Chapitre 32

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CHAPITRE 32

Rose

Une main me caresse doucement les cheveux. J'émerge doucement du sommeil. Ma vue est floue. Je n'ose pas ouvrir les yeux, je ne sais pas pourquoi. J'entends Logan sourire, puis il me prend la main en croisant ces doigts avec les miens.

Mon souffle est court. Malgré ce que l'on a vécu ensemble, lui et moi, je ne m'habitue pas à tant de douceur de sa part, son image de mauvais garçon est ancrée dans mes souvenirs.

- Rose, je sais bien que tu es réveillée.

Je sourie et ouvre les yeux. Il me regarde avec tendresse et me caresse la joue.

- Comment tu vas ? Je demande.

- Toi, ça vas ?

- Oui.

- Alors moi ça vas. Bien passé, aujourd'hui ?

- Oui, apparemment, je me souviens de plus en plus de choses, dis-je en soupirant.

- C'est une bonne chose, non ?

- Oui, bien-sûr, mais je suis toujours en train de retourner mon cerveau pour chercher des souvenir, et c'est très ... Fatigant.

- Tu es très forte, ce sera bientôt finit. Me réconforte-t-il.

- Hum ... Je marmonne en m'asseyant à côté de lui, contre le mur.

Il fronce les sourcils.

- Dis-moi ce qu'il ne va pas. Je suis là.

- Tu me manque.

Il ne dit rien, et je continue.

- Je ne t'ai pas parlé en face à face depuis une éternité ... On ne fait que parler des autres, du passé, mais on ne discute jamais de nous et du futur.

- C'est vrai, concède-t-il.

Je reste silencieuse quelque instant.

- Tu ne comprends pas, repris-je.

- Si, bien-sûr que si. Répond-t-il, le regard dans le vide.

- Qu'est-ce qu'il ne va pas ? Je demande sur un ton que je ne voulais pas agressif.

- Rien du tout. Tu devrais te reposer, tu es sur les nerfs, là.

- Pas du tout ! M'énervais-je

- Si, repose-toi, je reviens quand tu auras dormi un peu.

Il commence à se lever. Mais moi, je n'en peux plus, je n'ai pas la force de le retenir, malgré que mon cœur me l'ordonne. Dans ma tête je l'appelle sans arrêts : " Logan, Logan, excuse-moi, reste, Logan, s'il te plaît, ne me laisse pas ..."

Trop tard, il est déjà parti. Quelques minutes plus tard, je pleure, doucement, sans bruits. Puis, les épaules se secoues, mes lèvres tremble ... Je pleure sans me retenir. J'entends une infirmière toquer à la porte. Je lui réponds que j'ai juste un petit coup de blues et que je veux être seul. Elle n'insiste pas et repart. Puis soudain, la colère m'envahis. Je ne sais ni pourquoi, ni comment, mais elle me ronge. Je veux hurler, tout casser. Satané cerveau ! Je ne sais presque pas pourquoi je suis dans cet état, même si je sais que c'est à cause du père de Logan. Ou est-il, d'ailleurs, son père ?

Lorsque je me pose ces questions, mon rythme cardiaque reprend une vitesse normale. Je respire lentement. Je veux voir Logan, l'embrasser. Lui prouver qu'il n'y a que lui qui compte. Je sais qu'il est jaloux de Kentin, mais ce que j'ai fait avec lui ... C'était parce que je l'avais perdu, parce que j'étais désespéré. Soudain, mes membres se mettent en mouvements, mes jambes m'entraines hors de la pièce, mes bras se balances, mes pied martèle le sol. Je cour. Je demande à la dame à l'accueil si un grand jeune homme est passé par là. Elle hoche la tête avec un sourire rassurant, mais tout de même inquiet en voyant que je porte le bracelet des "patients surveillés". Je lui souris pour la rassurer à mon tour et m'élance en dehors du bâtiment. Il n'y a personne devant le bâtiment. J'observe les routes, les trottoirs, tout. Mais Logan n'est nulle part. Je le cherche désespérément des yeux, je demande aux passants si ils n'ont pas vu un grand garçon brun, mais ils me font non de la tête sans vraiment écouter ce que je leurs raconte.

