Danger

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Point de vue de Brooke

À peine avais-je franchi le pas de la porte que Jessica me sautait dessus en criant, « Je veux TOUT savoir Duncan ! ». Mais, elle se figea rapidement lorsqu'elle vit l'état de mon visage, elle ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais je la stoppais d'un geste de la main et lui dis que j'allais tout lui raconter. Mais, égale à elle-même, elle ne m'écouta pas et n'en fit qu'à sa tête.

« Ne me dis pas que c'est Denzel qui t'a fait ça ? Je vais le... », dit-elle, presque hystérique.

« Quoi ?! Bien sûr que non ! Comment tu peux penser ça ? », la coupai-je, avant que son imagination débordante ne l'emmène encore plus loin qu'elle ne l'était déjà.

« Je ne sais pas, j'ai juste paniqué », me répondit-elle, en s'asseyant brusquement sur le canapé. Puis, elle souffla et dit, « Bon, vas-y je t'écoute, et surtout n'oublie aucun détail », en reprenant doucement son calme.

Je m'assis à mon tour et lui racontais absolument tout, du moment où j'étais sortie de la salle de boxe à l'instant où Denzel m'avait déposée chez elle. Au fur et à mesure de mon récit, son visage était passé par une palette d'émotions, et lorsque j'eus fini, Jessica était bouche bée. C'était bien la première fois que j'arrivais à lui en boucher un coin, et je devais avouer que ce n'était pas déplaisant, loin de là.

« Putain Brooke ! C'est quoi cette histoire ? Je ne sais même pas par où commencer. Enfin si, le plus important, comment tu vas ? Tu as mal ? », dit-elle, l'air complètement paumée.

« Oh Jessica, tu es tellement mignonne quand tu ne sais plus quoi dire », dis-je, en rigolant. Puis, je répondis à sa question, « J'ai connu mieux, mais ça va c'est moins douloureux qu'hier, et puis en plus Denzel m'a soigné ».

« Ouais, d'ailleurs je me demande bien comment il t'a soigné, hein ? », dit-elle, en haussant les sourcils de manière tellement suggestive qu'il n'y avait aucun doute sur ce qu'elle sous-entendait.

« Jessica et son esprit tordu bonjour ! Je t'ai vraiment tout raconté, je n'ai rien omis, donc comme tu as pu l'entendre nous n'avons rien fait ».

« Oui, bon, je te crois », dit-elle, en soufflant lourdement.

« En tout cas, je te remercie, grâce à toi j'ai pu aller chez lui. Mais je t'assure que ce sera la première et dernière fois ».

« Je n'ai rien fait du tout. Ça j'en doute, tu vas me faire croire que tu ne vas plus jamais aller chez lui ? Comme vous sortez ensemble, ça risque très probablement de se reproduire », dit-elle, sûre d'elle-même.

« Je....je n'en sais rien, je n'y avais pas trop pensé. Mais, je ne suis pas certaine que l'on sorte ensemble, enfin on s'est embrassés, mais on n'a pas parlé du fait d'être en couple, du coup... ».

« C'est dingue comme vous êtes paumés ! Dès qu'il s'agit de vous deux, vous ne voyez plus rien et avancez à tâtons. Brooke, de mon point de vue vous êtes déjà en couple et je suis sûre qu'au fond de toi c'est ce que tu penses aussi. Mais, si tu as besoin que les choses soient clairement dites, je te conseille d'en parler à Denzel le plus rapidement possible. Parce que vu son passif en matière de femmes, on ne peut pas dire qu'il ait beaucoup d'expérience dans les relations à long terme. Il ne viendra donc pas te parler de ça, c'est certain », dit Jessica, d'un air encourageant.

« Oui tu as sûrement raison. Mais bon, pour l'instant je ne veux pas y penser, je ne veux pas me prendre la tête, on verra bien ce qu'il se passera ».

« Oui, mais garde tout de même ça à l'esprit, ok ? », dit-elle, en souriant.

Pour toute réponse, je hochais la tête en lui rendant son sourire.

Je restais encore une petite heure chez Jessica, avant de finalement rentrer chez moi. Une fois arrivée, je constatais avec soulagement que ma mère n'était pas encore là. Cela me permit donc d'avoir assez de temps pour préparer mon speech, trouver les mots justes pour lui expliquer pourquoi j'étais encore une fois blessée.

J'en profitais également pour mettre les affaires que Denzel m'avait prêtées dans la machine à laver. Comme elle était déjà pleine, je lançais une machine et attendais patiemment à côté, en espérant qu'elle se terminerait avant l'arrivée de ma mère.

