Révélations (partie 1)

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Point de vue de Denzel

Ayant tous les deux eu la possibilité de nous libérer un vendredi après-midi, Brooke vint chez moi afin que nous puissions passer du temps ensemble. Nous étions tranquillement installés devant la télévision. Aucun de nous ne la regardait vraiment, elle servait uniquement à meubler le silence. Mais ce dernier n'était pas pesant, au contraire il était plutôt reposant, nous profitions simplement de la présence de l'autre, nous étions seuls dans notre bulle.

Néanmoins, à l'image de ces derniers jours, mes pensées partaient dans tous les sens. J'hésitais à partager avec Brooke la partie la plus douloureuse de ma vie, celle qui avait fait de moi l'homme que j'étais maintenant. J'oscillais entre le oui et le non car le fait de lui raconter cette histoire, mon histoire, était un acte irréversible, une fois les choses dites elles ne pourraient plus être effacées.

Lui dire me permettrait de me confier à elle, qu'elle puisse davantage me connaître et me comprendre. Et puis, tout simplement parce que c'était Brooke, cela semblait tellement naturel de lui en parler.

Ne pas lui dire me protégeait d'une certaine façon. En gardant le silence, j'évitais de me mettre à nu devant elle, puisqu'en lui racontant tout cela, j'allais me rendre vulnérable, ce qui me déplaisait fortement, même si c'était face à une personne à laquelle je tenais énormément. Il fallait aussi avouer que j'avais peur que Brooke change d'avis à mon sujet en sachant dorénavant ce que j'avais fait.

Finalement, en me souvenant que Brooke s'était déjà confiée à moi, notamment lorsqu'elle m'avait parlé de son père, quasiment tous mes doutes s'envolèrent et je ne perdis pas plus de temps et me lançais.

« Brooke, j'ai quelque chose à te raconter », dis-je, en la regardant droit dans les yeux.

« Oui, dis-moi », dit-elle, les yeux brillants de curiosité, ce qui me fit craquer, malgré la dureté des confidences que j'allais lui faire.

« Tu as sans doute remarqué que je ne t'ai jamais parlé de mes parents, non ? ».

Elle hocha la tête en guise de réponse.

« J'aimerais t'en parler maintenant, il faut que je me confie à toi, comme tu l'as déjà fait avec moi. J'ai envie que tu connaisses mon passé, puisqu'il a été déterminant dans ma vie », dis-je, d'un ton sérieux.

« Je t'écoute, Denzel », dit-elle, doucement, en me tenant la main. Ce geste me donna l'impulsion nécessaire pour commencer mon récit.

« C'était il y a trois ans. J'étais dans un bar avec Mike et quatre autres potes, et il y avait un groupe de six autres gars qui était venu nous emmerder. Tu me connais, je voulais leur rentrer dedans pour qu'ils se la ferment et nous laissent continuer notre soirée tranquillement. Mais Mike me disait de les ignorer, qu'ils ne valaient pas la peine de s'énerver et d'avoir des problèmes, et il a finalement réussi à me calmer. Au bout de dix minutes ils ont fini par se lasser face à notre silence et ils se sont éloignés.

Lorsqu'on est sortis du bar pour rentrer chez nous, on s'est aperçus que l'autre groupe de connards nous avait suivis, et là c'est devenu le bordel. Il y a l'un de ces cons qui a remarqué que j'étais celui d'entre nous qui allait le plus rapidement péter un câble, donc il a commencé à insulter ma mère. C'était déjà fini pour lui à ce moment-là, et avant que je ne m'en rende compte mon poing s'écrasait déjà sur sa gueule. Les autres ont aussi commencé à se battre et c'est devenu assez violent. J'en ai fracassé deux, et trois de mes potes se sont occupés des autres.

Une fois la bagarre terminée je me suis dit que l'on était tranquilles et que l'on pouvait enfin se casser de là. Mais non, il y avait ce putain de barman qui avait appelé les flics. Malheureusement pour nous, ils sont arrivés rapidement, et ils ont presque arrêté tout le monde. Mike et l'un de mes potes ne l'ont pas été puisqu'ils ne s'étaient pas battus. Dès qu'ils avaient vu le barman sortir avec son téléphone, ils étaient directement partis le voir pour essayer de le dissuader d'appeler la police. Deux cons de l'autre groupe ont réussi à s'enfuir, mais en arrivant au commissariat je les avais vu dans une cellule de dégrisement. Ils faisaient une de ces gueules, et je peux te dire que je ne me suis pas gêné pour leur rigoler au nez en passant devant eux.

HopeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant