Chapitre 19

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Le matin venu, Elsa fut réveillée par le soleil qui entrait à flots dans sa chambre par la fenêtre ouverte. De bonne humeur, elle s'étira longuement, avant de se rendre compte qu'elle avait dormi dans sa robe de jour, ce qui changeait totalement ses plans vestimentaires. Elle ouvrit son armoire en grand, et hésita un moment. Finalement, elle opta pour une version pourpre de sa robe de couronnement, et sortit de sa chambre après une brève toilette.

En chemin, elle croisa Olaf, qui, accompagné par Anna et Raiponce, semblait pourchasser son nuage. Elsa fronça les sourcils, mais ne dit rien, et continua sa route. Elle parvint rapidement à la salle-à-manger, vide à cette heure. Les ambassadeurs ne devaient pas encore être réveillés, quand au reste de sa famille, il semblait déjà être débordant d'énergie et de vitalité. Elle haussa les épaules, et s'emmura dans un silence qui lui rappelait sa vie jusqu'à ses vingt-et-un ans.

Elle avala son petit-déjeuner tranquillement, mais, alors qu'elle allait finir, une servante déboula dans la pièce sans toquer. Elsa leva les yeux.

– Laia ! Que se passe-t-il ?

– Je... il... enfin... un rayon dehors, et...

La reine leva une main pour l'interrompre, et la jeune femme se tut. Elle écarta une mèche brune de son visage et essaya de reprendre son souffle.

Elsa se leva, et se dirigea vers la cour intérieure du château. Elle avait deviné des quelques mots de Laia que Sif était arrivée, et avait probablement effrayé la moitié des habitants du palais. Comme prévu, elle trouva la femme aux cheveux noirs debout dans la cour, entourée par des gardes qui pointaient leurs lances sur elle.

– On se calme ! lança Elsa à la ronde.

Le capitaine leva un regard suspicieux sur sa souveraine.

– Majesté, vous en êtes certaine ? Cette... arrivante pourrait être dangereuse.

– Tout va bien, capitaine Halv.

Elle lui adressa un petit sourire apaisant, et les soldats s'écartèrent avec méfiance. Il fallait avouer que la double épée qui était accrochée dans le dos de Sif n'inspirait pas confiance. Cette dernière s'adressa directement à Elsa :

– Merci... Je crains qu'il n'y ait eu de la casse, sinon.

– Je n'aurais pas aimé être à votre place, fit son interlocutrice.

– Vous n'auriez pas aimé être à la place de vos gardes, surtout.

Le capitaine ouvrit la bouche pour contester, puis se ravisa en se disant qu'il valait mieux ne pas créer d'incident diplomatique avec une étrangère qui tombait du ciel et qui utilisait des rayons dorés comme moyen de transport.

– Si vous voulez bien me suivre, l'invita Elsa sans relever.

Elles s'engagèrent dans les couloirs pour arriver jusqu'à une salle de réunion. La reine s'installa sur l'une des chaises, laissant l'autre s'asseoir en face d'elle. Sif hésita.

– Vous... enfin, vous allez bien ?

– Très bien, merci. Et vous ?

L'Asgardienne fit un sourire sans joie.

– Je découvre peu-à-peu ce que vous endurez tous les jours, multiplié par neuf.

– Vous avez neuf royaumes à gérer ? s'étonna Elsa.

– Si seulement ! Neuf mondes, en fait.

La blonde se tut, soufflée.

– Je n'aime pas particulièrement les visites de courtoisie, mais... on va dire que après notre départ un peu particulier, j'ai préféré venir prendre de vos nouvelles personnellement.

Les Ténèbres dans nos Cœurs / Partie 1 : Love above the realmsWhere stories live. Discover now