Chapitre 35

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Elsa leva vers Loki un regard interrogateur. Il semblait hésiter. Inconsciemment, elle commença à se mordiller les lèvres. Est-ce qu'il pourrait... Il baissa les yeux vers elle. Par Odin, elle oubliait souvent à quel point il était grand. Il murmura :

– À la limite... je peux leur laisser ma chambre, mais elle n'est pas vraiment...

– En état, compléta la reine avec un petit sourire. C'est malin !

– Regardez qui dit ça, grinça-t-il.

Elle rougit légèrement. Soudain prise d'un coup de faiblesse, elle vacilla. Dans la seconde, elle sentit un bras passer autour de sa taille pour la soutenir. Elle ferma les yeux. Grâce aux dieux, elle avait Loki pour la seconder...

Une pensée lui vint soudain à l'esprit. Il était vrai qu'elle n'avait pas vu les Asgardiens de la soirée. Ni même de la réception en fait. Est-ce qu'ils auraient pu être mêlés à l'attaque de Jean Grey ? Elle écarta tout-de-suite cette idée. Sif avait paru craindre le Phénix autant qu'elle. Voire presque plus. Mais elle trouvait tout-de-même bizarre qu'ils ne soient pas venus.

– Je pense, déclara Loki, interrompant ses réflexions, que je peux créer une illusion pour la nuit. Une illusion qui leur permettrait de voir la chambre dans son aspect normal.

– Ah, ah, ricana-t-elle, sarcastique. Et où dormirez-vous ?

Elle rouvrit les yeux, et croisa ses prunelles vertes. Un papillon commença à voleter dans son ventre, et elle se maudit d'être aussi stupide, aussi faible. Peut-être que c'était juste ce qu'il voulait. Qu'elle tombe dans ses filets. Qu'elle s'y empêtre, et qu'il puisse ensuite la poignarder dans le dos. Elle voulait lui faire confiance. Il n'y avait qu'un minimum de raison qui l'empêchait de se jeter dans ses bras tout-de-suite. Elle sentit un doigt frôler son ventre tandis qu'il réajustait sa prise pour la maintenir debout. Bataillant contre elle-même, elle se redressa, et s'écarta légèrement.

– Dans la caserne, répondit-il.

– Hors de question !

Elle se mordit les lèvres. Elle n'avait pas eu le temps de retenir l'exclamation. Loki la considéra avec un regard goguenard. Maintenant qu'elle avait commencé, elle ne pouvait plus reculer. Aussi, elle décréta :

– Vous prendrez mon lit. J'irai sur le canapé.

– Bien sûr. Et je vais laisser la reine d'Arendelle dormir sur le canapé, et ensuite, Sif m'étripera à mains nues.

Elsa esquissa un faible sourire.

– Je vous ordonne de ne pas protester, et d'aller mettre en place l'illusion dont vous avez parlé.

Il hésita, la jaugea de haut en bas, puis de bas en haut, plusieurs fois à la suite. Finalement, avec une courbette moqueuse, il marmonna un « Bien, Votre Majesté » et s'éclipsa. Dès qu'elle fut seule, Elsa se permit de s'affaler sur une chaise. Elle attrapa une serviette en tissu, qui se couvrit de givre au contact de sa main. Ensuite, elle l'appliqua sur son front. La fraîcheur la raviva, juste assez pour qu'elle remarque l'entrée discrète d'Anna et Kristoff. Travaillant de concert comme s'ils se connaissaient depuis des années, ils invitèrent les nombreux hauts personnages à se retirer dans les chambres qui leur avaient été préparées.

Tu vas bien ? demanda Sylvi dans l'esprit de la reine.

Ça pourrait aller mieux, mais ça passe.

L'armure se rétracta jusqu'aux épaules pour libérer ses poignets et ses coudes. Elsa avait découvert avec stupéfaction qu'elle pouvait changer de forme et de volume à loisir, devenir une robe comme un pantalon, et même remplacer ses bottes. Ainsi, elle n'avait plus à se créer une garde-robe sans arrêt, l'étrange entité permettait tout. Elle semblait n'avoir aucune limite.

Les Ténèbres dans nos Cœurs / Partie 1 : Love above the realmsNơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