32. Retournement de situation

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Je ne m'étais jamais rendu à un commissariat, à vrai dire, je n'en avais jamais vu non plus mis à part à la télévision. Et celui qui est devant moi ne ressemble pas à tout ce qu'il y a dans les séries. Ça ne ressemble à rien. Un bâtiment blanc presque gris par la poussière et la saleté de trouve devant nous. Louis et moi nous tenons la main, mains qui sont moites pour chacun de nous deux. Il n'y a rien de plus élégant que cela. On reste devant la façade de se bâtiment, ne sachant pas si on arrivera à franchir le pas et à rentrer dedans. Même si lorsqu'on regarde cet endroit il semble minable, ce qu'il contient est important et pourra changer nos vies, enfin surtout la sienne. Je sens la main de Louis me serrer encore plus alors je tourne ma tête vers la gauche pour le regarder. Ses traits sont durs, ses yeux un peu gonflé par quelques larmes et la fatigue, ses joues creusées comme à son habitude et un air confus. Il est indécis. Sentant mon regard sur lui il me regarde droit dans les yeux, cherchant une réponse à sa question "dois-je entrer ?" Je connais la réponse morale qui est oui, mais la réponse que le coeur donne est non. C'est éprouvant de devoir porter plainte contre sa propre famille, on ne devrait jamais avoir à faire cela.

- Je ne porterai pas plainte Harry.

- Alors je le ferai.

- Comment ça ?

- Contre le conducteur qui m'a renversé et qui a continué sa route sans rien faire.

La situation se retourne. S'il ne porte pas plainte je le ferai. On n'est pas ici pour rien. J'ai le droit d'avoir ma revanche sur cette personne qui a osé faire comme si de rien n'était alors qu'elle venir de renverser quelqu'un, qui de plus est restée pas mal de temps dans le coma. Je veux que cet individu prenne conscience de ce qu'il a fait, que son acte en plus d'avoir mit ma vie en danger est aussi immorale.
Je tire Louis avec moi vers cette porte grise qui ne donne pas envie d'entrer. Cet endroit sert à dénoncer des crimes alors on ne devrait pas avoir peur d'y rentrer, mais c'est plus fort que moi. J'ai l'impression de faire quelque chose de mal en entrant dans cette pièce alors que la victime c'est bel et bien moi. Je suis peut-être en train de 'voler la vedette' à Louis parce que ça devait être son jour, le jour où il serait libéré du poids qu'il a sur les épaules et c'est moi qui en profite. Je ne veux en aucun cas l'obliger à porter plainte contre ses parents parce que je sais moi-même que jamais je ne l'aurai fais. C'est quelque chose de beaucoup trop compliqué.
Je pousse alors cette porte et me dirige vers un meuble qui semble être un comptoir qui nous sépare de la police. Une femme en uniforme arrive, nous toise en attendant que l'un de nous parle. Je brise vite ce silence pesant.

- Je voudrai porter plainte. J'ai été la victime d'un accident dont le ou les responsables n'ont pas pris le temps de s'arrêter pour voir les dégâts qu'ils avaient causé. Je ne sais pas si ces personnes roulaient trop vite ou non. Et aussi, cet accident m'a causé un coma.

La femme qui me toisait prend soudain un air horrifié pour montrer sa compassion je suppose. Elle n'est peut-être pas si méchante que ce qu'elle en avait l'air. Elle nous demande de patienter quelques secondes puis revient avec un bloc notes en main. Elle nous invite à entrer dans la pièce à côté qui est en fait un bureau où se trouve un ordinateur, quelques crayons et deux chaises où nous nous asseyons. Au moment où nous entrons elle bloque le passage à Louis.

- Il ne peut pas entrer puisqu'il n'a rien à faire avec cette histoire, à part si je me trompe, mais vous ne l'avez pas mentionné.

- En fait, j'étais présent. Donc sous votre respect, j'ai ma place ici.

J'aime tellement quand Louis s'affirme. Ça lui donne un côté plus virile et séduisant. Mais passons, ce n'est pas le moment de parler de tout cela. La femme se dégage du passage et laisse entrer Louis qui prend place à ma droite tandis que la policière ferme le bureau et s'installe en face de nous.

- J'ai besoin de tous les détails possible.

Tout d'abord je lui indique le lieu exact ainsi que le jour où cela c'était produit et que nous faisions du sport, de la course plus précisément. Sauf qu'à un moment Louis et moi rigolions et il m'a poussé vers la route. Je ne devais pas tomber sur la voix routière mais comme la blague qui avait été faite était tellement marrante que mes muscles étaient faible, donc que je n'avais pas réussi à retenir mon corps de s'effondrer sur le goudron. Louis ajoute que j'étais en train de me relever quand une voiture est passé à une vitesse beaucoup trop élevé à celle qui était indiqué, d'après lui. Je suis persuadé que l'affirmation qu'il donne à cette femme n'en est pas une, qu'il n'en est pas sure. Mais il a raison de le faire comme ça la police pourra vérifier et on en sera sûr.
Pendant tout notre récit, Juliette, nom écrit sur son badge, a écrit presque mots pour mots tout ce que nous avons dit. Elle a vérifié certaines choses sur son ordinateur, quoi je ne sais pas mais elle l'a fait. Apres elle a prit notre numéro de téléphone à tous les deux pour nous rappeler quand ils auront des pistes.

"J'aurai préféré porter plainte contre mes parents plutôt qu'il fasse cela." -L

Reasons Why I'm Better / LS / TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant