Que se passerait-il si deux tueurs à gages étaient amenés à collaborer après avoir été chacun envoyés pour s'entretuer ?
Qu'est-ce que Roselia, qui a fuit toute attache pendant si longtemps, peut-elle bien avoir à faire avec Ryle, qui lui ne souhai...
Après avoir enfin frappé, les mains tremblantes, à la suite d'une longue hésitation, je pénètre dans la pièce en obtenant son autorisation.
Je trouve Cameron posté devant son armoire, dos à moi, en train d'enfiler un tee-shirt.
Malgré mes efforts, dans une parfaite et éphémère distraction quant aux raisons de ma présence, je ne peux décrocher les yeux de lui. Chaque partie de son corps est si délicatement taillée que je ne peux que prendre conscience de tous les muscles qui se cachent sous sa peau, de ses épaules larges jusqu'aux multiples reliefs qui composent sa musculature.
- Qu'est-ce qui t'amène ma belle ? Me demande-t-il en prenant un tee-shirt.
Sa voix ne suffit pas à décrocher mon regard.
Pourquoi ?
Parce que je remarque, à l'instant, que le seul tatouage sur sa peau qui ne possède pas la moindre touche de couleur n'est autre que des flèches entrelacées, les mêmes que Ryle. Le symbole de sa famille.
Cameron finit par se couvrir et il se retourne dans ma direction, les sourcils haussés dans l'attente de ma réponse. Je reste un instant sans voix, parfaitement figée.
- Ce tatouage, entre tes omoplates... Soufflais-je.
- Le même que Ryle, confirme-t-il.
Je hoche la tête distraitement en comprenant que voir ces traits, finement gravés à l'encre noire sur la peau de Cameron, était tout ce dont j'avais besoin.
Cameron est son frère. Et Ryle fait vivre sa famille à travers eux.
Je ne peux réprimer un léger sourire, ils ne seront jamais seuls.
Voilà qui suffit à me réconforter, dans un soulagement que je n'espérais même plus depuis que cette idée tourne en boucle dans mon esprit sans le quitter une seule seconde depuis des jours...
Depuis ce soir-là.
Cameron sera toujours là pour Ryle et il le lui rendra bien.
- Donc... Dis-moi tout, Rose, réitère mon ami en penchant la tête, ses bras de la taille de mes cuisses croisés sur son torse.
Je le regarde un instant, analyse longuement ses traits alors qu'il est appuyé, d'une épaule, contre la porte du meuble qu'il vient de refermer.
- Je... j'ai besoin de te parler de quelque chose, répondis-je enfin, tout bas et non sans hésiter.
Je regrette déjà d'avoir lancé cette conversation, Cameron fronce légèrement les sourcils, comprenant sûrement l'importance du sujet en question à travers mon propre comportement.
Il m'offre un léger sourire rassurant, tout en laissant, à contrario, son corps se tendre entièrement. A l'éclat qui passe dans regard, je sais déjà qu'il a compris de quoi je suis venue lui parler.
S'en doutait-il ? Est-ce si logique ?
Mon ami tend le bras vers son lit, pour m'inviter à m'y asseoir et avance vers la porte pour la refermer avant de me rejoindre, prêt à entendre ce que j'ai à dire.
Ou peut-être pas.
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