Tears Of Blood

Chapitre 3 : East Side Devil's

Toujours à ma place, j'écoute Coralie, maintenant plus calme et focalisée sur un seul sujet, qui explique qu'elle vient de larguer un type impuissant au lit, ce qui me fait éclater de rire. Je viens de remarquer qu'elle est encore plus similaire à son frère que je ne le pensais, une fois qu'elle ne semble plus possédée et qu'elle se met à communiquer normalement. La conversation est même plutôt agréable.

Satan réapparaît dans la pièce et se sert un verre avant de s'asseoir sur le fauteuil en face de moi, pendant que Cameron, par solidarité, défend le pauvre homme impuissant que Coralie a abandonné chez elle ce matin, en espérant qu'il ait disparu quand elle rentrera.

- Nan mais Cameron, tu peux pas dire que c'est pas grave. C'est horrible pour nous, t'imagines même pas la frustration ! Pas vrai Roselia ? me demande-t-elle.

Je me tourne vers elle, un sourcil haussé, étonnée qu'elle m'inclue de cette manière à cette presque dispute avec son frère. Son air outré me fait rire mais Cameron semble aussi attendre mon soutien.

- Eh bien... Je sais pas vraiment, j'ai sûrement pas couché avec assez de mecs pour pouvoir me faire un avis sur l'impuissance de certains.

Cameron s'étouffe et Coralie prend une expression étonnée. Je vois le brun se redresser sur son fauteuil et se pencher en appuyant ses coudes sur ses genoux, il me dévisage avec un sourire en coin et un sourcil levé, la tête légèrement penchée sur le côté.

- Tu peux répéter ? S'exclame Coralie, d'un air choqué.

- "Pas assez de mec", c'est combien ? Demande le blond.

Je lève les yeux au ciel face à leur curiosité mal placée mais leurs réactions m'amusent plus qu'autre chose. Pourquoi tout le monde s'attend toujours à ce que j'enchaine les hommes ? Je joue régulièrement avec eux, m'amusant de leurs réactions, mais ça s'arrête là.

Sauf pour certaines de mes cibles où je prend sur moi pour lancer un contact physique, juste afin de les séduire, baisser leur garde, pour mieux les tuer ensuite. Je suis consciente du pouvoir que j'arrive à avoir sur les hommes et j'adore ça, encore plus quand c'est une manière trop facile d'arriver rapidement à mes fins, mais je n'irais jamais jusqu'au bout, même si je le voulait j'en serais incapable.

- Ça te donne quoi de savoir ça ? Demandais-je à Cameron, le fusillant faussement du regard.

J'ai plus envie de rire de la situation qu'autre chose. Je sais que ça choque aussi June que je ne veuille coucher avec personne et je suis bien consciente que je passe sûrement à côté de bonnes expériences, meilleures que celles que j'ai connu. Mais contrairement à eux, mon amie, elle, connaît mes raisons. Rien que d'y songer me donne la boule au ventre et je réprime un frisson en me forçant à reprendre le fil de la conversation.

- S'ils n'étaient pas impuissants, ça me donnerait une base de calcul pour donner les statistiques à ma sœur, s'explique-t-il, elle comprendra qu'on est pas tous des mauvais coups, comme elle à l'air de le penser.

Évidemment, l'explication de Cameron finit de me sortir de mes idées sombres et m'arrache même un léger rire.

- J'aurais pas dit mieux, ajoute Satan, qui semble étonnement vouloir se mêler à la conversation..

Je n'ai peut-être pas autant d'expérience qu'eux, mais j'ai fréquenté assez de bars et suffisamment discuter avec June ou d'autre filles, par le passé, pour savoir que :

- Ceux qui le crient sur tous les toits sont souvent les moins performants, répondis-je d'un air provoquant.

Le brun plonge son regard dans le mien.