Chapitre 2 : Coralie

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Sortant de la douche, je finis de me préparer, de plus en plus irritée par les vibrations incessantes de mon téléphone. June va avoir ma peau.

Mon amie est tellement présente sans même être là que j'en viens à entendre sa voix, qui critique mes jeans noirs et mes débardeurs sombres, pendant que je m'habille.

"Si j'avais ton corps et ta garde robe, crois-moi que j'aurais jamais mis de trucs aussi simples."

June à des courbes plus lisses que les miennes mais elle n'a rien à m'envier. Son style plutôt bohème, lui va à la perfection. Ça lui donne l'air sage, ce qui contraste fortement avec son tempérament plutôt excentrique. C'est sa petite particularité.

Mes vêtements sont simples, certes, mais plus pratiques pour faire ce que je fais de mes journées, déjà que je m'encombre avec des talons aiguilles chaque jour de ma vie, étonnamment plus à l'aise avec, je me sens déjà au maximum de la fantaisie.

De toute façon, comme Cameron, la moitié de mes vêtements ne sont même pas lavés une seule fois avant d'être jetés... Les balles et les lames ne sont pas les meilleurs-amis des tissus en tout genre et malheureusement, en recevoir des coups, ça ne pardonne pas. C'est aussi pour ça que je m'habille uniquement de couleurs sombres luttant comme je peux pour éviter les tâches de sang trop persistantes, à supposer qu'ils survivent au reste.

En sortant de la salle de bain, je m'arrête près du lit, me demandant si je dois prendre mon arme avec moi. Je n'ai pas frôlé la mort pendant la nuit, l'autre couillon n'a rien tenté... Mais ce n'est pas pour autant que je suis en sécurité... C'est pour ça que je cache mon couteau, discrètement, dans la poche arrière de mon jean, prenant soin de replacer le mince tissu de mon débardeur par-dessus. De toute façon je sais déjà que lui, de son côté, doit bien avoir une arme avec lui aussi.

Lorsque j'arrive dans le salon, aucune trace de Cameron mais Satan se tient accoudé à l'ilôt de la cuisine, comme hier. Mais avec plusieurs dossiers sous les yeux cette fois.

Son regard se tourne vers moi et je remarque que ses muscles se tendent sous son tee-shirt gris. Il est aussi à l'aise face à ma présence que moi face à la sienne. Mais cette réaction m'amuse, alors je me décide à lancer les hostilités, je suis étonnement de bonne humeur. Malgré la situation et le harcèlement de ma seule amie.

- J'imagine que mon piège mortel de cette nuit n'a pas fonctionné...

Il se crispe encore plus, m'analysant de son regard si sombre et si froid. Il cherche sûrement une part de vérité dans ce que je viens de dire. Je lève un sourcil, d'un air moqueur, attendant qu'il se décide à vraiment réagir. Il lève finalement les yeux au ciel, décelant enfin la provocation dans mon comportement.

- Très drôle ça...

Il secoue la tête et se reconcentre sur ses feuilles pendant que je m'approche de l'îlot pour voir ce qu'il analyse si intensément.

- Tu as la cafetière dans la cuisine, à droite. Sinon je crois que Cameron a acheté du jus d'orange hier, dit-il sans relever les yeux vers moi.

Je m'arrête, étonnée de son hospitalité, qu'est-ce qui lui prend ? Ou plutôt, qu'est-ce que ça cache ? Il n'a même pas plongé les deux pieds dans ma provocation...

- Quelle étonnante gentillesse... Soufflais-je, me dirigeant vers le frigo pour en sortir le jus d'orange.

- Deuxième placard à ta gauche, en haut, précise-t-il.

Je l'ouvre et y trouve les verres. J'en prend et me serre avant de ranger la bouteille.

- Prévenant et presque aimable en plus... Tu t'es relâché pendant la nuit, Satan.

Tears Of BloodWhere stories live. Discover now