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Les flocons de neige s'écrasaient sur les vitres du bus alors que Jeanne rentrait chez elle

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Les flocons de neige s'écrasaient sur les vitres du bus alors que Jeanne rentrait chez elle. Cette vision lui arracha un franc sourire. Si elle n'aimait pas le froid humide du pays, elle n'en aimait pas moins la neige. Parce qu'elle lui rappelait les sports d'hiver et la montagne. Et elle préférait de la neige qu'un froid bien trop venteux accompagné de pluie. 

Lorsqu'elle entra dans le salon, elle comprit immédiatement que quelque chose était différent par rapport à l'ordinaire. Le visage de sa mère était plutôt grave et celui de son beau-père s'était immédiatement tourné vers elle. Il semblait légèrement inquiet. Elle arqua un sourcil en direction de sa mère tout en leur demandant comment s'était passée leur journée. 

Et malgré les réponses positives, cela ne calma pas cette sensation qui était née en elle que quelque chose clochait. Mais devant leur silence, elle se contenta de se diriger vers sa chambre, où elle sortit ses pinceaux et tubes de peinture et commença à reproduire sur une toile une photo prise des semaines plus tôt. 

C'était une photo en compagnie de ses deux amis et elle comptait bien leur faire chacun un tableau en cadeau de Noël. 

Juliette !

La voix de sa mère résonna dans la maison et elle déposa immédiatement son pinceau dans son verre d'eau, le nettoyant au passage. Elle détestait les voir s'abimer car la peinture aurait séché dedans. Elle descendit rapidement les quelques marches de l'escalier allant de sa chambre au salon et entra dans la pièce. 

Oui. 

Elle se laissa tomber dans un fauteuil. Les regards étaient figés sur elle et elle eut envie de disparaître pendant un instant. Elle laissa ses pupilles trainer sur le feu qui brulait dans la cheminée en attendant la suite. Le silence était pesant et elle aurait pu le qualifier d'inquiétant. 

Juliette, il faut que l'on te dise quelque chose. 

Immédiatement un frisson la parcourut. Elle craignait le pire, ne sachant pas ce qu'il pouvait être. Elle releva ses yeux verts en direction de sa mère qui avait pris la parole. Elle reconnut immédiatement la lueur légèrement anxieuse qui trainait dans son regard. Sa mère avait peur de la suite et c'était mauvais signe. La dernière fois qu'elle l'avait vue ainsi, c'était quand elle lui avait annoncé qu'elle avait rencontré Erik et qu'elles allaient certainement déménager pour le rejoindre. 

Comme tu le sais, on n'a jamais fêté Noël avec Erik. Et on se disait que ce serait bien de le faire cette année. 

Son cœur se serra brutalement. Sa mère n'avait pas besoin de dire la suite qu'elle avait déjà compris. Ce n'était certainement pas de leur côté qu'ils allaient le fêter, sinon il n'y aurait pas eu à en faire une telle affaire d'état.  

On va aller voir sa famille, il ne peut les voir qu'à Noël et un peu l'été.

La colère vint immédiatement marquer ses traits. Une larme se mit à rouler sur sa joue et elle se leva silencieusement. Son organe vital était en miettes. Cela faisait des mois qu'elle ne pensait qu'à ses retrouvailles avec sa grand-mère et ses cousins. Cela faisait des mois qu'elle rêvait du Sud et de son Noël en famille avec un chocolat à l'heure d'un goûter tardif. Et en une phrase, son rêve s'était fait violemment balayer. 

Elle aussi ne pouvait pas voir régulièrement sa famille, alors elle ne voyait pas pourquoi c'était à lui d'être prioritaire. Et en cet instant, elle détestait sa mère de l'avoir un jour rencontré. Et encore plus d'avoir cru qu'il était intéressant de garder contact avec une personne habitant à l'autre bout de l'Europe. 

Juliette... Tu sais que ses enfants habitent loin. 

Elle quitta les lieux sur ces mots. Rien ne l'empêchait de les voir pendant qu'elles voyaient leur famille. Elle n'avait pas besoin de voir ses demi-frères et sa demi-sœur. De toute façon, elle n'avait strictement rien en commun avec eux. de ce qu'elle avait pu voir les rares fois où ils s'étaient rencontrés. Ils étaient aussi sportifs qu'elle détestait ça. Ils n'aimaient pas les jeux de société, ni les films d'animation d'ailleurs. Ils ne lisaient pas, ni n'aimaient le son de son saxophone. Ils étaient tout l'inverse d'elle et elle n'avait rien à leur raconter. 

Elle s'enfonça dans son lit, enfouissant la tête dans son oreiller. Les larmes se mirent à rouler, venant mouiller les draps. Juliette n'était pas une grande fan de Noël d'ordinaire, mais elle savait qu'elle allait détester celui qui arrivait. 

 

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Etoile des Neiges • Martinez ✓Where stories live. Discover now