Une demi-heure plus tard, j'étais toujours auprès de ma nouvelle amie, Mademoiselle Machine à laver. Entre-temps, j'étais partie prendre mon ordinateur pour avoir de quoi m'occuper, le temps qu'elle daigne se terminer.

Peu de temps après, mon portable se mit à sonner, et comme je l'avais oublié dans ma chambre, je dus quitter mon poste de surveillance et courir le chercher. Je répondais machinalement, avant de vite regretter mon geste puisque c'était un homme qui cherchait à me vendre je ne sais même plus quoi. Mais, lorsque j'entendis la porte d'entrée se fermer je lui coupais rapidement la parole, et raccrochais. Tout le discours que j'avais préparé dans ma tête s'était envolé et je n'eus rien à dire lorsque ma mère me vit arriver.

Point de vue de Denzel

J'étais dans la merde !

Heureusement que Brooke n'avait rien entendu de ma conversation de ce matin sur le pas de ma porte.

Un des sbires de ce cher connard de Rodriguez m'avait rendu visite afin de me transmettre un message de son boss. Apparemment, depuis qu'il avait blessé Jimmy, il l'avait fait suivre pour s'assurer qu'il se viderait bien comme il faut de son sang. Si possible en pleine rue pour que tout le monde puisse voir de quoi El Señor Rodriguez, comme il aimait se faire appeler, était capable.

Toujours est-il que le faisant suivre, ils avaient vu que ce con était venu chercher refuge chez moi. Ils constatèrent aussi que Jimmy n'était reparti que le lendemain et apparemment en meilleure forme. Ils en avaient donc conclu, à juste titre, que je l'avais aidé. Or, d'après ce putain de sbire, les amis de feu Jimmy, sont les ennemis de Rodriguez, ce qui faisait donc de moi un ennemi du dealer numéro un de mon quartier.

Il m'avait donc dans sa ligne de mire, mais comme il se sentait d'humeur généreuse, il voulait bien me donner une deuxième chance, si l'on pouvait appeler ça de la chance, de refaire partie du camp de ses amis. Mais pour cela, j'allais devoir lui montrer ma loyauté en réussissant trois missions dont il m'aurait chargé. Pour le moment, je n'avais eu connaissance que de la première, apparemment j'en saurai plus sur les deux autres, lorsque cette dernière serait réussie et classée.

Ma première réaction fut d'envoyer balader le gros con qui se tenait devant moi et de lui claquer la porte au nez. Mais, je dus me stopper net dans mon geste lorsqu'il prononça ces quelques mots d'un ton menaçant, « Fais attention à ta petite-amie ». Devant mon air probablement interrogatif, il m'informa que depuis qu'ils avaient vu Jimmy sortir de chez moi, ils me surveillaient également. Ils avaient donc eu tout le loisir de voir Brooke monter avec moi dans mon appart.

Je l'avais, bien entendu, menacé de l'étriper s'il osait toucher à un seul de ses cheveux. Mais, malgré le fait qu'il sembla hésiter à continuer sur sa lancée, il finit par se reprendre après un petit moment de doute, puis me balança à la gueule une menace qui, cette fois-ci, émanait de son chef. Je ne pouvais définitivement pas refuser son offre au risque de voir Brooke avoir un « petit accident », qui lui serait évidemment fatal. Ce serait ensuite à mon tour d'y passer, mais ça à la limite, je m'en foutais royalement. De cette façon, je n'aurai plus à vivre sans Brooke et je ne serai plus hanté par la culpabilité d'être la cause de son décès. Mes mains ne seraient plus rouges de son sang.

Ma première mission était d'aller rendre visite à un type qui devait apparemment du fric à Rodriguez depuis déjà plusieurs mois. Alors que je n'en avais absolument rien à foutre, je voulais seulement retourner auprès de Brooke et l'emmener très loin d'ici, le sbire de Rodriguez continuait de parler. Il m'expliqua que son boss m'avait choisi pour cette mission puisqu'il avait besoin de quelqu'un qui sache très bien se battre, juste au cas où. Et qui d'autre qu'un boxeur de renom dans le quartier pour faire ce job. Je n'avais pas plus d'informations que ça, j'aurai tout le reste une heure avant le début de cette putain de mission, pour éviter que je puisse les balancer. Ce qui n'était absolument pas mon genre.

Je vous remercie !
À très vite.

HopeTahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon