Chapitre 8 : "Je n'ai jamais..."

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Lorsque j'arrive dehors, je n'ai même pas le temps de m'asseoir avec les autres que Coralie se poste devant moi.

- On va avoir froid, me dit-elle, tu viens ? On va chercher un pull.

Je la regarde en haussant les sourcils face à son inquiétude soudaine. Il ne fait pas si froid et je ne suis pas la seule à ne pas porter de manteau. Elle insiste d'un regard et je me raidis face à sa détermination.

Intriguée, je finis par la suivre alors qu'elle m'attire avec elle jusqu'à sa chambre, au premier étage de la maison où elle est en colocation avec ses potes. Elle n'a pas dit un seul mot en traversant la foule d'étudiants, ni en montant les escaliers.

Une fois en haut, elle ferme la porte de sa chambre avant d'ouvrir la fenêtre et se laisse tomber sur son lit. Elle ouvre le tiroir de sa table de chevet et en sort un paquet de cigarette. Elle m'en propose une, que j'accepte.

- Ne dit rien à Cameron, il me tuerais, dit-elle en allumant sa clope.

Je lève les yeux au ciel mais me détend grâce à la sensation de la fumée qui passe mes lèvres lorsque je la libère de mes poumons.

- J'imagine que c'est pas pour ça que tu m'as fait venir ici, constatais-je. Et pas pour un pull non plus.

- C'est vrai... dit-elle simplement.

Elle tapote son lit pour que je vienne m'asseoir à côté d'elle mais je me contente de hausser les sourcils pour la questionner silencieusement en m'appuyant au mur de l'autre côté de la chambre.

- Je vois... soupire-t-elle.

Elle regarde la fumée qui s'échappe de la clope tranquillement alors que je commence à tapper du pied d'impatience. La musique étouffée provenant du salon et les cris des étudiants sont les seules choses que je peux entendre. Coralie ne se décide pas à l'ouvrir quand on lui demande alors qu'elle passe sa vie à parler...

Lassée, je me tourne, prête à la laisser là, j'ai autre chose à foutre. C'est quand je pose la main sur la poignée de la porte qu'elle parle enfin.

- Vous êtes très proche mon frère et toi, pas vrai ?

Surprise par sa question qui n'en est en fait pas une, je referme la porte que j'avais commencé à ouvrir et me tourne vers elle.

- Euh... Ouais, dis-je, hésitante, ne voyant où elle veut en venir.

- Tu es bien consciente qu'il ne se passera rien entre lui et toi ?

Elle est sérieuse là ? Elle va me faire le petit numéro de la sœur protectrice ? On a plus 16 ans.

- Enfin, je dis pas ça pour me mêler de votre relation ou pour être méchante avec toi, se rattrape-t-elle face à ma réaction. Pas du tout. Je me soucis de mon frère, c'est tout.

C'est la pire chose qu'elle aurait pu dire à cet instant pour que je puisse garder mon calme. Je ne sais pas à quoi elle joue mais elle est mal tombée.

Je n'ai finalement même pas le temps de répondre qu'elle reprend déjà, fidèle à elle-même.

- Cameron t'aurait certainement sauté dessus depuis longtemps si vous vous étiez rencontrés plus tôt. Plusieurs fois même. T'es exactement son genre de femme. Enfin, j'imagine que tu es le genre de tout le monde, vu les réactions que j'ai vu quand tu es arrivée ici, j'ai eu la même quand je t'ai vue pour la première fois.

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