V - L'armée de Dumbledore.

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Hermione, elle, leva les yeux au ciel, s'attirant un regard étonné de la part du rouquin, auquel elle répondit par un clin d'œil et un sourire.

―De se dire qu'on va jouer comme de la bouse de dragon, enchaîna George qui semblait n'avoir rien remarqué. Se ridiculiser devant l'école entière. Et devant toutes les jolies filles !

―S'évanouir de terreur et faire une chute vertigineuse pour finir par s'écraser au sol comme une crêpe... Comme celles de Maman !

Au fur et à mesure du discours de ses frères, Ron devenait aussi livide qu'un fantôme et l'expression de son visage exprimait une immense angoisse, comme s'il venait de voir des centaines de petites araignées.

―Laissez-le ! intervint alors froidement Hermione tandis qu'autour d'elle retentissaient déjà quelques rires.

―Vous allez le rendre malade ! gronda Angelina qui s'était approchée et n'avait pas perdu une miette du discours de ses batteurs. Si jamais on perd ce match parce que mon gardien a refusé de jouer, je vous renvoie aussitôt à votre mère. En tous petits morceaux. Minuscules petits morceaux. C'est bien compris ?

Les jumeaux ne semblèrent pas du tout intimidés par les menaces de la jeune femme. Bien au contraire, ils offrirent des tapes amicales à leur frère avant de quitter la salle, suivis de près par un bon nombre de supporters des lions. Angelina resta près d'eux, certainement pour s'assurer que Ron n'allait pas brusquement se défiler, comme elle le craignait, ce qu'Hermione trouva très avenant. Elle ne connaissait pas vraiment la septième année, mais les échos qui provenaient d'Harry et Ron étaient plutôt positifs, alors elle décida de se fier à leurs jugements.

―Il est l'heure d'y aller, annonça justement le brun à lunettes.

Hermione se leva, imitée par plusieurs de ses condisciples, dont un Ron au bord du gouffre, le teint blême, les mains tremblantes. Harry essaya de le rassurer, mais le rouquin le rembarra sèchement avant de partir à grands pas en direction du terrain de Quidditch. La jeune fille frissonna en sentant le vent glacial traverser sa cape, pourtant épaisse. La saison froide était en train de s'installer peu à peu sur le pays, et rares étaient les élèves qui osaient encore affronter les bourrasques de vent pour profiter des rayons du soleil.

Elle allait monter dans les gradins lorsqu'elle sentit une main attraper son poignet. La surprise succéda à l'inquiétude lorsqu'elle constata qu'il s'agissait de Fred. Aussitôt, elle sentit son visage s'embraser, son assurance s'envoler, et elle jeta un coup d'œil aux alentours, mais ils étaient seuls. Ce qui d'une certaine façon n'était pas plus mal, car elle ne supporterait certainement pas qu'ils deviennent le nouveau ragot croustillant de l'école. Mais être seule en présence du rouquin l'angoissait maintenant. D'une manière qu'elle ne comprenait pas.

―Tu m'ignores, lui lança-t-il en lui offrant un sourire taquin, sans pour autant la lâcher.

―Non, souffla-t-elle, totalement paralysée.

―Si, assura-t-il avec un rire. Ça fait une semaine...

Hermione allait une nouvelle fois répondre que non, cependant elle se retint. Ils savaient pertinemment tous les deux que ce qu'elle disait n'était pas la vérité. Fred avait raison. Elle l'évitait. Mais elle était tout de même surprise de constater que son ignorance semblait affecter autant le garçon.

―Depuis quand mon silence est devenu si important pour toi ? répliqua-t-elle d'une voix qu'elle espéra ferme.

Fred éclata de rire avant de lui lâcher le poignet. Hermione hésita à s'enfuir en courant, la part raisonnable de son cerveau ne voulant pas entendre sa réponse. Mais la part irrationnelle, celle qu'elle ne prenait jamais en compte, lui souffla qu'elle obtiendrait peut-être enfin des réponses à sa question. Son hésitation du être clairement visible sur son visage puisque le rouquin sourit, plus gentiment.

LA LOUTRE ET LE RENARD [terminée]Where stories live. Discover now