Etoile des Neiges • Martinez ✓

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Pour la première fois depuis plusieurs jours, la première chose qu'avait faite Lisandro en se levant n'avait pas été de regarder l'état de ce maudit volcan et des liaisons aériennes qui en découlaient. Non, il avait fouillé dans sa table de nuit, en avait sorti un doliprane et l'avait fait tomber dans un verre d'eau qui trainait sur celle-ci.

Un mal de crane lancinant lui traversait la tête et il avait bien du mal à ouvrir les yeux. Goûter l'intégralité de la collection de tequila d'Edson pour fêter leur dernière victoire de l'année avait été une très très très mauvaise idée. Il regrettait amèrement cette décision alors qu'il était désormais l'heure de se lever.

Il jeta un coup d'œil à sa montre avant de soupirer. S'il ne risquait pas de sanction, il n'en était pas moins en retard pour rejoindre les joueurs de l'équipe qui s'étaient donné rendez-vous au bowling pour une petite partie avant de tous partir vers des horizons différents le temps de leurs vacances.

— Pas trop mal au crâne ?

Il grommela en réponse et puis une moue s'installa sur son visage. Le doliprane n'était pas suffisamment puissant et il avait une vraie migraine en cet instant. Mais il tenta de le cacher en s'intégrant rapidement dans la conversation. Pourtant, il pouvait sentir la fatigue dans une bonne partie de son organisme.

C'est donc sans réelle surprise qu'il ne fut pas flamboyant au cours de cette partie de jeu. Néanmoins, il put se moquer de Kenneth qui avait été encore pire que lui, bien pire. S'il avait raté plusieurs fois, le jeune néerlandais avait été cataclysmique.

— Bon allez, arrête de bouder Kenneth et viens, faut qu'on aille s'habiller pour le Noël du club.

L'idée de refestoyer après la veille n'enchantait guère l'argentin qui aurait nettement préféré faire une petite fiesta en compagnie de son oreiller, de sa couette et de son matelas si confortable. Mais il avait dit venir depuis des semaines, il était donc hors de questions de se défiler. Et puis, chacun était libre d'inviter ses proches et il avait hâte de découvrir les compagnes de ses coéquipiers ainsi que leurs enfants.

Il espérait juste que les bébés ne seraient pas là. S'il adorait les jeunes, entendre des bébés pleurer toute une soirée, très peu pour lui.

— Peut-être que la fille d'Erik sera là.

Il avait fait face à un sourire malicieux et des sourcils joueurs, avait soupiré et avait quitté la pièce. Il commençait à en avoir réellement marre de tous ces sous-entendus et remarques. De plus, il était très peu probable qu'il vienne accompagné, il ne l'était pas l'année précédente.

— Ils sont lourds hein ?

La voix de Daley venait de se faire entendre à côté de lui. Il lui fit un léger sourire en retour.

— Essaie de ne pas les écouter. Je pense qu'ils aimeraient tellement te savoir avec quelqu'un qu'ils en oublient qu'on est pas obligé d'être en couple pour être heureux, ni même obligé d'être intéressé par les filles.

Il avait eu un petit rire. Est-ce que le plus âgé pensait qu'il était intéressé par les garçons ? Il ne s'attarda pas trop sur la question, mais trouva le sujet relativement bien amené s'il avait été concerné par la situation.

— Je peux même plus être pote avec la moindre fille, ils les effraient avec leurs remarques débiles. On dirait que je suis en chasse et prêt à sauter sur toutes les filles qui passent avec eux. Même avec Jeanne ils n'arrêtent pas, alors que c'est la belle-fille d'Erik, que je lui ai parlé pas plus de deux fois et qu'en plus, elle est mineure.

Son coéquipier avait eu un léger sourire. Un de ceux protecteurs d'un homme plus âgé veillant sur lui.

— Surtout qu'il est bien connu que l'amour tombe sur une personne quand on s'y attend le moins. Moi, c'est le jour où j'ai embouti la première voiture d'une véritable boule d'énergie qui l'avait depuis une heure et qui m'a insulté pendant cinq minutes avant de s'effondrer en larmes devant sa voiture toute cassée. Ils auraient jamais pu imaginer un tel scénario les autres zigotos et pourtant, c'est ma femme depuis trois ans. Tout ça pour dire, fais ce que tu veux et les écoute pas. Je vais essayer de les calmer la prochaine fois.

Il lui fit un sourire de remerciements. Ça ne pourrait pas être une mauvaise idée.

Lorsqu'il pénétra, vêtu de son costume bleu nuit, dans la salle de réception, il se demanda comment la soirée allait se passer. Ses coéquipiers étaient aussi bien apprêtés que lui. Ils étaient vraiment tous beaux pour cette soirée. Et puis, il la vit. Elle était vêtue d'une robe bleu clair. Et il prit peur. Il espérait vraiment que personne n'allait faire la moindre remarque, encore plus qu'il allait devoir potentiellement passer une semaine avec elle et qu'il comptait bien ne pas trainer une réputation peu enviable avant même qu'elle n'ait fait sa connaissance.

Il se figea lorsqu'elle se planta devant lui alors qu'elle suivait sa mère à qui elle ressemblait, tout en gardant d'autres traits bien marqués, en direction de leurs places. Elle lui souriait et il lui rendit celui-ci, se demandant ce qu'elle pouvait bien lui vouloir.

— Salut Antony. T'es plus doué avec un ballon que sur des patins.

Elle lui lança un sourire moqueur avant de rejoindre son beau-père pour s'installer à côté de sa mère à la table du staff.

— Eh ben Antony, il semblerait que tu nous aies caché des choses non ?

Et voilà que ça recommençait ! Mais heureusement pour lui, la compagne de David sembla voir son malaise sur le sujet et détourna habilement les conversations à chaque fois que son célibat ou la française étaient évoqués. Au final, ce n'était peut-être pas plus mal que leurs compagnes fussent présentes. Et c'est peut-être grâce à elles qu'une partie de sa soirée fut sauvée. Grâce à elle et au repas absolument délicieux qui leur fut servi.

Lorsqu'il rentra ce soir-là, après avoir fait un peu trop la fête pour une deuxième soirée consécutive, il espérait ne pas avoir laissé une trop mauvaise image à Erik, sa compagne et sa belle-fille. En effet, si les choses ne bougeaient pas d'ici là, il serait le lendemain soir en leur compagnie en direction de leur lieu de vacances. Et il ne savait toujours pas si cette idée l'enchantait ou l'apeurait.

Mais rien ne pourrait jamais être pire que de passer Noël tout seul !

j'espère que ça vous plait toujours. prochain chap : le départ en vacances !