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Jeanne se leva aux aurores ce matin-là. C'était toujours le cas le matin de Noël. Elle n'arrivait pas à dormir longtemps en sachant que les cadeaux l'attendaient devant le sapin. Elle en avait déjà eu quelques uns la veille au soir, dont un bonnet coloré qu'elle avait immédiatement adoré. Elle avait hâte de pouvoir le mettre la prochaine fois qu'elle sortirait. Armée de ses tous nouveaux chaussons en forme de marmottes, elle descendit les escaliers silencieusement.
Arrivée en bas, elle tomba sur l'argentin qui était dans le fauteuil du salon à regarder les flocons de neige qui voletaient doucement à l'extérieur.
— Joyeux Noël.
Il sursauta légèrement avant de se tourner vers elle.
— Joyeux Noël à toi aussi.
Le silence s'installa quelques secondes. Leurs yeux étaient tournés vers le spectacle de l'autre côté de la vitre. Ceux verts de Jeanne parcourant la chaine de montagne qui s'étalait devant eux. Parfois, elle se rêvait alpiniste, à gravir les sommets. Et puis la réalité la reprenait. Pourtant, quand elle était ici, elle n'était jamais à l'arrêt, skiant, grimpant, escaladant. Peut-être n'était-elle juste pas faite pour le plat des villes.
— Ça te dit de faire quelques gâteaux de Noël avec moi ?
Elle tourna ses yeux intrigués vers Lisandro.
— Quoi comme gâteaux ?
— Une spécialité de chez moi.
Elle lui répondit par un grand sourire. Evidemment que cette idée lui disait. A moins que ça ne fut l'idée de tester une spécialité de chez-lui.
Quelques dizaines de minutes plus tard, quand le reste de la famille pénétra dans les lieux, la première tournée était dans le four. Et après avoir suivi à la lettre les directives de l'argentin, les douceurs semblaient plutôt réussies. Jeanne avait hâte d'être à plus tard pour pouvoir les goûter.
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Les emballages des paquets s'amoncelaient devant elle. La brune sourit alors qu'elle venait de recevoir un livre de partitions, des peintures toutes neuves et un nouveau bec pour son saxophone. Elle n'avait déjà plus qu'une envie : tout tester le plus rapidement possible. D'ordinaire, elle aurait joué un morceau l'après-midi à ses grands-parents qui auraient été ravis. Peut-être que les autres le seraient également, même si elle en doutait. Les rares fois où elle avait joué, les enfants d'Erik lui avaient bien fait comprendre que ce n'était pas trop à leur goût.
