Frère et sœur

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Désolé pour tout ce temps entre deux chapitres.
J'espère que la longueur de celui-ci saura me faire pardonner !

Darcy
J'ai toujours eu des réticences à quitter mon chez moi et cette fois-ci ne fit pas exception, cependant mes sentiments étaient désormais légèrement ambivalents.

Quitter Darcyhouse après ce trop court séjour londonien, des plus prometteur quant à notre future félicité conjugale, pour rejoindre le Hertfordshire pour y célébrer nos noces, m'apporta un surcroît d'émotions dont je ne suis pas coutumier. Il est probable que l'effervescence de Charles et de nos compagnes m'ait quelque peu contaminé.

Mais la joyeuse humeur qui régna durant tout le trajet fut vite retombé lorsque nous franchîmes le seuil de Netherfield. Malgré les mises en garde des miss Bennet, je n'étais pas totalement prêt à ce qui nous attendait.

Comme Charles l'avait gracieusement cédé, Mrs Bennet s'était attelée en notre absence à aménager le lieu pour le jour du grand événement. Et, effectivement, elle n'avait pas ménagé ses efforts pour transformer ce lieu qui ne m'était désormais plus vraiment familier.

Les grandes pièces du rez-de-chaussée avaient été vidées de leur ameublement pour en faire des salles de bal et de banquet. De grands vases disparates avaient été dispersés afin de contenir les futures gerbes de fleurs que nous avions commandé à Londres à sa demande. Des miroirs avaient été disposés aux quatre coins afin d'y refléter, je suppose, les centaines de bougies qu'il restait à installer.

Au petit matin, je m'étais isolé dans la bibliothèque, seul espace qui avait été préservé, afin d'y siroter mon thé en toute tranquillité. Cet endroit est désormais pour moi un lieu chargé de souvenirs dont je me plus à me remémorer.

Comme celui où, pour éviter de croiser Elisabeth lors de son séjour à Netherfield, je m'y étais cloîtré afin de calmer mon tourment. Je ne cessais alors de ressasser mes pensées pour elle et cherchais dans la lecture un quelconque apaisement.

Ma main s'était arrêté au hasard sur un simple carnet et je m'étais installé dans le fauteuil pour le feuilleter. Je fus d'abord étonné de découvrir qu'il était en français mais bien vite sa lecture ne fit qu'accroître, malgré moi, mes idées impures dont je tentais pertinemment de me prémunir.

Quelle ne fut ma surprise, parmi les centaines d'ouvrages hétéroclites qui encombraient ces étagères, de tomber sur un carnet de poésies érotiques!
Courroucé de mon propre ressenti, j'ai soudainement lancé ce carnet diabolique à travers la pièce comme s'il m'avait brûlé. Cependant, j'étais loin de me figurer que je n'étais plus seul en ce lieu et que la femme qui consumait mon cœur allait exactement devenir la cible de mon tir incontrôlé.

Je revoyais encore son visage surpris, tant par mon geste que ma présence mais bien vite elle a repris ses esprits pour me répondre avec effronterie. Oh ma douce Elisabeth, comme j'ai pu être stupide de confondre vos taquineries avec des badineries!

On frappa à la porte et Georgiana entra, m'exhortant de mes rêveries.
Vous m'avez trouvé ! Lui lançai je.
– L'exercice n'était guère difficile, me répondit-elle en souriant.

Ma sœur a t'elle toujours été aussi insolente ou est-ce la fréquentation de ma fiancé?

Je suis venue vous prévenir que je partais pour Longbourn. J'ai promis à miss Mary de lui donner des leçons de piano à notre retour.

Je n'ai pas hésité et lui ai proposé de l'accompagner, offrant, pas la même, l'occasion à Mrs Annesley de continuer à se reposer. L'opportunité de voir Elisabeth, même avec Miss Mary et Miss Kitty à nos côtés, était mille fois plus tentant que de rester ici avec leur mère affairée.

Orgueil & Conséquences Where stories live. Discover now