer les garçons, parce que très petit je leur avais raconter quelque chose qui s'était passé à l'école primaire. Je me souviens, c'était en cp.

Flash back-

"Maman, papa, tout le monde a rigolé de moi aujourd'hui... Ils ont étés méchants.

- Pourquoi mon chérie ? Demande ma mère qui s'était accroupie a ma taille.

- Parce que j'ai dis à Mike que je l'aimais. Pourquoi ils rigolent de moi pour ça ? J'ai le droit d'être amoureux non ?

- Bien-sûr que tu as le droit ptit gars. Tu veux que maman et moi t'expliquons pourquoi ils ont rigolé ?"

Je hoche la tête de nouveau.

"Viens chérie."

Je m'assois entre maman et papa qui venait de s'installer sur le canapé.

"C'est parce que les gens pensent que les filles doivent aimer les garçons et que les garçons doivent aimer les filles. Tu comprends ?" Dit ma mère.

Je hoche la tête de nouveau.

"Mais ça ne veut pas dire que tu n'as pas le droit d'aimé un garçon. C'est les gens qui sont bêtes de penser que tu ne peux pas." Sourit mon père.

-Fin du flash back-

Je me sors de mes pensées et répond à la question de mon père.

"Louis."

"C'est le jeune homme qui est venu samedi ?" Demande ma mère.

"Oui."

"Et tu as accepté ?" Questionne mon père.

"Oui." Je souris.

***

Je m'allonge dans le lit et prend un livre de Musso et commence à le lire. Au bout de cinq pages je sens mon téléphone vibrer sur le matelas.

De : Louis
Saluuuut chéri !

Il est toujours de bonne humeur. Comment fait-il ? En fait je sais. Il n'est pas insulté ni humilié mais protégé. Il n'a pas à se recroqueviller sur lui-même au lycée comme moi puisqu'il n'a pas de soucis là-bas. J'aimerais tellement avoir sa vie, autant que je n'aimerais pas qu'il ait la mienne.

De : moi
Bonjour.

J'ai pas envie de parler aujourd'hui. Je ne suis pas dans mon assiette.

De : Louis
Ça va pas ?

Non

De : moi
Je vais très bien.

De : Louis
Je sais que tu mens. Dis moi.

De : moi
Puisque je te dis que je vais bien !

Puis plus rien, aucun messages. Je me remet à lire et cette fois, c'est au bout d'une vingtaine de page que la sonnette de la maison retentit. Il est vingt-et-une heure, qui vient nous emmerder à cette heure-ci sérieux ?

"Harry c'est pour toi !" Crie mon père.

Je me lève énervé de mon lit. Je veux rester seul et tout le monde n'arrête pas de m'interrompre dans ma lecture, et ma solitude. J'étais bien dans mon lit en train de bouquiner, mais non, il a fallut que Louis m'interrompe dans ma lecture qui me servait à penser à autre chose qu'au lycée. Et Louis me fait penser au lycée. Et là on vient encore de me couper dans mon élan. Je descend alors les escaliers très vite, d'un air agacé.

"C'est qui encore ?"

Je relève la tête et vois Louis.

"Qu'est-ce que tu fous là ?"

Il avait un sourire immense en me voyant et lorsque j'ai ouvert la bouche pour parler, un air triste à parcouru son visage même s'il essayait de garder son sourire.

"Tu vas mal Harold, je veux juste te remonter le moral." Tente Louis.

"Puisque je te dis que je vais bien !" Je crie tout en le poussant vers la porte d'entrée que j'ouvre par la suite "Sors de chez moi Louis !"

"Haz, calme toi."

Je rigole nerveusement. La seule chose que j'ai envie de faire c'est de le frapper. Ce sentiment d'avoir le besoin de frapper n'a jamais eu lieu avant et je ne comprend pas pourquoi il se manifeste alors que j'ai Louis devant moi. L'une des seules personnes qui me fait sourire dans ce foutu monde.

"Louis, part. Je t'assure que c'est mieux."

"Non Harold. Viens, on va dans ta chambre et on discuter."

"Sors.de.cette.foutue.maison."

Et je pense qu'il a dû sentir ma colère et mon énervement puisqu'il est partie.

"Je t'aime Harold." -L

Reasons Why I'm Better / LS / TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant