Chronique de Lamisse : Le meilleure est (A)venir

CHAPITRE UN

Je me regarde une dernière fois dans le miroir et descends les escaliers. Pourquoi moi ? Je vivais ma vie tranquille et il a fallu que mon père me fasse un truc pareil ?

Ma robe traine sur le sol, heureusement qu'on a fait le ménage à fond. La porte sonne et mon frère Ilyan va ouvrir.

Lui aussi il est sehef(énervé) je le sais parce que je l'ai entendu crier sur mon père hier soir. Soan il a rien dit, il me regarde juste tristement depuis ce matin.

Je regarde la famille du gars avec qui mon père veut me marier. Sa mère et son père rentre suivie de sa sœur, je pense et enfin lui.

Si on voit le bon côté des choses, w'Allah(jure sur Dieu) il est trop beau. Il me regarde de haut en bas. Je peux voir toute la méchanceté de son regard.

Je sens que je vais souffrir avec lui. Je vais dans le salon.

— Salam Aleykoum, dis je en m'asseyant à côté de ma meilleure shab(pote/amie)  Jihane. Elle m'a aidé toute la journée avec le ménage de la maison etc...

Les parents discutent entre eux et je comprends que c'est des marocains. Ils parlent en marocains logique c'est des marocains. Hamoulilah au moins c'est pas un algérien ou un tunisien.

Je suis pas nationaliste mais j'ai toujours vu les mariages mixtes se briser et TAHIA L'MAGHREB(vive le Maroc).

— Lamissouna va nous préparer atay hafek benti(du thé s'il te plaît ma fille).

Jihane se lève avec moi et on va préparer atay.

— Inchallah(si Dieu le veut, mais dans ce contexte là j'espère) vous vous étouffez avec, dis-je en mettant l'eau à chauffer.

Jihane éclate de rire en sortant les gâteaux, les msemen(crêpes marocaines), les fruits secs et la tarte.

C'est ça l'apéro chez nous, c'est pas un bol de chips et un bol de cacahuètes. On mange du sah(vrai) !

Je sors les assiettes et les serviettes après avoir mis les verres sur le plateau. Je mets une grosse cuillère de atay comme d'habitude, avec de la menthe et du sucre.

W'allah on dirait du hsel(miel) le baille. Ils aiment trop quand c'est sucré.

Je fais quand même un deuxième bred(théière) sans sucre parce que moi j'aime pas le thé sucré, ça enlève la saveur et tout.

Jihane est encore plus sehef que moi que je me marie. Elle voulait engueulé mon père geh(carrément) mais vu qu'il est plus âgé qu'elle, elle a arrêté de s'exciter comme une mahboula(folle).

— W'allah il est beau quand même ton futur hob(c un truc en mode amour)

— Starf'allah(que Dieu te pardonne) mon seul hob c'est Adel yel hamqa(sale folle)

Adel c'est le garçon avec qui je sors en cachette, y'a que Jihane qui sait. Il voulait me khtob(demandé ma main) dans quelques mois mais à cause de mon père là.

On va dans le salon tout déposer sur la et s'asseoir pendant que mon père verse atay.

— Allahouma barik bentkoum hedga (Que Dieu la bénisse votre fille « hedga » c'est genre elle sait faire à manger le ménage etc...), complimente la mère du gars. Chouf mratek redet dirlek li brighiti machallah. (Regarde ta femme va te faire ce que tu veux).

Mratek de rien du tout starf'Allah. C'est des ouf vraiment.

—Ouais ouais c'est bien mais son atay on dirait du hsel.

Il est con y'a deux bred juste pour ça. Mon père lui verse un verre du deuxième bred et le gars lui dit merci.

— Imrân wouldi(mon fils) tu travail dans quoi ?

Donc il s'appelle Imrân, ça va c'est un beau prénom même si Adel c'est omri(ma vie) et que je l'échangerai pour rien au monde.

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