Chapitre 35

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CHAPITRE 35

Logan

Je suis fou. Complètement dingue. Mais j'ai pu parler à mon père :

- Salut. Je dis en entrant dans sa cellule.

Il ne dit rien. Il me regarde juste avec un air de dégout.

Je continue :

- Comment tu vas, papa ?

Lui et moi savons que je m'en fous éperdument. Il se lève et dit :

- Tu n'es plus mon fils.

Je suis bouche bée. Comment ose-t-il dire ça ? Malgré tout ce qu'il m'a fait, j'ai continué à le considérer comme mon père, encore et toujours.

- Pourquoi tu dis ça ? C'est moi qui devrais le dire. C'est moi qui ai enduré.

- Bas vas-y, dis-le !

Je me tais. Un sourire moqueur se créer sur son visage.

- T'a quelque chose d'autre à me dire ? Gronde-t-il.

- Ouais.

Il s'approche de moi, les bras croisés. Sa peau est sale, ses ongles sont crasseux et rongés jusqu'au sang, des cernes soulignent ses petits yeux et des rides sont apparues sur sa peau.

Il me fait flipper. Il est super proche. Je le regarde néanmoins dans les yeux, les poings serrés.

- Pourquoi tu m'as fait endurer tout ça ? je murmure.

- Pourquoi je te frappais ? Je savais que tu ne serais jamais comme moi.

- La vrais raison.

- Je t'ai toujours détesté, Logan. Tu étais un accident. Gros et foireux accident.

- Pourquoi tu m'as gardé, alors ? Je demande, toujours très bas.

- C'est ta mère qui a voulu. Elle allait dire à la police que je la frappais si on ne gardait pas ... La chose. J'ai accepté parce que je me suis dit que tu allais être comme moi, ou que je t'y forcerais. Je sais bien que le meilleur moyen de forcer quelqu'un à faire ce qu'on lui dit, c'est la violence. S'il y avait eu une autre solution, j'aurais essayé, crois-moi ...

Il rit doucement.

- Maintenant, je ne veux plus te voir. Je ne te connais pas. Dit-il sérieusement.

- Sans moi et maman, tu n'es rien, tu le sais.

- Je n'en ai rien à faire de vous deux ! Maintenant barre toi ! Hurle-t-il.

Cette fois, s'en était trop. Je n'ai pas supporté. Au fond de moi, j'espérais que ce séjour en prison lui ouvrirait les yeux. J'ai pensé qu'il me frappait lorsqu'il avait trop bu, ou qu'il s'était drogué, peut être ... J'espérais qu'il avait une bonne raison. Mais non, rien à voir.

La colère m'envahis. Encore. Mes mains sont serrées, ma mâchoire crispée. Je ne bouge pas.

- Qu'est-ce que tu as ? Bouge-toi ! Hurle mon père.

Tout s'est passé très vite. Mon poing est partie tout seul en direction du visage de mon père. Celui-ci a gémit. Je crois qu'il était si surpris qu'il n'a rien fait pour riposter, alors je lui ai plantée mon genou dans son ventre avant que le gardien ne comprenne la situation.

Celui-ci m'a pris par les épaules et m'a éloigné de mon ex-père avant que je ne lui foute un nouveau coup. A ce moment-là, la porte c'est ouverte. Une fille est entrée. Pas n'importe laquelle.

************

Lorsque Rose me voit, elle se pétrifie. Elle regarde mon père, non, mon ex-père, puis moi, puis lui, jusqu'à ce qu'elle comprenne. Elle m'interroge du regard. Je la regarde aussi, lui mime un "désolé" sur mes lèvres. Une lueur de peur brille dans ses yeux. Ils s'embuent de larmes. Le policier m'a passé les menottes et me tire jusqu'à la sortie. Un autre vérifie que Franck soit bien K.O. Je passe juste à côté de Rose, mais je n'ose rien lui dire. Je baisse les yeux. Elle non plus ne dit rien, les mains tremblantes. J'entends un policier lui demander de la suivre. Je suis enfermé dans un bureau avant de pouvoir entendre sa réponse.

M. Fernandez me pose des questions. Comme d'habitude, je réponds honnêtement. Ces interrogatoires deviennent presque une routine. Mais tout le long de celui-ci, je pense à l'air terrifié de Rose en me voyant, les mains en sang, un cadavre à côté de moi.

Le policier me donne un avertissement, mais décide de ne pas parler de cet incident à son chef:

- Je sais que c'est dur pour toi, Logan, donc je ne dirais rien cette fois, mais maintenant je crois que tu devrais retourner chez toi, voir ta mère.

- Désolé, je ne peux pas.

- Ce n'est pas une question, Logan. Tu dois retourner avec ton tuteur légal, en l'occurrence ta mère.

- Je ne peux pas. Insistais-je.

- Pourquoi ?

- Vous avez dû lire mon dossier une vingtaine de fois alors ne faites pas celui qui ne sais pas.

Il soupire.

- Vous vous retrouverez à la rentrée.

- Je ne vais pas au lycée.

- Cesse de faire ton enfant, Logan. Il faut être un homme, un peu, et assumer ce que tu fais.

Je ne dis plus rien, il a raison. Mais ...

- Je peux avoir un délai ?

- Tu disposes de trois jours. Nous payons le transport. J'appellerais ta mère ce soir pour l'informer.

J'acquiesce, le salut, et repart après avoir signé un papier.

En sortant, la femme de l'accueil me tend un post-it sans rien dire. Je lui arrache des mains sans la remercier et repart en silence (c'est une habitude entre nous.).

Devant le bâtiment je lis le post-it :

J'ai vraiment cru que tu étais quelqu'un de bien.

Au verso, il est écrit :

Et je t'aimais.

Elle a écrit ces derniers mots au passé. J'ai beau être nul en grammaire, je sais ce que cela veut dire.

{ Deuxième chapitre du jour car mon initiation au Catamaran à été annulé à cause de la pluie ... J'espère que ça vous plait ! bISOUS ♥ }

Je t'aime, mais il y a eu des complications. (Terminé)Where stories live. Discover now