Les larmes me montent aux yeux. Ce n'est pas possible ! Je les essuies rapidement. Je recule lentement. Je me dirige vers l'entrée, consciente que ça ne sert à rien de rester, mais je garde le regard fixé sur l'horizon, avec encore un espoir de le voir. Je recule, recule, mais garde les yeux fixés devant moi. Lorsque je me tourne pour retourner à l'intérieur, je heurte quelqu'un.

- Salut. Dit-il

Mon cœur se remet à battre.

- Salut, répondis-je.

- Vient, on va parler, me sourit-il.

Il me prend la main et je ressens des picotements dans tout mon corps. Sa paume est grande, chaude, ferme. Il ne me lâche pas de tout le trajet, me guidant un peu plus loin. Je tente de me retirer de son étreinte, mais celui-ci serre encore plus ma main, m'empêchant ainsi de la retirer. Il me fait traverser un champ entier. Nous ne parlons pas. Nous arrivons devant une sorte de petite forêt, avec de grands arbres laissant passer la lumière du soleil. Je sais que c'est complètement foireux de faire ce genre de chose, je veux dire, de se laisser entrainer comme ça, n' importe où (surtout là où il n'y a personne), avec un garçon bien plus fort que soit. Mais malgré ça, je le suis dans un état second. Je trébuche deux fois, et j'ai froid. Il est tard et je n'ai presque rien sur le dos. Je m'empêche de bailler. Logan le voit bien. Il s'arrête, lâche ma main, se penche à côté de moi, me prend doucement dans ces bras et me soulève du sol puis il  reprend son chemin sans dire un mot. Je ne dis rien non plus, malgré que j'aie envie de dire un tas de choses. Alors, je pose ma tête contre son épaule et j'observe la ligne de sa nuque, sa mâchoire saillante, les cheveux un peu plus longs qu'avant et sa peau bronzé parsemé de quelques grains de beautés.

Soudain, il me chuchote :

- Hé, regarde.

Ma respiration est coupée lorsque je vois le paysage en face de moi.

Les montagnes sont hautes. Le ciel est parsemé de nuages roses. La lune est déjà apparue, et l'on peut apercevoir les premières étoiles. En contrebas, une ville est éclairée par une centaine de lampadaire, créant une nuée d'étoiles artificielles. Logan me dépose au sol. Nous nous asseyons et il m'enlace derrière moi. Je respire à nouveau. Je ne sais pas si ce paysage est aussi beau que Logan en ce moment, mais il peut y avoir un débat. Puis je me décide enfin à parler :

- C'est magnifique.

- Oui, tout comme toi.

- Ne dit pas n'importe quoi.

Il me sourit.

- Je dis ce que je pense.

Je ris. Je le regarde. Il me regarde. Je suis hypnotisé. Je ne peux tourner la tête de peur de briser cet instant. Je voudrais qu'il soit éternel. Mais ça ne l'ai jamais, nous le savons bien. Nos lèvres étaient si proches. Je sentais sa respiration sur ma peau. Ses lèvres se plaçant dans le creux de mon cou. Une décharge électrique me traversant le corps entier. Je me tournais vers la ville.

- J'aime beaucoup cet endroit. Dit Logan en posant sa tête sur mon épaule.

- Je l'aime beaucoup aussi.

- Rose ?

- Oui ?

- Une rose est belle, mais un jour elle fanera. Toi, tu ne faneras jamais, à mes yeux.

- C'est le cour numéro six de français. Métaphore de Victor Hugo dans une lettre adressé à sa maitresse. Oubli pas qu'on est dans la même classe et qu'on a les même cours ...

Il rit gaiement :

- Mince, j'ai appris ce cour sur le bout des doigts, mais j'ai oublié ce détail ...

- J'ai compris l'intention. Riais-je

- Merci. Dit-il plus sérieusement avant de poser ses lèvres sur les miennes.

Puis, quelques minutes plus tard, nous nous sommes endormis devant le coucher de soleil.

{Mes parents ont achetés internet ! Donc je vous posterais peut être un chapitre par jour ! bISOUS}

Je t'aime, mais il y a eu des complications. (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant