Prologue ✔

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J'applaudis pour la énième fois dans mon coin tant que j'étais émerveillée.

Debout au bar, je suis entrain de regarder à distance le spectacle qui se tenait devant moi : un défilé de mode tout aussi spectaculaire que grandiose. C'était ce genre d'endroit où la crème de la crème pouvait se pavaner sans aucune retenue.

Les mannequins déambulaient sur l'estrade avec frénésie alors que des nuées de photographes se jetaient littéralement sur eux avec leurs appareils. Je donnerais tout ce que j'ai pour voir mes œuvres sur l'un de ses mannequins.

Je n'arrive toujours pas à croire que je suis revenue à New York après toutes ses années, en plus, entrain de suivre ce défilé de mode. Ok, ce n'est pas en tant qu'invité, je l'avoue. Je n'aurais jamais les moyens de me payer le luxe de venir ici et suivre des défilés parmi ses gens de la haute classe. Au contraire, je fais partie de ses personnes qui n'ont que 500 dollars sur leur compte épargne, qui vivent dans des apparts' miteux au centre-ville, qui ne s'habillent pas à la Gucci mais d'une bonne vielle paire de jean troué carrément entrain de passer les portes du paradis. Il était vrai qu'avoir de l'argent avait de certains privilèges, mais je ne me berce pas d'illusions, je ne suis pas de leur monde et cela me convient parfaitement.

D'ailleurs, les gens comme moi pouvaient bien se débrouillés. La preuve : j'ai réussie à assister à ce défilé sans que j'aie à payer une fortune pour entrer. Comment ? Behn on se pose candidat pour les postes de serveurs demandés pour la soirée, on attend patiemment qu'on vous appelle et hop le tour est joué. Bon, il faut aussi avouer que le fait d'avoir une connaissance-Lizie Donovan des ressources humaines/amie de longue date/me devait un service- qui travaillait déjà ici a joué un chouya dans la balance mais ne nous arrêtons pas à ces détails futiles. Avec de la chance, on se fait embauché et on se fait une pierre deux coups : on peut suivre un défilé gratos et on se fait payer pour nos services de serveurs. Facile non?

Il y a quelques jours j'ai quitté ma ville natale encore une fois, et cela fait une semaine tout au plus que je suis ici. Mon pays me manque énormément. Cela me fait toujours mal de revenir à New York, les souvenirs que j'ai eu ici ne sont pas très envoûtants. En vrai, je hais cette ville. Trois ans auparavant, fraîchement diplômée d'une école de stylisme en France, je suis venue ici pensant réaliser tous mes rêves. Je voulais réussir là où tant de personnes m'avaient persuadé que j'échouerais. Je n'avais que ça en tête. Mais comme ma vie n'est qu'une pétasse qui se prend des baffes à chaque coin de rue, tout ce à quoi je m'attendais en fait n'était qu'illusion, je me suis bien faite avoir. Depuis toute petite mon existence n'a été que succession de douleurs et de souffrances, j'ai cru que pour une fois ça allait changer, mais j'avais tout faux. Ça m'a même gâché la vie. Cependant, je sens que se sera différent aujourd'hui. Je suis revenue dans la ville de mes cauchemars pour affronter mes démons. Cette fois ci je ne me laisserai pas faire.

Bien sûre, ma famille n'approuvait en aucun cas mon choix. Ils me croient cinglée de revenir ici, pourtant, je prends ça pour un défi. Rien ni personne ne pouvait m'arrêter maintenant. Je sens qu'enfin la chance me sourit. Ma vie va prendre une autre tournure et tout ira bien.

Lundi matin j'ai un entretien d'embauche dans la plus grande agence de mode de toute la ville. Si ça n'est pas une preuve de changement ! Il faut que je décroche ce boulot. Il le faut à tout prix ! C'est ma dernière chance ! Pour moi mais aussi pour aider ma sœur ! Je suis douée, oui tu es douée Erina Carter ne doute pas de toi. Ils vont aimer tes œuvres et tu deviendras une grande styliste. Aller, ce qui s'est passé il y a trois ans à gâcher ta vie mais ne t'en fait pas. C'est une nouvelle page de ta vie que tu écris. Soit optimiste!

-Hey tu n'est pas là pour faire de la lèche vitrine ma belle mais pour travailler ! Apporte ce scotch au type que tu vois là-bas, me fit sursauter une voix qui ne m'était pas très familière.

Je T'a(b)ime (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant