Sigma [En Pause]

Chapitre 22 : Legacy

- Vous étiez à deux doigts d'y aller franco. Je n'avais pas le choix, c'était soit toi, soit ton petit-copain flippant. Dit-elle en se retournant. Elle ramassa un couteau, le fit tourner dans sa main et le lança dans la cible d'un geste hargneux. Comme toutes les autres fois, l'arme atteint sa cible avec une précision effrayante.

Je fronçai les sourcils. Eva avait clairement un problème. Blaze semblait en colère, lui aussi mais restait clame. Quelque chose s'était passé, mais quoi ? 

J'avais déjà pas mal de problèmes. Mon père était probablement un traître dans le conseil, un meurtrier, et un semeur de trouble qui cherchait à tuer l'humanité. Mais bon, ce n'est rien. Un petit détail de pacotille. Comme l'âme charitable (De qui est-ce que je me fiche exactement ?) que je suis, je décidai de parler à Evangéline pour comprendre ce qu'elle avait. Elle était ce que je pouvais considérer comme une meilleure amie, et à sa façon étrange ( Me laisser toucher son serpent, apparaître de nulle part pour me donner des pommes, me lancer des marteaux à la tête), elle tenait à moi.

Une heure plus tard, j'étais fatiguée de frapper dans un maudit sac de sable. Mes phalanges étaient rougies par l'effort. Demandant une pose, je pris Eva par le bras et la traînait derrière moi sans ménagement. Elle ne protesta pas, se laissant faire, le regard vide.

Je fermais la porte du gymnase, puis entrait dans les vestiaires et en fermait la porte aussi.

- Eva. Qu'est-ce qui se passe ? la questionnais-je sans préambule.

Ses lèvres pincées étaient le signe qu'elle avait quelque chose à dire, quelque chose qui l'inquiétait au point d'en perdre son sang froid.

- J'ai l'impression que quelque chose m'échappe Aryanna. C'est un détail que tu nous cache tous. Ne crois pas que nous sommes tous idiots. Tu ne nous dis pas tout, Arya. Nous sommes sensé être une équipe, unis. Si tu continue à nous prendre pour des cons, à garder tes petits secrets, il viendra un moment où on ne pourra plus t'aider.

Je me mordis la lèvre, consciente que ma réaction démontrait qu'elle avait raison sur toute la ligne.

- J'ai découvert qui était mon père. Je ne l'ai jamais rencontré de ma vie. Ma mère a toujours refusé de parler de lui. 

- Oh mon dieu. S'exclama-t-elle, d'un air inquiet.

- Je n'avais pas l'intention de vous le cacher. Vous êtes les seuls en qui je peu avoir confiance. Mais, j'ai juste...paniqué.

- Ce n'est pas gra...Commença-t-elle.

- Si, l'interrompis-je. Si ça l'est, parce que je crois que mon père est le traitre au conseil.

Ses yeux s'écarquillèrent et sa bouche remua comme un poisson en manque d'eau.

 - Mais qu'est-ce qui a pu te faire croire ça ?

- Il m'a dit de me mêler de mes oignons si je ne veux pas me faire décapiter. 

C'était un peu plus long que ça, mais j'avais résumé l'essentiel.

- Bordel, putain de merde ! S'exclama-t-elle en posant sa main sur sa bouche d'un geste fébrile.

- En effet.

- Et dire que je croyais...je croyais... Peu importe ce que je croyais. Finit-elle par dire à un moment en détournant les yeux.

- Ce n'est pas pour ça que tu es en colère Eva. Il y'a quelque chose d'autre que tu ne me dis pas. Lui dis-je en la regardant de prés. 

J'avais passé assez de temps avec elle pour comprendre le changement de ses expressions.

Son visage se fendit d'un sourire triste.