♾ CHAPITRE 91 ♾

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-  Tu as cru que j'étais morte ?

- La douleur était tellement horrible que pendant quelque minutes, je n'ai plus ressenti notre lien... J'ai bien cru que je te ne reverrai pas vivante, sanglote-t-il.

- Je suis désolée...

- Mais non ! Tu n'y es pour rien, je n'aurais jamais dû partir. Je m'en veux tellement.

- Et après ? Qu'est-ce qui s'est passé ?

- On a pris le premier avion pour rentrer en France avec ton père, ajoute-t-il. De là, je suis directement venu à ton chevet où j'ai vu les filles qui m'ont prévenues de la mort d'Haizea... La suite, tu l'as connais.

Sans qu'il ne soit préparé à quoi que ce soit, je lui demande une chose dont j'ai envie de savoir la réponse mais qui me fait peur, surtout si elle ne va pas dans mon sens.

- Je t'ai manqué ?

Un blanc s'installe entre le beau gardian et moi. Il tourne sa tête à mon opposé durant quelques secondes, puis il repose ses magnifiques yeux mystérieux sur ma personne.

- Oui, énormément, avoue-t-il.

Je ne peux pas m'empêcher de sourire à sa réponse, telle une adolescence en pleine amourette.

- Tant mieux ! Parce que même si j'étais très en colère contre toi, comme souvent d'ailleurs, avoué-je avec humour. C'était horrible sans toi...

- Pour moi aussi, même si je n'ai jamais vraiment voulu me l'avouer.

Je rougis de nouveau à l'annonce que vient de me faire le bel eurasien. Je suis contente et pourtant, l'incompréhension prend place dans toute ma tête... Si je lui manque, s'il a besoin d'être avec moi, pourquoi se comporte-t-il comme un ogre ?

- Ok alors, dans ce cas, continué-je. Pourquoi me repousses-tu continuellement ?

- Je te le rabâche sans arrêt, me fixe-t-il. Je suis membre du corps enseignant et même si tu es majeure, une relation entre une élève et un professeur est interdite et punie par notre loi, commence-t-il. Et aussi parce que j'ai été élevé d'une manière compliquée... Mon père m'a toujours appris à ne jamais m'attacher, à ne jamais aimer personne d'autre que mes soeurs et moi-même, car pour lui l'amour est synonyme de lâcheté et de souffrance, rétorque-t-il attristé. Il n'a aimé qu'une seule fois dans sa vie et cet amour l'a détruit intérieurement.

- Ta maman ?

- Oui, soupire-t-il. Il ne s'est jamais remis de sa mort et ne s'en remettra sûrement jamais. Il a transformé son amour en haine, en férocité et il m'oblige à faire de même.

- C'est dur comme éducation.

- Je sais, avoue-t-il. Du coup, depuis que je suis petit je n'ai qu'une envie, c'est de le rendre fier. De devenir le meilleur dans mon domaine et de mener ma mission de protection avec toi du mieux que je peux, sans attaches.

- Ces baisers voulaient dire quoi dans ce cas ?

Dans un moment d'hésitation, William tourne de nouveau la tête à l'inverse de moi. Il fuit mon regard, mais il prend quand même la décision mature de me répondre.

- J'ai eu beaucoup, beaucoup, beaucoup trop de conquêtes dans ma vie, m'affirme-t-il. Et je ne me suis jamais attaché. C'était juste physique, sexuel, sans plus quoi, ajoute-t-il. Quand j'ai su que je serai ton mentor, j'étais prêt mentalement à mener ma mission à fond. Seulement, jamais je n'aurai pu prévoir que, s'arrête-t-il.

- Que quoi ? Insisté-je très pressée de connaître sa réponse.

- Rien.

- Rho allez, tu as tout le temps cette manie ! Tu commences une phrase pour ensuite me dire « rien ». T'es chiant ! Sois un homme Will et assumes les choses, s'il-te-plaît.

La Malédiction d'une Créature (T1)Where stories live. Discover now